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Et toi qui es fan de Jann Arden au point de lui emprunter son nom comme pseudo, que penses-tu de Lynn Miles? (autre canadienne). Je viens d'écouter son Black Flowers (du moins le premier volume), et c'est toujours un plaisir d'entendre cette profonde et méditative mélancolie, cette litanie des sentiments sur la route de l'existence.

Hugues a écrit:Et toi qui es fan de Jann Arden au point de lui emprunter son nom comme pseudo, que penses-tu de Lynn Miles? (autre canadienne). Je viens d'écouter son Black Flowers (du moins le premier volume), et c'est toujours un plaisir d'entendre cette profonde et méditative mélancolie, cette litanie des sentiments sur la route de l'existence.

Il faut que je réécoutes car lorsque tu en avais parlé j'y ai jeté une oreille. Pas plus emballée que ca mais l'écoute a été rapide.

Reçu ce soir :



J'adore ce trio, leurs différentes voix, leurs tessitures qui s'accordent merveilleusement.
Les arrangements, le violon, le ukulélé. Rien de révolutionnaire mais ca fonctionne sans tomber dans le sirupeux. Bref je kiffe

Je connais de nom mais jamais écouté. Tiens ça me fait penser que Frazey Ford des Be Good Tanyas a sorti un album solo que je ferais bien d'écouter. Tout le monde a l'air surpris de la facette soul de cet album alors que moi je la sentais déjà bien sur Blue Horse (premier album des Be Good Tanyas), cette facette soul. J'aime beaucoup la voix de Frazey Ford.

Po Girls - Be good Tanyas, que de doux noms de groupe à mes oreilles lol

L'album solo de Frazy Ford est excellent. Il est vrai qu'une ou deux titres sortent un peu du registre habituel, surprennent sur le coup mais ce n'est ni désagréable ni choquant.

C'est le genre de groupe pour lequel j'aimerai un nouvel album tous les ans ....

Je viens d'écouter le premier album de Sarah Jarosz. C'est une joueuse de banjo qui a débuté sur scène dès l'âge de 12 ans, et est adoubée par des gens comme Tim O'Brien, Chris Thile, Darrell Scott ou Abigail Washburn. Elle a aussi une jolie voix. Quand j'ai entendu des extraits, j'ai tout de suite aimé l'accompagnement et acheté l'album, en me disant que ça devrait me plaire (j'aime les ambiances vertes et boisées). Hélas, je trouve que ça manque de bonnes mélodies. L'album ne vaut que par ses textures, et encore, cela demeure très classique et traditionnel. A la limite je préfère encore écouter Faun Fables, qui font des choses plus imaginatives (et plus proches d'un folk anglais gothique et fantasmé, à vrai dire).

Bref, mon rapport au folk est personnel. Je ne suis pas un fan des choses traditionnelles, j'accroche surtout à des voix ou des styles idiosyncratiques. Iris DeMent, par exemple, est singulière. Ce que j'aimais chez les Be Good Tanyas, c'était cette façon d'approcher le traditionnalisme par l'humeur plus que par le classicisme, et surtout de retrouver un petit quelque chose de sauvage, d'instinctif, et d'authentique là-dedans. Il y avait un côté amateur. Même si Jolie Holland a fait partie du groupe au tout début, y ajoutant son grain de poésie (et j'ADORE ce qu'elle fait en solo), elle ne fut pas l'âme du groupe. L'âme du groupe ce fut surtout Frazey Ford et Samantha Parton. Po Girl, ça c'est le groupe avec Trish Klein (la troisième âme de l'ex-trio canadien), je n'ai écouté que le premier album (il y avait aussi une chanteuse noire).

Pas encore pris le temps de ré-écouter Lynn Miles mais commander le dernier Lucinda Williams "Blessed" ainsi qu'en jazz le dernier Laïka Fatien "Nebula".

arden a écrit:le dernier Lucinda Williams "Blessed"

Dans mon courrier de ce matin (version Deluxe, avec les démos ébauchées dans sa cuisine sur le CD 2).

Avec le Keren Ann (le premier que j'achète d'icelle).

Que des sorties 2011. Si, si! Même Sonny and the Sunsets...

Beaucoup de monde évoque en bien le dernier album des Kills, qu'en penses-tu, Hugues?

johnny99 a écrit:Beaucoup de monde évoque en bien le dernier album des Kills, qu'en penses-tu, Hugues?

Je n'ai pour l'instant écouté que le single, "Satellite". Cela me fait penser à du White Stripes (qui viennent de se séparer, ai-je lu?) en plus arty. Je t'en dirai plus dès que j'aurai écouté l'album en entier.

Va falloir que je me renseigne sur l'origine et l'histoire de ce groupe. Sa musique ressemble à sa pochette: c'est du rock'n'roll. Un mec nommé Seth Bogart (chant, guitare, synthé) et quatre donzelles nommées Erin Emslie (batterie, chant), Shannon Shaw (chant, basse), Michelle Santamaria (lead guitar, chant) et Amy Blaustein (synthé, guitare, chant). (ne soyez pas effrayé par le mot "synthé": eux ils disent "organ", et le son de cet "organ" n'est pas dominant dans leur son). L'écoute d'un tel disque vous met en joie tellement c'est contagieux et parfumé. Parfumé de quoi? D'insouciance, de désespoir, d'enthousiasme, de vie. C'en est presque beau à pleurer. C'est le genre de groupe qui vous fait ou refait tomber amoureux du rock'n'roll, comme, je ne sais pas moi, autrefois les Dolls, les Heartbreakers, les bandes à Thunders quoi. Autant The Loves (dont le chanteur Simon Stone partage des similitudes vocales avec Seth Bogart, sauf que ce dernier est peut-être un peu plus nasillard, avec un timbre à la Marc Bolan) nous replonge dans une humeur sixties, autant ici on retrouverait plutôt les seventies, la folie bordélique du punk, le côté décadent, mal élevé, libre, d'une jeunesse qui veut profiter de ce qu'elle est, tout en étant déprimée par l'avenir. Mais cette déprime, ils ne la pleurnichent pas, ils la chantent - ils font avec, quoi. Les mots font mouche dans les chansons: "You're young, so what? I'm young, so what? I can't believe that my futur holds ahead of me." ("The Curse of Being Young"). Des chansons, il n'y en a que dix, et l'album dure à peine plus de trente minutes. Rétro? Non, croyez-moi sur parole, ce groupe sonne frais. Et tant qu'il existera des groupes pareils, on aura du mal à parler de la mort du rock, même si de plus en plus de gens se lassent de la formule basse/guitare/batterie dont on croit que tout a été fait. Mais c'est un discours que je ne comprends pas, ça: car en fait, des disques, plus on en écoute, et moins on s'en lasse. Plus je connais les disques du passé, et plus je suis réceptif aux disques d'aujourd'hui. Parce que l'écoute de la musique est une expérience de réceptivité. C'est comme le goût dans toute chose: ça se cultive. Et ce n'est pas parce que des masses de gens restent insensibles ou indifférents à plein de disques qui sortent qu'on doit considérer qu'il ne se passe rien. Et qu'est-ce que ça veut dire, "il se passe quelque chose?" Qu'il y a un phénomène de popularité? Mais il y a tant de critères superficiels dans le phénomène de popularité... Sûr qu'un peu plus de popularité ne fait pas de mal aux groupes qui désirent se faire connaître... mais est-ce là l'essentiel? On voit bien que le fait que le rock soit passé de mode ces derniers temps n'empêche pas des groupes de proliférer... à croire que ce n'est pas la célébrité qui les motive, mais bien l'amour de cette musique, son humeur, sa vie. Pas seulement des jeunes qui veulent faire des disques qui ressemblent à ceux qu'ils écoutent: des jeunes qui vivent ensemble, qui jouent, qui sont habités par quelque chose, et qui donnent à écouter.

Donc, oui, moi j'ai acheté ce Hunx and his Punx par curiosité, et je ne le regrette pas: écouter des groupes pareils, ça me met en joie. Merci à Tim Sendra sur AMG: ce gars m'a incité à écouter pas mal de jeunes gens qui font dans la musique électrique ces derniers temps... et ça fait plaisir d'avoir leurs disques chez soi. Cela permet, tout au moins, de prendre conscience qu'on n'est pas seul sur terre, que cette planète est peuplée de millions d'âmes... certaines font de la musique, et parmi celles-ci certaines font dans l'acoustique, d'autres dans l'électrique, d'autres encore dans l'électronique.

Tenez, c'est curieux, mais ces derniers temps j'ai écouté des groupes qui replongent dans les années 60, 70, 80... c'est selon les goûts (des groupes). Peut-être que certains détestent telle ou telle décennie (les Vaselines en ont fait une chanson sur leur dernier album, "I hate the 80's"), mais on s'en fout, ce n'est pas ce qu'ils détestent qui importe (même si ça peut être fun de le dire et de l'assumer), mais ce qu'ils aiment et font partager... Si des gens vous disent qu'un amateur de punk rock déteste forcément ABBA, ils se trompent. On peut aimer les deux. Et le fait d'aimer les deux ne décrédibilise absolument pas l'amour des deux. On n'a pas plus de crédibilité en se radicalisant, ou en se montrant exclusif. On développe davantage sa réceptivité à des univers différents, on se montre plus universellement, voire plus profondément humain en s'abstenant de discriminer. Non seulement en s'abstenant de discriminer: car la tolérance n'a aucune valeur lorsqu'elle ne fait preuve que d'indifférence, mais en laissant sa chance à toute voie d'expression. Et laisser leur chance à d'autres voies d'expression, c'est se laisser aussi une chance à soi de s'ouvrir davantage l'esprit.

Je viens d'aller lire des trucs sur ce Hunx and his Punx, et bien toute l'ironie de la chose est que j'aurais sans doute été dissuadé de les écouter en lisant tout ce buzz sur les excès de Seth Bogart et ses shows en slip panthère! Alors je serais tenté de dire qu'il est regrettable de s'attarder davantage sur les frasques que la musique, mais en même temps, rien n'oblige Seth Bogart à distraire l'attention... Les choses sont donc comme elles sont.

J'écoute à présent Those Darlins (voir pochette plus haut), et c'est très bien aussi. Il s'agit d'un quatuor, trois filles et un mec, mais on entend peu le mec cette fois (contrairement à Hunx et ses Punkettes, où il prend la majeure partie des leads).

D'habitude j'aime pas trop le blues embourgeoisé, confortable mais là, c'est du grand luxe! Les doigts boudinés du vétéran encore vivant arrivent à sortir un son toujours aussi chaud, même à l'approche de ses quatre-vingt ans (qu'il a depuis allègrement dépassés).
L'orchestration est ici comme un écrin, les cuivres se sont faits discrets, contrairement à pas mal de ses disques passés dans lesquels ils officiaient comme un remplissage obligatoire, l'orgue est davantage mis en avant (vous connaissez ma passion pour cet instrument).
je ne regrette absolument pas cette acquisition à 5€ (à la fnac, je précise!)

Pourquoi diable n'ai-je pas acheté ce disque à sa sortie en 2009? J'en avais parlé, pourtant.



1.The Best Is Yet To Come - Patty Griffin
2.I've Got Your Number - Jill Sobule
3.Why Try To Change Me Now - Fiona Apple
4.I Live My Love - Madeleine Peyroux
5.Then Was Then And Now Is Now - Ambrosia Parsley
6.I’m Gonna Laugh You Right Out Of My Life - Julianna Raye
7.You Fascinate Me So - Sam Phillips
8.Hey Look Me Over - Perla Batalla
9.Too Many Tomorrows - Sara Watkins
10.I Walk A Little Faster - Fiona Apple
11.Where Am I Going? - Sarabeth Tucek
12.The Rules Of The Road - Nikka Costa
13.(I’m) In Love Again - Missy Higgins

Une manière comme une autre d'aborder l'univers de Cy Coleman, non? (surtout quand on aime les chanteuses...)

Comme aurait dit Jean Rhume à une époque, il faut être complètement chtarbé pour acheter un disque pareil.

Mais JE SUIS complètement chtarbé.

Dernièrement je réécoutais quelques disques des années 50, et je me suis délicieusement noyé dans la voix d'Helen Merrill, sur ses albums With Clifford Brown (1954) et Dream of You (1956). Bien que le premier soit vanté comme un chef d'oeuvre, je l'ai trouvé trop épuré ou lent (sur ce terrain elle ne peut rivaliser avec Sarah Vaughan), et j'avoue que le chant d'Helen me fait beaucoup plus d'effet en étant moins isolé, en swinguant sur des arrangements plus classiques, comme sur Dream of You. Sa sensualité n'en prend alors que plus de valeur. Et moi, quand je deviens accro à une voix, faut que je complète la disco. Compléter celle de Merrill peut prendre plusieurs années (elle est riche). Je lis avec ravissement que ses disques sont tous très différents, qu'elle peut chanter tout autant du jazz que du folk, de la country ou les Beatles. J'ai acheté récemment With Strings (1955), The Nearness of You (1958), You've Got a Date with the Blues (1959) et The Artistry of (1965).

Hugues a écrit:

johnny99 a écrit:Beaucoup de monde évoque en bien le dernier album des Kills, qu'en penses-tu, Hugues?

Je n'ai pour l'instant écouté que le single, "Satellite". Cela me fait penser à du White Stripes (qui viennent de se séparer, ai-je lu?) en plus arty. Je t'en dirai plus dès que j'aurai écouté l'album en entier.

On dirait que j'ai oublié.

Je ne suis pas fan, mais les deux ont du talent, lui pour son expérience du son et elle pour son chant. Voici les deux titres retenus pour ma compile 2011:

Po-po-po!

J'achète tellement de CDs que je n'ai même plus envie d'en parler.

D'ailleurs avant d'en parler, faudrait les écouter.

Et plutôt dix fois qu'une.

Or, une fois qu'on les a écoutés dix fois, on a envie de parler d'autre chose.

Vaincu qu'on est devant l'ampleur d'une tâche fastidieuse.

Parler de ce qu'on a écouté.

Se souvenir.

Dès le souvenir, tout se déforme.

On ne s'exprime que par analogie.

C'est pourquoi parfois on préfère parler musicalement.

Que de nuances s'exhalent
Dans le chant des cigales!

Mieux vaut être poète à ses heures
Que poète à césures

Ces heures sans heurt
Dont on n'aspire le h
Six lettres qu'on prononce à peine
Et sans peine

Fugacité
Fuite

Pfuit!

Pourquoi tant de syllabes à l'onomatopée?

Mince, je me lis ci-dessus et me trouve bon.

Bon, sinon j'achète toujours des CDs, mais moins... en cemoment c'est surtout des compilations chez Ace Records de musiques dont je ne me lasse pas, celle des années 60, le rhythm'n'blues, le girl group sounds, et même plein de pépites françaises... les années 60 sont un puits sans fond: à quoi bon vouloir écouter du neuf quand on peut passer le restant de sa vie à fouiller le passé?

La musique n'a pas d'âge, l'histoire humaine non plus...

et après tout, comme je l'évoquais dans ma poésie ci-dessus, le tout est de pouvoir parler de ce qu'on écoute (si tant est que ce soit ce dont je parlais, mais il me semble que oui...)

Parler de ce qu'on écoute, tout est là... à commencer par le chant des oiseaux.... qui semblent nous contempler comme la lumière du petit jour....