Blier

ACHO a écrit:Ce sont des stylistes qui se contentent de faire des variations - on dit je vais voir le dernier Bertrand Blier, le dernier Woody Allen, on sait à quoi s'attendre - en même temps, si on est fan du style, je suppose qu'on aime toujours...

Audiard n'a toujours fait que du Audiard, lui aussi...

mais en regardant bien, rétrospectivement, Bertrand Blier a fait des films variés:

Les Valseuses
Préparez vos mouchoirs
Buffet froid
Beau-père
La Femme de mon pote
Notre histoire
Tenue de soirée
Trop belle pour toi
Merci la vie
etc

et surtout on ne peut lui enlever un style fort, personnel, hors norme dans le monde du cinéma...

Et surtout Calmos!! son film le plus déjanté où la scène finale avec son père dans une énoaurme foufounette!

Vintage a écrit:Et surtout Calmos!! son film le plus déjanté où la scène finale avec son père dans une énoaurme foufounette!

pas vu! :| :bounce: :| :bounce: :cyclops: :| :bounce: :cyclops: :bounce: :shaking: :compress:

ACHO a écrit:

Vintage a écrit:Et surtout Calmos!! son film le plus déjanté où la scène finale avec son père dans une énoaurme foufounette!

pas vu! :| :bounce: :| :bounce: :cyclops: :| :bounce: :cyclops: :bounce: :shaking: :compress:

Calmos, ça vaut son pesant de cacahuète...les femmes prennent le pouvoir...

Je me suis rudement ennuyé sur Les acteurs et Les cotelettes.

Blier a déclaré dans une interview qu'il avait fait des films pour les mecs jusqu'à "tenue de soirée" et qu'à partir de "trop belle pour toi", il avait changé son fusil d'épaule. Effectivement, c'est à partir de ce moment-là que j'aime moins ses films... Après, dire que certains auteurs se contentent de faire des variations, je crois que ce n'est pas vraiment fondé. Un auteur ne va pas se réinventer à chaque film, ou alors, il en fait une dizaine dans toute sa vie comme Kubrick ou Welles. On ne peut pas les comparer avec Blier, Allen ou Chabrol qui sont des cinéastes beaucoup plus prolifiques. C'est vrai qu'un auteur qui pond un film par an va moins impressionner par sa progression et son évolution d'un film à l'autre.

iconoclast a écrit:Après, dire que certains auteurs se contentent de faire des variations, je crois que ce n'est pas vraiment fondé. Un auteur ne va pas se réinventer à chaque film, ou alors, il en fait une dizaine dans toute sa vie comme Kubrick ou Welles. On ne peut pas les comparer avec Blier, Allen ou Chabrol qui sont des cinéastes beaucoup plus prolifiques. C'est vrai qu'un auteur qui pond un film par an va moins impressionner par sa progression et son évolution d'un film à l'autre.

J'avais justement Kubrick en tête en pensant aux cinéastes qui se réinventent à chaque film. Ils sont très peu nombreux, c'est vrai. Parler de "variations" n'est pas négatif pour moi. Je ne serais pas surpris qu'un Woody Allen déclare lui-même n'avoir fait que des variations toute sa vie. Au cinéma comme en musique, beaucoup d'artistes font à peu près le même film ou le même album toute leur vie, en nuançant les tons, et si leur style me plaît, ça ne me pose aucun problème, car leur propos n'est pas de changer la forme, de toute façon.

Les thèmes abordés par Blier sont variés, soit, mais ce ton systématiquement provoc, avec la même forme d'écriture, me semble redondant et devenu académique à sa manière. Je vois vite où il veut nous emmener; je pense qu'il n'effraie plus le bourgeois depuis pas mal de temps avec des situations et personnages caricaturaux qui datent . Bref, il m'ennuie, mis à part quelques scènes un peu décalées, comme la confession de Daroussin dans le dernier . J'ai apprécié ces premiers films et je ne peux m'empêcher d'essayer à chaque fois (comme pour Woody Allen ) de refaire une nouvelle (et vaine) tentative .
C'est vrai, qu'Audiard se répète, mais il n'est que dialoguiste et sa touche ne monopolise pas tout l'intérêt des films auxquels il est associé . Et d'ailleurs, les films qu'il a réalisés, me semblent beaucoup moins intéressants que ceux où il n'en était qu'un participant ( essentiel, c'est vrai...) .
Woody Allen, de son propre aveu, a souvent refait le même film , il fait des variations et aurait aimé être Bergman. Il a tout de même tourné d'autres sujets et utilisé d'autres formes : comédie musicale, film sur le cinéma (La rose pourpre du Caire) ...etc . Mais a surexploité, à mon sens, et a trop rabâché au sujet de ses travers et comportements névrotiques de juif new-yorkais . Les quelques bonnes répliques attendues, le caractère très humain et sympathique du personnage ne me suffisent plus .
Il a existé des réalisateurs capables de faire oeuvre de création presqu'à chacun de leur films : Kubrick, Wells, Bergman, Lang, Polanski, Renoir, Chaplin... Et plus actuels: Tim Burton; les frères Coen, Wenders, Lynch, Scorcese...
J'admets que Blier et W. Allen ... sont de très bons réalisateurs, mais leurs préoccupations et leur formulation ont fini par me lasser, après m'avoir enthousiasmé, il y a quelques temps . Maintenant, je les connais trop bien, ils ne me surprennent plus . Et je ne suis pas fan de quiconque, encore moins au bout de trente ans . Ah!Si! J'en connais, mais ces personnes ne font pas de cinéma .

Je ne sais pas si Blier est un très bon réalisateur - pour moi c'est surtout un écrivain, il met en film ce qu'il écrit - regarder ses films, c'est un peu comme écouter de la musique, la musique des mots (pardon du cliché, mais c'est vrai)

ça suffit vraiment pour faire mon régal - comme écouter Audiard ou Prévert

Ceci étant dit, j'avais été déçu par Les Acteurs, et je ne suis pas allé voir Les Côtelettes, ni le dernier (je vais très peu au cinoche, j'ai pas le temps - enfin, c'est une mauvaise excuse, je pourrais le prendre, mais je préfère toujours m'écouter des disques...)

Qu'on trouve qu'il redonde, OK, mais personnellement j'ai conscience de la valeur et de la qualité du mec, qui détone toujours autant dans le paysage audiovisuel - j'en connais pas deux comme lui...

Donc, je respecte et je salue bien bas

Si Bertrand Blier n'avait pas existé, il aurait fallu l'inventer - de cela il faut bien prendre conscience, mes bien chers frères - et il a offert aux acteurs des dialogues géniaux

Et Préparez Vos Mouchoirs est mon film préféré...

bottleneck a écrit:Et je ne suis pas fan de quiconque, encore moins au bout de trente ans . Ah!Si! J'en connais, mais ces personnes ne font pas de cinéma .

Lucinda?

J'ai accroché son poster dans les studios de la radio! :dwarf:

ACHO a écrit:je vais très peu au cinoche, j'ai pas le temps - enfin, c'est une mauvaise excuse, je pourrais le prendre, mais je préfère toujours m'écouter des disques...)...

Ca y'est je savais que nous avion un point commun

Une réplique que j'adore dans "les vieux de la vieille"
(à un chauffeur de car) : Si t'y vas aussi vite que j't'emmerde, pour une fois tu s'ras à l'heure !"

du même film j'aime aussi:

- ah ben si on avait su on l'aurait perdue!
- quoi donc?
- la guerre ed' 14!

ACHO a écrit:

bottleneck a écrit:Et je ne suis pas fan de quiconque, encore moins au bout de trente ans . Ah!Si! J'en connais, mais ces personnes ne font pas de cinéma .

Lucinda?

J'ai accroché son poster dans les studios de la radio! :dwarf:

Non, ce sont des gens ordinaires et inconnus, des artistes à leur manière et je les salue tous les jours ou très souvent .
Tu as du goût pour le cinéma (Blier est un bon dialoguiste; on se sent concerné, provoqué, ou pas par ses lubies...) ...et pour la tapisserie .

salut tout le monde!
Quelqu'un a-t-il vu "calmos"?

Oui, Vintage en parle un peu plus haut dans ce sujet

êtes-vous fan de Baudelaire et Verlaine?

oui, surtout quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle sur [mon] esprit gémissant en proie aux longs ennuis... mais on oublie trop ce bon vieux mallarmé qui dans son genre vaut aussi son pesant de nuits blanches et hallucinées...

quant à calmos, un ami qui me l'a montré et m'en a filé une copie par la même occaz m'a dit que le film avait été interdit mais je ne trouve aucune info sur le net ( mais j'ai pas beaucoup cherché fautr dire ) si quelqu'un en sait plus sur cet ovni pelliculé, je suis preneur...

baudelaine a écrit:quant à calmos, un ami qui me l'a montré et m'en a filé une copie par la même occaz m'a dit que le film avait été interdit mais je ne trouve aucune info sur le net ( mais j'ai pas beaucoup cherché fautr dire ) si quelqu'un en sait plus sur cet ovni pelliculé, je suis preneur...

lien pour calmos, fut interdit au moins de 16 ans...
http://www.webzinemaker.com/admi/m3/page.php3?num_web=10282&rubr=2&id=95009
il y a pas mal de doc sur le web

La fin de Calmos me fait penser à la scène en noir et blanc, clin d'oeil au ciné muet dans Parle avec Elle de Pedro Almodovar: l'histoire mais à la fois fantasme de l'infirmier qui s'occupe de la danseuse dans le coma.

je n'ai pas vu Calmos mais il est vrai que j'aimerais assez découvrir cet O.F.N.I!

lien pour calmos, fut interdit au moins de 16 ans...
http://www.webzinemaker.com/admi/m3/page.php3?num_web=10282&rubr=2&id=95009
il y a pas mal de doc sur le web[/quote]

merci pour le lien, mais j'avais déjà consulté la page. je suis surpris car selon mon ami le film avait été interdit de manière plus coercitive que ce que j'ai lu. mais bon, p'têt y s'gourre, comme dirait l'autre.
en tout cas, si blier a fait mieux par la suite, disons plus "maîtrisé" dans les multiples sens du terme, ce qui est sûr c'est que c'est quand même une sacrée tranche de délires en roue libre qui ne va pas sans m'évoquer certaines bobines du gars dupontel...( d'ailleurs me trompè-je ou ai-je bien vu le trogne de blier dans les bonus de la réédition de bernie?)

axel a écrit:La fin de Calmos me fait penser à la scène en noir et blanc, clin d'oeil au ciné muet dans Parle avec Elle de Pedro Almodovar: l'histoire mais à la fois fantasme de l'infirmier qui s'occupe de la danseuse dans le coma.

je n'ai pas vu Calmos mais il est vrai que j'aimerais assez découvrir cet O.F.N.I!

pas vu le almodovar ( c'est con, je sais, mais j'ai un problème avec ce mec, d'autant plus incompréhensible qu'à chaque fois que j'ai vu un de ses films, j'ai passé un bon moment...) mais pour en rajouter une couche sur calmos, j'ai eu aussi des réminiscences de docteur folamour en le voyant, et j'ai été fasciné par ce glissement jouissif autant que progressif de la farce misogyne à la diatribe misanthrope

baudelaine a écrit:

axel a écrit:La fin de Calmos me fait penser à la scène en noir et blanc, clin d'oeil au ciné muet dans Parle avec Elle de Pedro Almodovar: l'histoire mais à la fois fantasme de l'infirmier qui s'occupe de la danseuse dans le coma.

je n'ai pas vu Calmos mais il est vrai que j'aimerais assez découvrir cet O.F.N.I!

pas vu le almodovar ( c'est con, je sais, mais j'ai un problème avec ce mec, d'autant plus incompréhensible qu'à chaque fois que j'ai vu un de ses films, j'ai passé un bon moment...) mais pour en rajouter une couche sur calmos, j'ai eu aussi des réminiscences de docteur folamour en le voyant, et j'ai été fasciné par ce glissement jouissif autant que progressif de la farce misogyne à la diatribe misanthrope

Je ressens la même chose avec Almodovar pourtant les rares films vus ne m'ont pas déçus, c'est assez particulier, coloré et enlevé!
Pas vu Calmos donc la question de la mysogynie je ne la vois chez lui. Les femmes chez Blier peuvent apparaître comme des objets au premier regard et pourtant au résultat finale, on se rend compte que ce sont elles qui mènent les hommes. Ils les écartent, ce sont des jouisseurs et finissent par s'accrocher à elles comme des enfants dans les jupes de leur mère.
Blier me fait penser à Brassens, à ses textes qui parlent de la femme, son image qu'il écorne mais qu'il aime finalement à la folie.
L'homme est à la fois petit garçon, ado, homme et papa comme la femme peut être Alice, femme enfant, fatale ou mama.

Je ressens la même chose avec Almodovar pourtant les rares films vus ne m'ont pas déçus, c'est assez particulier, coloré et enlevé!
Pas vu Calmos donc la question de la mysogynie je ne la vois chez lui. Les femmes chez Blier peuvent apparaître comme des objets au premier regard et pourtant au résultat finale, on se rend compte que ce sont elles qui mènent les hommes. Ils les écartent, ce sont des jouisseurs et finissent par s'accrocher à elles comme des enfants dans les jupes de leur mère.
Blier me fait penser à Brassens, à ses textes qui parlent de la femme, son image qu'il écorne mais qu'il aime finalement à la folie.
L'homme est à la fois petit garçon, ado, homme et papa comme la femme peut être Alice, femme enfant, fatale ou mama.

le regard que blier porte sur les femmes me semble en fait être au-delà des clichés sur la misogynie ou le machisme; il me semble que le manière dont il les traite dans ses films prouve assez qu'il les respecte puisqu'il n'hésite pas à les dépeindre sous leurs bons comme leurs mauvais côtés, ainsi qu'il le fait avec les hommes

Blier est un jouisseur, un bon vivant, un amoureux de la vie, je pense que sa vision du couple vient de là.

un rabelais hargneux, un montaigne dépressif doublé d'un conteur précis et économe de ses moyens: bref un gars fréquentable au plus haut point

baudelaine a écrit:un rabelais hargneux, un montaigne dépressif doublé d'un conteur précis et économe de ses moyens: bref un gars fréquentable au plus haut point

exactement!
"rabelaisien" me fait penser à La Grande Bouffe de Ferreri! quel O.F.N.I celui là aussi!