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Message  Quiet Man Ven 30 Mai - 13:41

Hugues a écrit:
C'est grâce au blues-boom anglais et à quelques folkeux comme Dylan qu'ils sont sortis de l'oubli.

ça, ça se discute: il y avait des festivals de folk et de blues au début des années 60, un mouvement revival blues naissait, et Dylan y a participé - il ne l'a pas fait renaître tout seul...

Pour la petite anecdote: Alan Lomax s'est battu avec ce gros con de manager de Dylan au festival de Newport en 65... (lu dans le bouquin de Stéphane Koechlin)[/quote]

JL Hooker à Newport, c'était à partir de 63. Je n'ai jamais dit que Dylan avait fait renaître le blues, puisqu'il n'est jamais mort. Le grand public américain était déjà sourd...


Dernière édition par Quiet Man le Ven 30 Mai - 19:43, édité 2 fois
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Message  Hugues Ven 30 Mai - 14:18

En fait, moi je dirais que le fait que Dylan, les Stones et consorts aient assimilé du blues a sans doute conduit des tas de blancs à découvrir du blues, mais pour moi il est clair que lorsqu'on découvre la musique des noirs, il s'agit carrément d'un autre monde, qui n'a plus grand chose à voir avec les Stones ou Bob Dylan.
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Message  Quiet Man Ven 30 Mai - 15:08

Hugues a écrit:En fait, moi je dirais que le fait que Dylan, les Stones et consorts aient assimilé du blues a sans doute conduit des tas de blancs à découvrir du blues, mais pour moi il est clair que lorsqu'on découvre la musique des noirs, il s'agit carrément d'un autre monde, qui n'a plus grand chose à voir avec les Stones ou Bob Dylan.

On ne peut pas parler de musique des noirs. Qu'y a-il de commun entre le jazz de Coltrane ou Mile Davis, le blues du Delta ou celui de Chicago, la guitare de Jimi et, par exemple, les "girl groups" des années 60 (ou même certains groupes masculins) qui n'étaient que les jouets d'habiles producteurs dont le concept sera repris plus tard par Boney M, ou les Boys Bands???
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Message  Hugues Ven 30 Mai - 15:40

Quiet Man a écrit:On ne peut pas parler de musique des noirs. Qu'y a-il de commun entre le jazz de Coltrane ou Mile Davis, le blues du Delta ou celui de Chicago, la guitare de Jimi et, par exemple, les "girl groups" des années 60 (ou même certains groupes masculins) qui n'étaient que les jouets d'habiles producteurs dont le concept sera repris plus tard par Boney M, ou les Boys Bands???

Quand même, la musique noire signifie quelque chose, ce sont des racines, une culture. Le blues de Chicago comme le blues du Delta sont foncièrement noirs au départ. Quand on parle de musique noire, on fait forcément une distinction avec la musique blanche, c'est culturel.
Les noirs qui donnèrent ensuite dans la pop blanche pour avoir du succès, ont souvent apporté quelque chose de noir, du rhythm'n'blues, du gospel ou autre.
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Message  parispal Ven 30 Mai - 16:09

Hugues a écrit:
Quiet Man a écrit:On ne peut pas parler de musique des noirs. Qu'y a-il de commun entre le jazz de Coltrane ou Mile Davis, le blues du Delta ou celui de Chicago, la guitare de Jimi et, par exemple, les "girl groups" des années 60 (ou même certains groupes masculins) qui n'étaient que les jouets d'habiles producteurs dont le concept sera repris plus tard par Boney M, ou les Boys Bands???

Quand même, la musique noire signifie quelque chose, ce sont des racines, une culture. Le blues de Chicago comme le blues du Delta sont foncièrement noirs au départ. Quand on parle de musique noire, on fait forcément une distinction avec la musique blanche, c'est culturel.
Les noirs qui donnèrent ensuite dans la pop blanche pour avoir du succès, ont souvent apporté quelque chose de noir, du rhythm'n'blues, du gospel ou autre.

Quiet Man, tu sais que Hugues c'est un peu l'Onlce Bens de forum, il ne lâche jamais

beer

tiens Hugues, pour la peine, un petit show radio de ta Jenifer Jackson préférée:

Bob Dylan - Page 2 Jenifer_jackson_magnolia

Back to Dylan qui vient de franchir allègrement le cap du 2000 concert du never ending tour :

Setlist du 28 mai à Odense, Denmark, Arena Fyn

1. Tweedle Dee & Tweedle Dum
2. It Ain't Me, Babe
3. Rollin' And Tumblin'
4. Tears Of Rage
5. High Water (For Charlie Patton)
6. Spirit On The Water
7. Positively 4th Street
8. The Levee's Gonna Break
9. Workingman's Blues #2
10. Stuck Inside Of Mobile With The Memphis Blues Again
11. Beyond The Horizon
12. It's Alright, Ma (I'm Only Bleeding)
13. When The Deal Goes Down
14. Summer Days
15. All Along The Watchtower

(encore)
16. Thunder On The Mountain
17. Like A Rolling Stone
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Message  Hugues Ven 30 Mai - 16:18

Merci pour le lien Hervé, je suis en train d'écouter ça. Smile
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Message  Quiet Man Ven 30 Mai - 17:41

parispal a écrit:

Quiet Man, tu sais que Hugues c'est un peu l'Onlce Bens de forum, il ne lâche jamais

beer



Oui, je sais, mais le problème est qu'il fonce tête baissée sans lire vraiment ce qui est écrit... ou en l'interprétant! Ce qui fait qu'il se bat tout seul, en fait... (Hugues, n'interprète pas, j'écris cela en toute sympathie...)
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Message  Hugues Ven 30 Mai - 18:23

Quiet Man a écrit:Oui, je sais, mais le problème est qu'il fonce tête baissée sans lire vraiment ce qui est écrit... ou en l'interprétant! Ce qui fait qu'il se bat tout seul, en fait... (Hugues, n'interprète pas, j'écris cela en toute sympathie...)

Je sais que tu n'as pas un mauvais fond, mais je n'ai pas l'impression de me battre, ni d'interpréter... Peut-être que c'est la discussion en elle-même qui vous pose problème?
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Message  Quiet Man Ven 30 Mai - 19:55

Hugues a écrit:
Quiet Man a écrit:Oui, je sais, mais le problème est qu'il fonce tête baissée sans lire vraiment ce qui est écrit... ou en l'interprétant! Ce qui fait qu'il se bat tout seul, en fait... (Hugues, n'interprète pas, j'écris cela en toute sympathie...)

Je sais que tu n'as pas un mauvais fond, mais je n'ai pas l'impression de me battre, ni d'interpréter... Peut-être que c'est la discussion en elle-même qui vous pose problème?

Non, pas de problème. Mais tu réponds à des choses qui ne sont pas écrites.
Exemples: quand je parle de l'apport de Dylan au blues, tu dis qu'il ne l'a pas fait renaître tout seul; mais je n'ai jamais écrit le contraire.
Quand je reprends tes termes en évoquant la musique des noirs, je ne nie pas l'apport essentiel des musiques afro-américaines à la "culture blanche". Je dis juste que l'on ne peut pas parler de musique noire au singulier. Chaque mot est important lorsque l'on veut une discussion constructive.
Relis bien, et tu comprendras mieux ce que je veux dire.
En revanche, lorsque l'on parle de gospel, l'apport des blancs est aussi important que celui des noirs. On réduit souvent le gospel au negro-spiritual qui n'est qu'une des branches (souvent caricaturale en France) de la musique d'inspiration religieuse.
Pour résumer, non, la discussion ne me gêne pas, bien au contraire. Ce qui me passionne moins, ce sont les forums qui se résument à des échanges de vidéos de chez You Tube ou d'ailleurs.
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Message  Hugues Ven 30 Mai - 22:32

Quiet Man a écrit:Mais tu réponds à des choses qui ne sont pas écrites.
Exemples: quand je parle de l'apport de Dylan au blues, tu dis qu'il ne l'a pas fait renaître tout seul; mais je n'ai jamais écrit le contraire.

Tu as écris ceci:

au début des années 60, personne n'écoutait de blues aux USA. Les John Lee Hooker et autres devaient venir en Angleterre pour se faire entendre. C'est grâce au blues-boom anglais et à quelques folkeux comme Dylan qu'ils sont sortis de l'oubli.

Je peux te lire et te relire, je ne suis pas du tout d'accord avec ça.

Je t'avais répondu ceci:

ça, ça se discute: il y avait des festivals de folk et de blues au début des années 60, un mouvement revival blues naissait, et Dylan y a participé - il ne l'a pas fait renaître tout seul...


Ma réponse me paraît toujours légitime, mais je peux la retourner par des questions:

1) Comment peux-tu affirmer que personne n'écoutait de blues aux USA au début des années 60?

2) Comment peux-tu dire que les bluesmen sont sortis de l'oubli grâce au blues-boom anglais et à quelques folkeux comme Dylan?

Ce n'est pas pour rien que je rapportais l'anecdote suivante:

Alan Lomax s'est battu avec ce gros con de manager de Dylan au festival de Newport en 65... (lu dans le bouquin de Stéphane Koechlin)

Parce qu'Alan Lomax est de ceux qui toute leur vie se sont battus pour enregistrer et faire connaître ces disques que Dylan a dévorés... et lorsque sont arrivés les musiciens blancs avec leurs guitares électriques au festival de Newport, il a fait une introduction un peu dédaigneuse, et Albert Grossman, le manager de Dylan, lui a sauté dessus en coulisse, tout à la sauvegarde de ses petits poulains, des poules aux oeufs d'or surtout, sans respect ni conscience des valeurs auxquelles Lomax était attaché... Altercation quelque peu symbolique, dans un monde qui commençait déjà à virer au rock'n'roll circus.

Quand je reprends tes termes en évoquant la musique des noirs, je ne nie pas l'apport essentiel des musiques afro-américaines à la "culture blanche". Je dis juste que l'on ne peut pas parler de musique noire au singulier. Chaque mot est important lorsque l'on veut une discussion constructive.


J'avais bien compris, Quiet Man, mais franchement, me dire qu'on ne peut pas parler de "musique noire"... D'abord, il allait de soi que j'évoquais le blues et non le jazz, puisqu'on parlait de blues revival. Quand je te dis qu'il y a tout un monde de différence entre l'univers des bluesmen noirs et celui des blancs (blues boom ou folk revival), c'est un sentiment profond, basé sur mon expérience d'auditeur. Je ne donnais pas un cours de musique. Si tu ne m'entends pas sur cette généralité, je développerai mon sentiment à l'occasion.

Merci pour Jenifer Jackson, Hervé, ce fut un plaisir de réentendre sa voix, son rire, et de découvrir quelques nouvelles chansons. Sa musique est de la lumière.
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Message  BOOM BOOM Sam 31 Mai - 0:16

Comment peux-tu affirmer que personne n'écoutait de blues aux USA au début des années 60?

2) Comment peux-tu dire que les bluesmen sont sortis de l'oubli grâce au blues-boom anglais et à quelques folkeux comme Dylan
Demande donc à B.B.King ce qu'il pense de tout cela !!!
Bien sur que Quiet Man dit vrai! Qui écoutait du blues au début des 60s? un public restreint de jeunes blancs,Dylan justement,Bloomfield,Alan Wilson,Johnny Winter...Les jazzmen snobaient le blues.Le public noir etait passé à autre chose:Sam Cooke,Ray Charles ,la soul,le rythm'n'blues.les bluesmen ne vivaient pas de leur musique.Des mecs comme Son House etaient ouvriers agricoles et n'enregistraient plus.
Parce qu'Alan Lomax est de ceux qui toute leur vie se sont battus pour enregistrer et faire connaître ces disques que Dylan a dévorés... et lorsque sont arrivés les musiciens blancs avec leurs guitares électriques au festival de Newport, il a fait une introduction un peu dédaigneuse, et Albert Grossman, le manager de Dylan, lui a sauté dessus en coulisse, tout à la sauvegarde de ses petits poulains, des poules aux oeufs d'or surtout, sans respect ni conscience des valeurs auxquelles Lomax était attaché...
On peut peut etre dire aussi que Lomax voyait là sa poule aux oeufs d'or à lui s'envoler.Je crois qu'il s'etait montré dédaigneux non pas envers Dylan mais le Paul Butterfield band qui avait joué la veille.Il avait tort car c'etait un excellent groupe de blues.Tres respectueux mais blancs.Le public leur avait fait,je crois,bon accueil.Et en 1965,les bluesmen noirs jouaient electrique depuis belle lurette.Dylan s'etait fait démolir le lendemain car il etait catalogué folkeux.Qu'importe,la révolution etait en marche.Au diable,les réacs !!![/quote]


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Message  Quiet Man Sam 31 Mai - 0:19

Pour clore (de mon côté en tout cas) le débat, je dirai simplement que je peux écrire ce que j'écris parce que j'ai vécu toute cette époque. Je n'ai sans doute pas lu assez de choses mais mon Alzheimer débutant ne m'empêche pas de me souvenir ce que les musciciens blancs et noir disaient au milieu des années 60: ce sont les musiciens blancs (des 2 côtés de l'Atlantique) qui ont rendu les bluesmen populaires aux USA. En ce moment j'ai sur ma platine un John Mayall avec une reprise de JB Lenoir. Qui en avait entendu parler avant?
Et j'évoquerai aussi l'un des enfants du blues (je devrais dire des blues): le rock ' n'roll. Beaucoup situent sa naissance à Bill Haley (un blanc). Il n'est toujours pas correct de parler des précurseurs noirs (dans l'Amérique de la ségrégation) comme Louis Jordan. Et "Shake, Rattle & Roll", qui l'a chanté avant Bill?
Le blues d'avant l'ère Kennedy, aux Etats-Unis d'Amérique, était toujours la musique du diable, celle que les gens de bonne famille ne pouvaient écouter qu'en cachette.


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Message  Hugues Sam 31 Mai - 1:10

BOOM BOOM a écrit:Demande donc à B.B.King ce qu'il pense de tout cela !!!Bien sur que Quiet Man dit vrai! Qui écoutait du blues au début des 60s? un public restreint de jeunes blancs,Dylan justement,Bloomfield,Alan Wilson,Johnny Winter...Les jazzmen snobaient le blues.les bluesmen ne vivaient pas de leur musique.

Ben justement, à propos de B.B. King, c'est au début des années 60 que furent re-publiés tous ses titres, via le label dont je parlais dans le topic blues. Il y a toujours eu une audience pour le blues - c'est aussi en 1960 que parut le fameux live de Muddy Waters. J'ai l'impression que c'est un vieux cliché qu'on ne cesse de nous rabacher, cette histoire de rockers blancs faisant redécouvrir le blues... même si, bien sûr, le blues boom anglais n'a pu que redonner un coup de fouet à l'intérêt porté aux anciens... Je parie sur une disproportion démesurée de la vue du truc. Les singles Chess ont tous marché durant les années 50 et 60... Tu regardes les discographies de blues, tu vois plein de rééditions dès 1960. Or, le blues boom anglais et le folk revival US n'ont pris leur essor que vers 63. Il y avait donc un intérêt certain pour le blues qui s'était généralisé AVANT.

Je crois qu'il s'etait montré dédaigneux non pas envers Dylan mais le Paul Butterfield band qui avait joué la veille.Il avait tort car c'etait un excellent groupe de blues.Tres respectueux mais blancs.Le public leur avait fait,je crois,bon accueil.Et en 1965,les bluesmen noirs jouaient electrique depuis belle lurette.Dylan s'etait fait démolir le lendemain car il etait catalogué folkeux.Qu'importe,la révolution etait en marche.Au diable,les réacs !!!

Exact c'était en présentant le Butterfield Blues Band que Lomax avait montré un grand scepticisme à Newport en 65. Mais autant ils se montrèrent excellents en solo, autant leur concert avec Dylan fut tout simplement catastrophique, et là c'est la belle légende qui en prend un coup, pas vrai?
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Message  Quiet Man Sam 31 Mai - 9:36

Hugues a écrit:
Ben justement, à propos de B.B. King, c'est au début des années 60 que furent re-publiés tous ses titres, via le label dont je parlais dans le topic blues. Il y a toujours eu une audience pour le blues - c'est aussi en 1960 que parut le fameux live de Muddy Waters. J'ai l'impression que c'est un vieux cliché qu'on ne cesse de nous rabacher, cette histoire de rockers blancs faisant redécouvrir le blues... même si, bien sûr, le blues boom anglais n'a pu que redonner un coup de fouet à l'intérêt porté aux anciens... Je parie sur une disproportion démesurée de la vue du truc. Les singles Chess ont tous marché durant les années 50 et 60... Tu regardes les discographies de blues, tu vois plein de rééditions dès 1960. Or, le blues boom anglais et le folk revival US n'ont pris leur essor que vers 63. Il y avait donc un intérêt certain pour le blues qui s'était généralisé AVANT.

Heureusement que les compagnies spécialisées dans le blues ou la soul publiaient des disques de ces musiques. Et sans ces disques, où les groupes anglais auraient-ils trouvé l'inspiration? Mais cela ne signifie pas que le blues avait du succès là où il est né.
Quant au livre de Koechlin (excellent) que tu as cité, n'oublie pas que ce n'est pas une biographie mais un roman s'appuyant sur quelques faits avérés.
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Message  Hugues Sam 31 Mai - 10:04

Quiet Man a écrit:Heureusement que les compagnies spécialisées dans le blues ou la soul publiaient des disques de ces musiques. Et sans ces disques, où les groupes anglais auraient-ils trouvé l'inspiration? Mais cela ne signifie pas que le blues avait du succès là où il est né.
Quant au livre de Koechlin (excellent) que tu as cité, n'oublie pas que ce n'est pas une biographie mais un roman s'appuyant sur quelques faits avérés.

Ben quand même, là où on trouve des éditeurs, des labels, c'est qu'il y a un minimum de demande. Tu peux je crois situer les périodes de crise musicale à la pénurie de labels.

Epitaphes 11 de Stéphane Koechlin (chez Flammarion) est présenté comme une biographie... Il fourmille de détails trop précis pour qu'ils aient été simplement romancés. S. Koechlin a fait un gros travail de recherche là-dessus à mon avis.
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Message  Quiet Man Sam 31 Mai - 10:15

Hugues a écrit:

Epitaphes 11 de Stéphane Koechlin (chez Flammarion) est présenté comme une biographie... Il fourmille de détails trop précis pour qu'ils aient été simplement romancés. S. Koechlin a fait un gros travail de recherche là-dessus à mon avis.

On est d'accord là-dessus, le mot roman n'est pas adapté. C'est une biographie (c'est écrit dessus) dont la réalisation s'apparente à un travail d'historien. Mais sur la part de mystère de Dylan (entre mensonges et silences, elle représente plus de la moitié de la vie de Dylan), Koechlin a élaboré des hypothèses ou des phantasmes correspondant à sa vision de l'homme.
L'imaginaire est donc, dans cet ouvrage, aussi important que l'histoire..
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Message  Hugues Sam 31 Mai - 10:19

Quiet Man a écrit:On est d'accord là-dessus, le mot roman n'est pas adapté. C'est une biographie (c'est écrit dessus) dont la réalisation s'apparente à un travail d'historien. Mais sur la part de mystère de Dylan (entre mensonges et silences, elle représente plus de la moitié de la vie de Dylan), Koechlin a élaboré des hypothèses ou des phantasmes correspondant à sa vision de l'homme.
L'imaginaire est donc, dans cet ouvrage, aussi important que l'histoire..

Soit. Il reste que l'épisode du festival de Newport n'est pas un mystère, il y a eu des témoins.
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Message  BOOM BOOM Sam 31 Mai - 12:46

Hugues
Soit. Il reste que l'épisode du festival de Newport n'est pas un mystère, il y a eu des témoins
Le concert de Newport n'était peut être pas "bon" ,mais il ne pouvait pas vraiment l' être car c'etait un concert improvisé (il n'etait pas prévu qu'Al Kooper soit sur scéne,il a fallu le chercher dans le public).La prestation aurait êtê plus réussie avec un groupe plus en place,la reaction du public aurait êtê identique.L'année suivante ,en Angleterre, avec The Band,il s'est fait traiter de Judas ("I'don't believe you,you're a liar") et aussi de "Beatle"!!!
Fallait quand même oser le faire!tourner ainsi le dos à son public! A Newport,Dylan avait choisi la manière brutale pour dire aux folkeux,je ne suis pas l'homme que vous attendez.
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Message  BOOM BOOM Sam 31 Mai - 12:58

Quiet Man a écrit: Quant au livre de Koechlin (excellent) que tu as cité, n'oublie pas que ce n'est pas une biographie mais un roman s'appuyant sur quelques faits avérés.
En effet,ce n'est pas l'ouvrage sur Dylan que je conseillerai en priorité.Mieux vaut lire d'abord,les "chroniques.vol 1" de notre homme et également,le pavé de Robert Shelton"Bob Dylan, sa vie et sa musique"(traduit par Jacques Vassal)
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Message  walpurgis Sam 31 Mai - 13:50

BOOM BOOM a écrit:
Quiet Man a écrit: Quant au livre de Koechlin (excellent) que tu as cité, n'oublie pas que ce n'est pas une biographie mais un roman s'appuyant sur quelques faits avérés.
En effet,ce n'est pas l'ouvrage sur Dylan que je conseillerai en priorité.Mieux vaut lire d'abord,les "chroniques.vol 1" de notre homme et également,le pavé de Robert Shelton"Bob Dylan, sa vie et sa musique"(traduit par Jacques Vassal)


Tout à fait d'accord.
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Message  Hugues Sam 31 Mai - 14:31

BOOM BOOM a écrit:L'année suivante ,en Angleterre, avec The Band,il s'est fait traiter de Judas ("I'don't believe you,you're a liar") et aussi de "Beatle"!!!
Fallait quand même oser le faire!tourner ainsi le dos à son public! A Newport,Dylan avait choisi la manière brutale pour dire aux folkeux,je ne suis pas l'homme que vous attendez.

En même temps, ces concerts électriques avec les Hawks n'étaient pas de première tenue, il suffit de réécouter aujourd'hui. La réaction du public était prévisible, pas seulement parce que l'audience était folkeuse, mais parce qu'on ne comprenait pas forcément ce que Dylan essayait de faire. Il est courant que des réactions aient lieu dans un public dans un concert, ça n'a rien d'extraordinaire, et c'est même plus sain que le public acquis d'avance à la cause. Aujourd'hui on a l'air de dire que Dylan a choqué tout le monde, alors qu'il a fasciné une partie du public, et laissé perplexe l'autre moitié, tout simplement. C'est pas une petite voix criant "Judas!" qui représente toute l'assistance.
Et le fameux concert de Newport en 65 n'avait pas été préparé, tout-à-fait exact, et c'est peut-être ça que le public n'a pas apprécié. Qu'est-ce que tu as contre les folkeux? C'était pas bien, les festivals de folk? La révolution? Quelle révolution? Il a changé le monde, Bob Dylan? Elle a mené à quoi, la révolution électrique? Tout a été récupéré.
Non, Dylan avait des choses à dire, c'est tout. Une partie de l'audience folk n'a pas compris ce que faisait Dylan - quoi de plus naturel, puisqu'il ne faisait plus de folk? Quand on ne comprend plus ce qu'il dit, d'une part parce que l'électricité couvre la voix, d'autre part parce que ses paroles deviennent absconses, que dire? C'est vraiment facile avec le recul, de critiquer la réaction du public. Ils n'avaient rien de réacs, tous ces gauchos! Ce n'était pas le Kingston Trio qu'ils venaient voir.

Aujourd'hui on nous pompe l'air avec Dylan (y'a qu'à voir tous les partisans sur ce forum dès qu'on se risque à le critiquer), alors qu'on a quasiment oublié Phil Ochs. Les jeunes, c'est sûr, étaient plus massivement captivés par la provoc à deux balles que par les discours intelligents. Regarde l'extrait de Phil Ochs posté dans la partie "pub" du forum, regarde le public: pour une jeune noire à qui Ochs parle directement au coeur, t'as des jeunes qui se soucient de leur coiffure, qui s'emmerdent, et qui préféreraient du spectacle.

Tu as tort de mépriser l'attitude d'Alan Lomax. Il a beaucoup plus fait pour la musique qu'Albert Grossman. On ferait bien de réécouter attentivement toutes ces musiques des années 20 et 30, qu'une multitude de gens continue de négliger aujourd'hui, en s'étant arrêtés au rock des sixties, et tous ces clichés archaïques concernant Dylan, Beatles, Stones, etc... Comme s'il n'avait rien existé avant!

Moi, entre la partie acoustique de Dylan et la partie électrique des concerts de 66, je n'ai toujours pas choisi mon camp. Ou plutôt si: j'ai choisi d'écouter plein d'autres artistes à côté. Tim Hardin me parle davantage, pour ne citer que lui.
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Bob Dylan - Page 2 Empty Re: Bob Dylan

Message  michel53 Jeu 31 Juil - 4:30

«Tell Tale Signs» proposé en 2 ou 3 cds suivant l'édition "normale" ou "luxe" est le huitième volume des «Bootleg Series» de Dylan. Columbia offrira le tout dès le 7 octobre 2008.

«Tell Tale Signs»:

Premier disque:

«Mississippi» (Inédit, «Time Out of Mind»)
«Most of the Time» (Version alternative, «Oh Mercy»)
«Dignity» (Démo avec piano, «Oh Mercy»)
«Someday Baby» (Version alternative, «Modern Times»)
«Red River Shore» (Inédit, «Time Out of Mind»)
«Tell 'Ole Bill» (Version alternative, trame sonore de «North Country»)
«Born in Time» (Inédit, «Oh Mercy»)
«Can't Wait» (Version alternative, «Time Out of Mind»)
«Everything is Broken» (Version alternative, «Oh Mercy»)
«Dreamin' of You» (Inédit, «Time Out of Mind»)
«Huck's Tune» (Trame sonore de «Lucky You»)
«Marching to the City» (Inédit, «Time Out of Mind»)
«High Water (For Charley Patton)» (En spectacle à Niagara, 2003)

Deuxième disque:

«Mississippi» (Deuxième version inédite, «Time Out of Mind»)
«32-20 Blues» (Inédit, «World Gone Wrong»)
«Series of Dreams» (Inédit, «Oh Mercy»)
«God Knows» (Inédit, «Oh Mercy»)
«Can't Escape From You» (Inédit, décembre 2005)
«Dignity» (Inédit, «Oh Mercy»)
«Ring Them Bells» (En spectacle au Supper Club, 1993)
«Cocaine Blue» (En spectacle, Vienna, Virginie, 1997)
«Ain't Talkin» (Version alternative, «Modern Times»)
«The Girl On The Greenbriar Shore» (En spectacle, 1992)
«Lonesome Day Blues» (En spectacle, Sunrise, Floride, 2002)
«Miss the Mississippi» (Inédit, 1992)
«The Lonesome River» (Avec Ralph Stanley, de «Clinch Mountain Country»)
«Cross The Green Mountain» (Trame sonore de «Gods and Generals»)

Troisième disque:

«Duncan And Brady» (Inédit, 1992)
«Cold Irons Bound» (En spectacle, Bonnaroo, juin 2004)
«Mississippi» (Troisième version inédite, «Time Out of Mind»)
«Most Of The Time»" (Deuxième version alternative, «Oh Mercy»)
«Ring Them Bells» (Version alternative, «Oh Mercy»)
«Things Have Changed» (En spectacle, Portland, Oregon, 2000)
«Red River Shore» (Deuxième version inédite, «Time Out of Mind»)
«Born In Time» (Deuxième version inédite, «Oh Mercy»)
«Tryin' To Get To Heaven» (En spectacle, Londres, 2000)
«Marchin' To The City» (Deuxième version inédite, «Time Out of Mind»)
«Can't Wait» (Deuxième version inédite, «Time Out of Mind»)
«Mary And The Soldier» (Inédit, «World Gone Wrong»)

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Message  Quiet Man Jeu 31 Juil - 11:06

michel53 a écrit:«Tell Tale Signs» proposé en 2 ou 3 cds suivant l'édition "normale" ou "luxe" est le huitième volume des «Bootleg Series» de Dylan. Columbia offrira le tout dès le 7 octobre 2008.

«Tell Tale Signs»:

Premier disque:

«Mississippi» (Inédit, «Time Out of Mind»)
«Most of the Time» (Version alternative, «Oh Mercy»)
«Dignity» (Démo avec piano, «Oh Mercy»)
«Someday Baby» (Version alternative, «Modern Times»)
«Red River Shore» (Inédit, «Time Out of Mind»)
«Tell 'Ole Bill» (Version alternative, trame sonore de «North Country»)
«Born in Time» (Inédit, «Oh Mercy»)
«Can't Wait» (Version alternative, «Time Out of Mind»)
«Everything is Broken» (Version alternative, «Oh Mercy»)
«Dreamin' of You» (Inédit, «Time Out of Mind»)
«Huck's Tune» (Trame sonore de «Lucky You»)
«Marching to the City» (Inédit, «Time Out of Mind»)
«High Water (For Charley Patton)» (En spectacle à Niagara, 2003)

Deuxième disque:

«Mississippi» (Deuxième version inédite, «Time Out of Mind»)
«32-20 Blues» (Inédit, «World Gone Wrong»)
«Series of Dreams» (Inédit, «Oh Mercy»)
«God Knows» (Inédit, «Oh Mercy»)
«Can't Escape From You» (Inédit, décembre 2005)
«Dignity» (Inédit, «Oh Mercy»)
«Ring Them Bells» (En spectacle au Supper Club, 1993)
«Cocaine Blue» (En spectacle, Vienna, Virginie, 1997)
«Ain't Talkin» (Version alternative, «Modern Times»)
«The Girl On The Greenbriar Shore» (En spectacle, 1992)
«Lonesome Day Blues» (En spectacle, Sunrise, Floride, 2002)
«Miss the Mississippi» (Inédit, 1992)
«The Lonesome River» (Avec Ralph Stanley, de «Clinch Mountain Country»)
«Cross The Green Mountain» (Trame sonore de «Gods and Generals»)

Troisième disque:

«Duncan And Brady» (Inédit, 1992)
«Cold Irons Bound» (En spectacle, Bonnaroo, juin 2004)
«Mississippi» (Troisième version inédite, «Time Out of Mind»)
«Most Of The Time»" (Deuxième version alternative, «Oh Mercy»)
«Ring Them Bells» (Version alternative, «Oh Mercy»)
«Things Have Changed» (En spectacle, Portland, Oregon, 2000)
«Red River Shore» (Deuxième version inédite, «Time Out of Mind»)
«Born In Time» (Deuxième version inédite, «Oh Mercy»)
«Tryin' To Get To Heaven» (En spectacle, Londres, 2000)
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Message  parispal Jeu 25 Sep - 17:09

Trouvé sur le blog Docteur Blues

Bob Dylan - Page 2 Chronic_dylan


Peut-on encore chroniquer un concert de Bob Dylan ? Certains sont entrés dans l’histoire ou l’ont carrément balancée du haut de la scène pour la réécrire. Newport 65, Manchester 66, ceux de la Rolling Thunder Revue mais aussi pas mal d’autres goupillés dans des trous perdus mais pas pour tout le monde, où pour un soir il a définitivement changé la vie de certains. Les plus beaux peut-être car jamais enregistrés !

Il faut dire que peu d’artistes sont allés à la rencontre de leur époque et se l’ont prise de plein fouet telle une caisse se crashant contre un mur avec une telle intensité. Le problème était que pas mal de mecs à cette époque et même maintenant aurait voulus qu’il reste coincé à l’intérieur pour le regarder cramer. Le prix à payer de la légende quoi ! Rien a beaucoup changé aujourd’hui sinon quelques petites choses génantes qui font que les tabloïds attendent que la môme Britney casse sa pipe (à crack?) pour chier leur une (bien trash!). Autre temps… autres morts… heu… pardon, autres moeurs !

Mais à chaque fois tel un Benny Briscoe saoulé de coups par Carlos Monzon, il n’est jamais tombé. Un vrai Homeboy comme on dit dans le milieu du cuir et des cordes. D’ailleurs en parlant de cordes, il a toujours su rebondir dans certaines plus qu’inattendues en ce qui le concerne, surtout celles de sa guitare. Certains ont dit qu’il chantait faux mais ça ne veut rien dire quand ce qu’il chante et la manière qu’il a de le chanter sonne toujours vrai même si entre les deux à cet instant cela sonne complètement décalé. Et puis c’est vrai que Johnny Cash a l’habitude d’enregistrer avec des canards boiteux et d’imposer aux cadors des studios les plus réacs de Nashville, la présence d’un petit juif de Duluth sans intendance derrière. Le môme a été testé, bizuté et accepté à la dure mais à la loyale. Balance et réglage de potards à base de classiques de Hank Williams et de la Carter Family que les gachettes de l’époque lui balançaient dans les pattes comme autant de bolas sacrément cinglants et sanglants. Mais bon, au final, il y a pas photo, la voix brut de fonderie met tout le monde d’accord… quand aux compos entre “Girl of the North Country” et “Lay Lady Lay” et sa mosaïque d’accords extraterrestres on sent que pour lui il y aura toujours une assiette.

Beaucoup ont aussi cherchés à savoir ce qu’il voulait dire, alors que lui même en le disant, ne savait pas ce qu’il cherchait. “Moi seul est la clé de cette parade sauvage” écrivait Rimbaud sauf qu’avec lui tu te retrouves à poil sur le palier avec un serrurier déglingué forçant la porte à l’aide d’une radio de tes sentiments passés aux rayons x. Quand à son jeu d’harmo et de guitare il est surement plus proche des Bluesmen originels que pas mal de joueurs actuels qui en fait n’attendent que de brouter leurs solos au lieu de le mettre au service de la chanson. Réécoutez “Mooshine” de Sonny Boy, les phrases d’harmos n’ont rien d’une logorrhée… juste l’essentiel. Pour la gratte, son album de reprises “Good as been to see you” et ce qu’il écrit dans ses mémoires devrait pouvoir mettre tout le monde d’accord.

“Seeing things” le rejeton Jakob
Bon, pour ce concert à Toulouse, je ne m’embarque pas sans biscuits. Déjà j’écris ça la veille en m’envoyant le dernier CD du rejeton Jakob “Seeing things” sorti chez Columbia et produit par Rick Rubin. L’ours mutique et speedé qui a déjà dans ses cartons des galettes du calibre de Public Ennemy, Reds Devils, Jayhawks et Johnny Cash… que du lourd ! La première chanson “Evil is alive and well” semble toute droite sorti du disque acoustique que Tom Petty rêverait d’enregistrer, le coté Donald Duck sous tacos hallucinogènes en moins au niveau de la voix. La deuxième chanson “Valley of the low sun” est sublime et a la charge mélancolique des plus beaux titres d’un Will T. Massey, incroyable auteur compositeur interprète des années 80 qui pour son premier disque avait été produit par Garry Tallent. Tombé dans l’oubli et peut-être aussi dans pas mal d’autres choses au vu de ces dernières images volées lors d’une tournée des bars en Italie.
Un “All day and all night” sautillant permet d’apprécier le jeu de guitare tricotant, un bon petit shuffle avec l’aide des baguettes sur la caisse claire. Le chant plus sinueux fait les montagnes russes sur cette superbe compo. “Everybody pays as they go” est une magnifique ballade que la voix voilée de fin de nuit du troubadour de Jakob emmène très haut avec l’aide de celle d’une femme… Z Berg ? Du niveau de certains duos de Steve Earle. “Will it grow” a ce petit coté laid-back nostalgique qu’un Mark Knopfler dégage sur ses albums solos. Une composition très émotionnelle surtout au niveau des derniers vers de la première strophe qui semblent faire allusion a quelque chose de très personnel par rapport à Bob Dylan.

“My forefathers they worked this land
and i was schooled in the tyranny of nature’s plan
dressed in thunder a cloud came around
in the shape of a lion a hand came down…”

“I told you I couldn’t stop” est une sorte de Gospel mutant et dangereux. Une voix féminine se greffe derrière celle de Jakob Dylan tandis que quelques accords électriques résonnent comme des éclairs d’orages secs. Juste après, “War is kind” me fait penser à Peter Case… l’Américana type dans toute sa splendeur !
“Something good this way comes” constitue la bande son idéale pour une virée au bord du Pacifique ou une scène de n’importe quelle série tire larmes d’une série américaine. A chialer d’émotion ou de rires selon l’état d’esprit et le degré de… biture affiché au compteur. Un peu le genre de madeleine que Jack Johnson, le Guy Béart des surfers balance quand il lache la parafine pour le feu de camp.
Mais peut-être est-ce pour mieux nous surprendre avec “On up in the mountain” une ballade dénudée, raclant jusqu’à l’os et qui semble toucher chez lui quelque chose de très intime. Puis comme son nom l’indique (ironiquement?) arrive la dernière chanson…”This end of the telescope”.
Maintenant légitimes ou pas, certaines remarques, comparaisons, lieux communs et rumeurs ne vont pas pouvoir s’empêcher de fuser à la manière de la chronique de ce disque dans la rubrique “Blues and Country” de Marc Zisman dans le dernier Rock and Folk. Mais bon… comme cela semble avoir été écouté d’une oreille et écris avec les pieds ça ne pouvait pas donner grand chose d’autre. C’est vrai que la ressemblance est évidente sur les photos du livret et peu être même plus la façon de la camoufler sur celle de l’intérieur.
En tous les cas entre ce petit bijou et le dernier CD de John Hiatt -”Same Old Man” (un vrai diamant lui aussi sorti chez New West) quelques bières au wagon-bar et la lecture du sublime roman d’ Haruki Murakami : “Le passager de la nuit” sorti en 2004, quand je levais la tête j’eus l’impression d’être passé directement de la grisaille de la banlieue parisienne à la luminosité éclatante de la Garonne après un petit détour par Nashville sous les néons osseux de Tokyo…

Cinoche perso à Toulouse
En sortant de la gare, le soleil transformait l’asphalte en plaque chauffante. La lumière aveuglante balançait dans les mirettes de la chaux vive et la chaleur de la sueur en cascade plein les yeux. L’hôtel était situé prés de l’aéroport donc à un jet de crash du Zénith au coeur d’une zone industrielle à la Heathmiser. Par la vitre du bus, au Toulouse chicôs succéda celui bien plus trash des ruelles crasseyeuses et des cités sanglés d’échangeurs autoroutiers. Quand on traversa une ancienne cartoucherie désaffectée transformée en centre de danse Flamenco, je me dis que on ne devait plus être très loin et que ce vieux parias de Dylan qui décidément avait le chic pour choisir ses endroits. Bref je me faisais mon petit cinoche perso avec en bande son un cocktail bien déjanté de quelques uns de ces titres les plus moites entre “Romance in Durango”, “Mississippi” et “High Water” dédicacé à Charley Patton.

Le Campaniles du coin comme tous les dortoirs en chaines de la planète semblait avoir été placé au centre du trou du cul du monde sauf que là au milieu des enseignes de grandes surfaces (pas encore hélas!) flambantes neuves, des boites de composants informatiques, des magasins de moquettes discounts et du Mac Do (daube..) du coin avec son clown ricanant le long de l’avenue feuilletée par la fournaise ambiante cela tenait plus de l’anus artificiel. A la réception, une fille au regard sous cellophane et aux sourires interchangeables me tendit une carte magnétique après avoir été étonné de m’entendre dire que je venais de Paris rien que pour voir Dylan qu’elle croyait mort depuis longtemps. Au moins, elle le connaissait !

Trois plombes à tuer avant le concert… trois plombes à me dire que j’allais enfin le voir. J’avais bien sur mon petit juke-box mental déjà branché mais avec lui la carte de la nostalgie a des allures de joker à la Heath Ledger. A coups de coeur, de Blues ou de boules, la check-list n’est là que pour mieux finir dans le caniveau. Ainsi cette version de “Désolation Row” balancé tel un deguello surprenant au premier abord mais qui sur la distance devient évident. On ne chante pas :
“All there people that you mention/
Yes, I know them, they’re quite lame/
I had to rearrange their faces/
And give them all another name/
Right now I can’t read too good/
Don’t send me no more letters..no/
Not unless you mail them/
From DESOLATION ROW”


de la même façon à 67 balais qu’à 20. De toute façon aucun des artifices de l’époque actuelle ne fonctionne face à certains concerts. Remember Neil Young, Steve Earle à l’Elysée Montmartre ou Willy De Ville à la Cigale cet été. Ca ne boxe pas dans la même catégorie et au premier rang à tout moment ça peut gicler féroce. Gare au vison les pétasses… le fauve est laché. Quand un loup découvre ses crocs d’une certaine manière c’est qu’il a peur mais à partir de là cela veut dire aussi qu’il ne reculera jamais quitte à en crever. Et avec Dylan, certaines chansons sont un piège dont on ne se tire qu’en se rongeant la patte… à vif. Sinon, comment expliquer ce détachement aristocrate jusque dans la douleur de cette version de “Simple Twist of Fate” embarquée sur la même tonalité Bluesy que la reprise de Sean Costello. Sur que le Kid de Minneapolis a voulu faire sortir de son coeur le venin de cette chanson avec les mêmes souffrances et face aux mêmes démons que ceux avec et contre lesquels Dylan se coltinait à l’époque de “Blood on the tracks”.

Like a Rolling Stone
Sur scène tout se passe à l’ancienne. Les cinq musiciens tous de noir vêtus ne le lâche pas du regard et encore moins d’une semelle car derrière son piano électrique les changements de tons, les breaks et les “impros” de Dylan ne s’identifient qu’à travers une gestuelle bien particulière. Il a cette façon étrange de se pencher sur son clavier et en arrière un peu comme une marionnette dont on aurait coupé quelques fils et aussi ce geste de se passer la main derrière la nuque qui à chaque fois précède un coup de vice à la limite du casse gueule mais qui par instant touche au sublime. Rien que le break final sur “Like a Rolling Stone”, après une version démentielle où paroles et musique semblait jaillir des entrailles de ce titre telle une coulée de lave sonique, ce break final était la seule façon de boucler la boucle en beauté… à la manière d’une bagnole se crashant au fond d’un ravin façon “Thelma et Louise”.

Dans le même style les musiciens se tiennent comme si ils étaient sur la scène d’un club. Et ce n’est pas le matos constitué de vieux amplis au coeur desquels le son a ce grain irremplaçable, un peu comme pour un peintre chaque couleur a sa pâte qui ferait croire le contraire. Bonjour le boulot de l’ingé son qui tout en restituant cette proximité bosse par derrière pour l’adapter à une salle de plusieurs milliers de personnes ! Et puis voir un batteur sans casque soutenant la baraque au regard et en balançant des roulements pour remettre les autres sur les rails quand le patron change de temps ça nous change de Phil Collins.

En fait Dylan a une fois pour toute décidé de ne pas foutre la paix à ses chansons. Là ou les Stones se contentent maintenant de relever les compteurs… le style “Vous voulez Satisfaction” on va vous en donner… me voir tortiller du croupion sur “Angie” ou de la lippe sur “Jumping Jack Flash”… à moins que ce ne soit le contraire… pas de problèmes. Bon, c’est vrai que l’on ne va pas voir les Stones pour se fader leurs dernières… heu… chansons. Que celui qui peut s’envoyer deux fois de suite leur dernière merde viennent me le dire en face. Je lui offre le dernier Cabrel et l’oeuvre complète des traductions de Delanoë car parce que là ça tient de l’incurable et mieux vaut en finir tout de suite.

Pourtant il y aura toujours dans la salle le nostalgique rebelle puriste officiel diplômé d’état avec toutes les options… godets de bières, grande gueule et panoplie d’époque pour rejouer son petit Newport sur Garonne et beugler “Y’en a marre” sur une version dantesque et sépulcral de “Blood in your eyes” sauf que lui à la place du sang c’est autre chose qu’il devait avoir dedans et ce surtout dans les oreilles. Suffisait de voir tous ces mômes danser sur les coursives après avoir dés les premières notes pris les premiers rangs d’assaut quand les lumières s’éteignirent sur un titre de Big Jo Williams.

En fait Dylan ne joue pas le jeu. Il ne se cache plus derrière des masques. Peu être même a-t’il depuis longtemps oublié ce qu’il voulait cacher ou fuir à moins qu’il ne les enfilent comme autant d’empreintes d’une mémoire ou d’une innocence perdue. Et là ça peut faire très mal ; mais à quoi bon ruminer ou se cacher de choses qui n’existent plus car comme le dit un vers d’une de ses chansons: “Ne laisse jamais quequ’un te pondre un oeuf dans la tête”. Le problème pour lui est qu’une fois “jugé” inutile et balancée à la poubelle certains n’ont eu de cesse de les récupérer et de les assimiler à ce qu’il voudrait croire être le vrai Dylan.

les pûtes et les clowns
Plus livide que blanc celui de la tournée 74 n’avait rien de sacrificiel, il suffit de regarder ses yeux d’un bleu concentré comme le coeur d’une flamme de chalumeau et de se demander quand il “chante” Isis ou Sarah, poignets en croix à la Vince Taylor et doigts blanchis par la rage autour de son harmo pour comprendre que tout peut arriver avec lui sur scène. A ce stade qu’il change les paroles, les mots ou l’orchestration ne veut plus rien dire. Tout est à deux doigts de la rupture, trop fragile et trop chargé à la fois. La voix fait craquer les mots et les regards de loup le make-up. Pour se maquiller ainsi il n’y a que les pûtes et les clowns. Quand les premières titubent sous les néons, les seconds font rire de leurs chutes et pour s’en délecter il n’y a que les voyeurs et les pervers… un public quoi ! Mais dans les deux cas pas question de tricher.

Et ce n’est pas le car aux vitres fumées marqué “Rock’n Roll” qui en se glissant derrière la scène l’emmena vers une autre date de cet “Not Ending Tour” qui me fera dire le contraire.
“Times is a jet plane/It moves too fast”.

GO MAN, GO !

Paco
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Message  BOOM BOOM Ven 26 Sep - 15:29

Merci Parispal.Très bonne trouvaille.Ce Paco (tu le connais?) écrit bien , posséde de solides références (Vince Taylor,Red Devils...) et me donne sérieusement envie d'écouter Jakob D.
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