Brazil #3 - Décembre 2007
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Brazil #3 - Décembre 2007
MLK, es-tu là ?
J’ai fait un rêve.
Non, c’est faux.
J’aimerais commencer de cette façon-là, mais la vérité est tout autre, ça serait plutôt : « j’aimerais faire un rêve »…
Et j’aimerais faire CE rêve…
D’un monde où les gens n’iraient pas au cinéma, mais iraient voir des films, et ces films-là, ceux qu’ils auraient choisis. Des films qui ne les quitteraient pas sitôt le générique de fin entamé, qui resteraient en eux, parce qu’ils le vaudraient bien (les films) et parce que ce serait aussi le choix des spectateurs que de laisser vivre le cinéma au-delà du très court terme. Parce qu’il peut y avoir une vie, une réflexion après la projection, à condition qu’il y ait, bien sûr, un point de vue et un certain relief pendant la projection.
J’aimerais rêver de salles de cinéma où l’on pourrait acheter des livres, des revues, sur le cinéma, plutôt que du soda ou des gâteaux (parce qu’il y a une épicerie, là, juste à côté, et que ça fait doublon). J’aimerais que les gens ferment leur clapet pendant que le film est projeté, parce que, de toute façon, ils n’ont rien à dire. J’aimerais aussi que ceux qui ont tendance à se pisser dessus à la moindre vision d’épouvante ou d’horreur arrêtent de rire nerveusement quand cela ne s’y prête pas du tout (ou qu’ils aillent voir Bambi s’ils n’arrivent pas à se retenir). J’aimerais qu’on arrête de nous bourrer le mou avec des bandes-annonces débiles. J’aimerais, enfin et surtout, que l’on rende le cinéma à ceux qui ont en eux la fibre cinéphilique, pas tous ces fils de truc ou copain-copine de machin…
J’aimerais rêver d’un monde où Marc Caro ne mettrait pas près de douze ans à monter son premier long, où les bronzés ne seraient que des personnages de spots publicitaires (ce qu’ils sont, d’une certaine manière), ce genre de choses, vous voyez ?…
Mais, franchement, les temps ne sont plus à la rêverie, mais à la guérilla cinéphagique. Il faut prendre les armes et ces armes, elles sont là, en chacun de nous, un peu d’amour propre et beaucoup de libre-arbitre. Arrêtons d’aller voir des merdes juste pour vérifier que c’en sont (des merdes). Arrêtons les trois kilos de pop-corn par projection (ça ne nous fera pas de mal, de toute façon)… Le cinéma ne doit pas être pris à la légère ou galvaudé. Cela doit rester une expérience, pas juste une petite case dans notre agenda hebdomadaire. « Hop, je suis allé au cinéma, voilà, ça c’est fait ».
D’ailleurs, vous avez été voir quoi, déjà, vous, cette semaine ?…
Christophe Goffette
J’ai fait un rêve.
Non, c’est faux.
J’aimerais commencer de cette façon-là, mais la vérité est tout autre, ça serait plutôt : « j’aimerais faire un rêve »…
Et j’aimerais faire CE rêve…
D’un monde où les gens n’iraient pas au cinéma, mais iraient voir des films, et ces films-là, ceux qu’ils auraient choisis. Des films qui ne les quitteraient pas sitôt le générique de fin entamé, qui resteraient en eux, parce qu’ils le vaudraient bien (les films) et parce que ce serait aussi le choix des spectateurs que de laisser vivre le cinéma au-delà du très court terme. Parce qu’il peut y avoir une vie, une réflexion après la projection, à condition qu’il y ait, bien sûr, un point de vue et un certain relief pendant la projection.
J’aimerais rêver de salles de cinéma où l’on pourrait acheter des livres, des revues, sur le cinéma, plutôt que du soda ou des gâteaux (parce qu’il y a une épicerie, là, juste à côté, et que ça fait doublon). J’aimerais que les gens ferment leur clapet pendant que le film est projeté, parce que, de toute façon, ils n’ont rien à dire. J’aimerais aussi que ceux qui ont tendance à se pisser dessus à la moindre vision d’épouvante ou d’horreur arrêtent de rire nerveusement quand cela ne s’y prête pas du tout (ou qu’ils aillent voir Bambi s’ils n’arrivent pas à se retenir). J’aimerais qu’on arrête de nous bourrer le mou avec des bandes-annonces débiles. J’aimerais, enfin et surtout, que l’on rende le cinéma à ceux qui ont en eux la fibre cinéphilique, pas tous ces fils de truc ou copain-copine de machin…
J’aimerais rêver d’un monde où Marc Caro ne mettrait pas près de douze ans à monter son premier long, où les bronzés ne seraient que des personnages de spots publicitaires (ce qu’ils sont, d’une certaine manière), ce genre de choses, vous voyez ?…
Mais, franchement, les temps ne sont plus à la rêverie, mais à la guérilla cinéphagique. Il faut prendre les armes et ces armes, elles sont là, en chacun de nous, un peu d’amour propre et beaucoup de libre-arbitre. Arrêtons d’aller voir des merdes juste pour vérifier que c’en sont (des merdes). Arrêtons les trois kilos de pop-corn par projection (ça ne nous fera pas de mal, de toute façon)… Le cinéma ne doit pas être pris à la légère ou galvaudé. Cela doit rester une expérience, pas juste une petite case dans notre agenda hebdomadaire. « Hop, je suis allé au cinéma, voilà, ça c’est fait ».
D’ailleurs, vous avez été voir quoi, déjà, vous, cette semaine ?…
Christophe Goffette
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