SOUL & RHYTHM'N'BLUES

Ruler of my heart, repris par Willy De Ville sur Victory mixture, belle balade, en effet.

Durant ses trois années chez Imperial, Irma Thomas a sorti deux LPs:

Wish Someone Would Care (1964)

Side 1:

Wish Someone Would Care
I Need Your Love So Bad
Without Love (There Is Nothing)
Please Send Me Someone to Love
Another Woman's Man
Sufferin' with the Blues

Side 2:

Time Is On My Side
While the City Sleeps
Straight from the Heart
I've Been There
I Need You So
Break-a-Way

Take a Look (1966)

Side 1:

Take a Look
Teasing, But You're Pleasing
I Haven't Got Time to Cry
You Don't Miss a Good Thing (Until It's Gone)
Some Things You Never Get Used To
Anyone Who Knows What Love Is (Will Understand)

Side 2:

It's Starting to Get Me Now
Times Have Changed
He's My Guy
Baby Don't Look Down
What Are You Trying to Do
Wait, Wait, Wait

Ces deux albums sont regroupés sur un CD:



Pour info, tous les titres signés Naomi Neville sont d'Allen Toussaint, qui utilisait un pseudo.

Hugues a écrit:
Sans parler de son fabuleux "Time Is On My Side" que populariseront les Stones.

J'écoutais ce matin "The Magnificent Moodies" (avec bonus), il y une autre version de "Time Is On My Side"...

Tous les groupes qui ont repris ce morceau en accélérant le tempo sont des ânes. Y compris Solomon Burke lui-même.

Hugues a écrit:Tous les groupes qui ont repris ce morceau en accélérant le tempo sont des ânes

Oui. C'est ça péremptoire!!!

Frenchy a écrit:

Hugues a écrit:Tous les groupes qui ont repris ce morceau en accélérant le tempo sont des ânes

Oui. C'est ça péremptoire!!!

C'est exactement le terme que j'allais employer... C'est ignorer que la musique est un matière vivante...

J'adore être péremptoire.

Dans "péremptoire", il y a "pet", "rend" et "pétoire".

Mais trêve de bon mot: ce n'est qu'en découvrant la version originale de ce morceau que je l'ai enfin apprécié. Toutes les versions accélérées que j'ai entendues avant, je les ai trouvées insipides - à commencer par celle des Blues Brothers (peut-être la plus connue - hélas).

Quand on accélère le tempo de ce morceau, on nuit à son feeling, qui est intrinsèquement progressif dans cette constance du mid-tempo. C'est transformer quelque chose d'hypnotique et de viscéralement excitant à la fois, en quelque chose de vulgairement trépignant. On y perd la soul, aussi. Cette soul du Sud qui a un rythme lent, une atmosphère pleine de lourdeur, de mélancolie, moîte et infestée de moustiques.

Celle du Nord n'était pas mal non plus...

Hugues a écrit:
Toutes les versions accélérées que j'ai entendues avant, je les ai trouvées insipides - à commencer par celle des Blues Brothers (peut-être la plus connue - hélas).

J'ai peur de devoir affirmer que j'adore la version des Blues Brothers. Elle a bercé mon enfance. Parfois, les plaisirs simples ...

Hugues a écrit:Pour info, tous les titres signés Naomi Neville sont d'Allen Toussaint, qui utilisait un pseudo.

Je l'ignorais.Je connaissais cette signature mais je pensais qu'il s'agissait d'un des Neville Brothers ! grand Monsieur ce Allen Toussaint !!

Dusty Springfield

On le met dans soul ou country? moi j'ai choisi!

Soul, bien sûr!

Mais c'est vrai qu'il y a des connexions entre la soul et la country parfois - il faut écouter le superbe "Just Out of Reach" de Solomon Burke!

A votre place, j'achèterais ça sans tarder... Vous le trouverez sur amazon.co.uk pour pas cher. Il s'agit de l'intégralité des enregistrements de P.P. Arnold pour Immediate de 66 à 68, incluant ses deux albums - The First Lady of Immediate et Kafunta, le single "Angel of the Morning" et une rareté, "Is This What I Get for Loving You". Un dépliant joliment illustré retrace la bio et la carrière de cette Pat Arnold, artiste très injustement méconnue, qui commença par chanter au sein des Ikettes d'Ike et Tina Turner pendant deux ans avant d'éblouir les Stones (notamment Jagger) lors d'une tournée anglaise (peu après le succès de "River Deep Mountain High"), et d'être virée par Ike Turner. Andrew Loog Oldham lui fit signer un contrat solo pour Immediate, le label des Small Faces. "The First Cut Is the Deepest", son second single (avril 67), sera un succès (n°18 - euh, seulement?).

Ecoutez-donc ceci et cela.

Entrée directe dans mon Top 100! Quelles chansons! Quelle voix! Quel talent!

une petite nouvelle dont on entend beacoup parler en ce moment :



un orgue sixties, des "accents" d'Aretha, le look swinging london circa 1966, quelle est la part de sincérité dans tout cela?

Je n'avais jamais entendu parler de cette Duffy. Ce que j'en pense après l'écoute de ce morceau: c'est trop produit. Difficile alors de dire si elle chante vraiment bien ou si c'est trafiqué, mais à partir du moment où on se laisse aller à ce genre de mise en forme synthétique et stéréotypée, c'est qu'on a une vision artistique plus compromise qu'ambitieuse.
Maintenant, on pourra toujours m'objecter que "ce genre" de rhythm'n'blues peut inciter une jeune audience à (re-)découvrir les grands anciens. Après tout, j'ai découvert les Beatles avec "Help!" par Bananarama, n°1 l'été 89! Mais cela ne veut pas dire que c'est une bonne approche! Il faut rester critique.

J'ai l'impression d'avoir déjà dit tout ça, je crois que je commence à radoter, l'heure est grave.

J'écoute talking book de Stevie Wonder et ce mec, qui a sans doute connu moins d'inspiration depuis la fin des annes 70, mérite d'être cité parmi les grands (soul ou pas d'ailleurs), car, tout comme Mc Cartney par exemple, il excelle dans l'invention de lignes mélodiques imparables, faussement faciles, le tout dans un climat où s'entremèlent le jazz, la soul, la funk, la musique des caraibes, l'afrique,...

Cette richesse lui a sans doute causé du tort, à explorer tant de territoires il a sans doute oublié un peu d'authenticité parfois, mais sur ses albums "majeurs' (jusqu'à songs in the key of love), il a maitrisé tout cela à la quasi-perfection.

Même quand ça semble sirupeux, les arrangements sont d'une richesse étonnante, et ces accords "jazzy" (les 7ème majeur, les 9ème, les 6ème mineur...), je les adore, quand bien même ils sont issus de moog et autres synthés dont je n'aurais, jadis, jamais pu entendre les sonorités, mais ça ne me choque pas du tout, à présent.

Là je suis sur music of my mind, dont la plupart des titres m'était inconnu, et c'est du velours, parfait pour cette fraîche soirée de printemps!

Hugues a écrit:Je n'avais jamais entendu parler de cette Duffy.

je viens aussi de la découvrir (vu dans une émission télé l'autre soir...). Moi ça m'a tout de suite fait penser à une copie de Amy Winehouse... vu la brèche que cette dernière a ouverte, je pense qu'on va en voir pas mal s'y engouffrer.

johnny99 a écrit:J'écoute talking book de Stevie Wonder et ce mec, qui a sans doute connu moins d'inspiration depuis la fin des annes 70, mérite d'être cité parmi les grands

Je suis aussi tombé l'autre soir à la télé (non, non, je ne passe pas mes soirées devant le poste !) sur un extrait de concert de S. Wonder situé vers le milieu des années 70: rien à voir avec la soupe d'aujourd'hui. C'était du très bon soul, funk, appelez-le comme vous voulez, mais c'était excellent.

"Son of a Preacher Man" par Bobbie Gentry...

Paru en septembre 63. Sobre exercice de style bluesy, qui repose sur la voix de Sam Cooke, son timbre et son élégance tout en retenue. Classe disque late night.

Je découvre ce sondage aujourd'hui. Par rapport aux autres, pour une fois, il n'y a que des gens que j'aime écouter (j'avoue qu'il y en a 3 ou 4 que je ne connais pratiquement que ce nom).
Pour moi, il y en a 2 qui se détachent sans équivoque: Otis Redding et Bob Marley parce que, indépendamment du style qu'ils abordaient, ils arrivaient toujours à faire passer une émotion. Ce qui serait peut-être aussi le cas de Ray s'il était mort jeune lui aussi. Heureusement pour lui, il a survécu un certain temps à ses excès et - contrepartie - il a pu s'adonner pendant quelques années à la variéré aseptisée...

En fait j'ai rajouté ce sondage hier. On peut le faire quand on est l'auteur d'un sujet, il suffit d'éditer le message original, et l'option du sondage surgit comme lorsqu'on ouvre un sujet.

Je m'attends à ce que quelqu'un me dise: "Bob Marley, c'est pas de la soul, c'est du reggae"

Autant répondre tout de suite: soul, rhythm'n'blues, funk, reggae, tout ça est lié...

Solomon Burke: "Just Out of Reach (of my two open arms)" (1961)

Ecoutez ces 2mn 48s... Je pense que tout homme au monde a ressenti ça lorsqu'il a été amoureux... et que peu de chansons l'ont exprimé aussi bien. Cet instrumental vers la fin est terriblement berceur, c'est l'expression-même du manque qu'éprouve l'amoureux... Et Solomon étouffe un sanglot. C'est trop beau. Il y a des soirs où le chagrin se couche avec le soleil, des nuits où la brise tiède, par la fenêtre, est pleine de baisers fantômes.