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Message  Frenchy Lun 5 Mar - 12:43

Brazil Connection



« Baby rock » Vs « Papy Rock » !



On nous a bien bassiné avec les 50 ans du rock, en 2004… Évidemment, à bien y regarder, ça arrangeait un peu tout le monde (sauf nous ?) cette histoire d’anniversaire prétexte à consumérisme exacerbé, parce que le rock, d’une certaine manière, est mort et enterré depuis bien longtemps, en 1959 très précisément. Car en 1959 disparaissaient prématurément Buddy Holly et Richie Valens (Eddie Cochran, ce sera en avril de l’année suivante). En 1959, Elvis partait docilement rejoindre son régiment, en Allemagne. Ce petit geste a priori presque anodin enterrait en réalité tout ce que le rock & roll pouvait avoir de part de rébellion en lui. Quand il revient, tout a changé et l’ex-Pelvis pas encore bouffi (mais c’est pour bientôt) accepte gentiment d’être invité dans l’émission de Sinatra. Sinatra, en 1954, c’était pourtant l’ennemi juré !… Cinq ans, plus tard, lui et tous ses petits copains du Tin Pan Alley (les crooners guimauves qui avaient la main mise sur les charts avant l’avènement de Sun records et autres indés), ainsi que toute l’industrie, ont compris que le rock se devait d’être canalisé, maîtrisé, qu’ainsi il deviendrait une denrée commerciale. Un produit. End of the story. Depuis, les majors –qui lors de l’avènement du rock & roll ne contrôlaient plus qu’un tiers des titres classés dans le Top 100- ont compris la leçon et, elles signent à tour de bras tout ce qui paraît (très) vaguement nouveau, tout ce qui pourrait être la prochaine nouvelle mode de l’été prochain. Quitte à perdre quelques kopeks sur des cochonneries à la durée de vie ne dépassant que quelques semaines. Parce que ces pertes, au final, ne pèsent pas lourd dans la balance, quand on les met en contrepoids d’une bonne vieille mode bien négociée. Les labels indépendants n’ont ainsi pour seul recours que de vendre leurs artistes ou, carrément, se laisser racheter. Accessoirement, il est amusant de noter que CBS a lancé le 33 tours, RCA le 45 tours, qu’à cette époque les deux majors grignotaient tranquillement une bonne moitié du marché du disque. Qu’aujourd’hui, elles ont fusionné.

En 2007, strictement rien n’a changé. Au contraire, car les majors gagnent de plus en plus d’argent sur les taxes (sur les CDs vierges, les cassettes, etc., maintenant même sur les abonnements internet…), tant et si bien que la seule chose qui compte consiste à faire du chiffre. Toujours plus de chiffre pour avoir droit à une bonne part de gâteau. Alors, on nous refile n’importe quoi, pourvu que cela fasse son petit effet, l’espace d’une saison, d’un mois, voire de quelques semaines…

Tout ceci nous amène directement à la mode frenchy (rien à voir avec notre éminent collaborateur, sinon, croyez-le, tout ceci serait autrement plus velu !) du moment : le « baby rock » !… « Rien que le nom m’amuse » aurait dit le (de plus en plus regretté) Coluche… Effectivement, celui-là, on ne nous l’avait jamais fait ! Le système est simple : vous prenez de jeunes gens, vous leur achetez un blouson en cuir, trois kilos de gel, vous leur apprenez à faire des phrases d’au moins cinq mots (mais pas plus, sinon ils risquent de comprendre le sale contrat que vous allez leur faire signer) et le tour est joué. Ils ne savent pas jouer, ni chanter, mais ce n’est pas important, car, le cas échéant, de vrais musiciens seront réquisitionnés pour le studio. La scène ? Bon, ils finiront bien par faire vaguement impression, à force… On passe alors à la phase de commercialisation : facile, quelques radios alliées, quelques magazines qui bouffent à tous les râteliers, plus les émissions de télévision de moins en moins regardantes ; et le tour est joué ! Votre chère revue ayant quand même, maintenant, un petit poids, on nous appelle aussi –ça ne coûte pas grand-chose, le ridicule ne tue plus personne depuis longtemps- pour nous vendre ces machins ! Ce à quoi nous répondons simplement ceci : nous sommes un magazine qui parle de musique, donc de musiciens. Jusqu’à preuve du contraire, aucun de ces fils à papa gominés et analphabètes n’est capable de pondre le moindre morceau digne de ce nom et encore moins de le jouer, même approximativement.

Ou alors nous jouons nous-mêmes le jeu à fond, et nous courrons breveter dès demain matin le « baby zine », un magazine qui serait fait par de jeunes gens bien habillés, munis de jolis ordinateurs flambants neufs, de téléphones qui brillent dans le noir, mais incapables d’écrire une blague de toto sans faire diphôttes de frenssé par ligne.

Au final, baby rock ou papy rock (car oui, j’avais oublié de vous préciser que certains nous reprochent de trop parler de « vieux »… désormais, on va réquisitionner les cartes d’identité et vérifier tout ça avant d’écouter les disques, pas de soucis…) ?… Franchement, c’est kif-kif bourricot, nous restons de pauvres consommateurs ; autrement dit, le système continue de nous prendre pour des culs dans un champ de bites !…

À bon entendeur, ouille, aie, non, pas maintenant, j’ai un édito à finir…



Christophe Goffette
Frenchy
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