2011

johnny99 a écrit:J'ai écouté le précédent ("wilco") aujourd'hui, et j'ai bien aimé, j'ai ouï dire que le nouveau est plus expérimental, avec de longs titres? je suis moins fan!

Ah non il n'est ni "expérimental" ni novateur malgré la longueur des morceaux et l'utilisation de l'électronique...En tout cas à l'écoute il ne m'a jamais dérouté. Juste un groupe en pleine possession de ses moyens qui déroule ses harmoniques majestueuses aussi limpidement que de l'eau de roche.

Le précédent c'était celui avec le dromadaire sur la pochette ? Celui-là, il était raté.

Ou si tu n'aimes que le pur classicisme, tourne toi vers le disque de la reformation des Jayhawks...Je ne l'ai pas écouté mais deja certain que Mark Olson et Gary Louris ne vont pas se casser la nénette pour trouver des harmonies tordues...Ceci dit, le classicisme à la Jayhawks, c'est tout aussi agréable à l'écoute.

J'ai un problème que je traîne depuis quelques années: j'achète préciptamment toutes les nouveautés d'artistes que j'aime (dont le dernier Wilco) mais ne m'empresse jamais de les écouter. Je suppose que j'attends de m'y sentir disposé. En ce moment j'écoute les disques de l'année 2000 (je marche comme ça, moi, par année, après je me fais mes compiles avec mes chansons préférées de chaque année )

Je viens d'écouter le Jeanne Mas 2000, Désir d'insolence, c'est pas mauvais, mais ça manque de bonnes mélodies, c'est con, parce que cette femme est vachement sexy. On verra ce que vaut Bleu citron, le cru 2011 que j'ai acheté aussi.

Pour 10 dollars canadiens (moins de 7,50€), on peut s'offrir le nouveau disque d'Indio Saravanja, "Little Child", publié en téléchargement uniquement (et peut-être en vinyle plus tard).

http://indiosaravanja.bandcamp.com/

John Shannon, un artiste à part. Son excellent deuxième disque, "Songs of the Desert River", fait l'objet d'une bonne distribution en France (par Naïve)

http://sampierre.blogspot.com/2011/11/john-shannon-american-mystic-music.html

LHO tu me diras comment t'as trouvé le nouveau Voulzy (supposant que tu l'as ou vas l'écouter sur la toile). Comme j'ai trouvé Avril magnifique, j'attends un nouveau bijou de ce genre de la part de LV, si tant est qu'il se soucie de nous en resservir un.

Hugues a écrit:LHO tu me diras comment t'as trouvé le nouveau Voulzy (supposant que tu l'as ou vas l'écouter sur la toile). Comme j'ai trouvé Avril magnifique, j'attends un nouveau bijou de ce genre de la part de LV, si tant est qu'il se soucie de nous en resservir un.

"Avril" était magnifique en effet. Une vraie science de la construction pop. Le suivant "La Septieme Vague", son album de reprises, sans grand intérêt.

Le nouveau, pour l'instant glané seulement trois ou quatre titres, et pour l'instant l'espoir peut être de sa plus grande réalisation artistique...Présenté dans la presse comme non pas une simple enfilade de chansons mais une sorte de concept avec une unité de ton modulant "ses obsessions pour les Beach Boys et le Moyen Age !"...

Donc pour l'instant, à la première écoute, ces trois ou quatre titres m'ont ravi. Notamment une chanson ovniesque avec des harmonies puisées en effet il me semble dans la musique médiévale, portée par des cordes et des choeurs à la Debussy, des dizaines d'idées musicales sur un format de 5 minutes...Bref impatient comme toi d'en découvrir l'intégralité dans de bonnes conditions sonores.

Bon, ce que tu dis suffit à me décider de l'acheter.

Prioritairement devant les nouveaux Clerc et Souchon. Le nouveau Juju fait l'unanimité sur amazon.fr mais bon...

Chronique négative sur le site de Télérama. C'est une bonne nouvelle quant à la qualité du disque.

Lee Harvey Oswald a écrit:Chronique négative sur le site de Télérama. C'est une bonne nouvelle quant à la qualité du disque.

C'est àtout le moins un précieux indice! Cela étant, comme ils n'écoutent pas les disques, il peuvent parfois se tromper d'erreur...

En congé provisoire du E Street Band, Nils Lofgren a dédié son nouvel album "Old School" à Clarence Clemons.

À noter des duos vocaux avec Lou Gramm ("Old School"), Paul Rogers ("Amy Joan Blues") et Sam Moore - de Sam & Dave ("Ain't Too Many Of Us Left").

Ceux qui ont aimé Grin, il y a 40 ans, ne seront pas dépaysés...

Au final, quel est mon Best of de l'année 2011? C'est seulement en juin 2012, soit avec six mois de retard, que je suis capable d'en dire quelques mots, après avoir passé ces derniers mois à écouter attentivement, obsessivement, intensément ma pile de CDs 2011. Je disais que cette année 2011 était moins bonne que 2010 quelques pages plus haut, j'avais tort. Mon Best Of 2011 va tenir sur quatre CDs de 80mn, excusez du peu. L'année 2010 faisait 3 CDs, les précédentes deux. Mais c'est peut-être moi qui achète de plus en plus de CDs, allez savoir (je ne le sais même pas moi-même).

Voici mes dix albums dans un ordre approximativement préférentiel:



Bémol sur un chant noyé dans la réverb', sinon c'est le meilleur groupe d'aujourd'hui en terme de son, les guitares des Byrds avec la nervosité du Dream Syndicate, les sonorités obsédantes et hallucinogènes des Cramps et du Velvet Underground. L'écoute de ce disque vous propulse dans l'espace: soufflant! Je vais m'empresser d'acheter le reste. Je lis, en passant, un commentaire d'amazon qui rapporte que le disque fut "descendu" par Magic! (revue pop moderne). C'est dire si la presse musicale en France a touché le fond. Ceci étant dit j'ignore ce qu'en a pu dire Pitchfork et ne veux même pas le savoir. La critique d'aujourd'hui en matière de rock est un énorme pet foireux.



L'année 2011 aura été rock'n'roll. Hunx a déjà depuis sorti un album en 2012 que je n'ai pas encore écouté (et qui n'attend que ça dans mon étagère). Avec ses Punx, il a enregistré dix chansons qui sont tout autant d'hymnes à l'esprit du rock'n'roll, avec âme, poésie, un parfum de décadence, de fête désespérée (les fêtes les plus désespérées ne sont-elles pas les plus belles?). Vieillot? Non: immortel. Les Flamin' Groovies n'étaient pas moins vieillots en 71, ni les Stooges en 69, ni les Dolls en 73, ni Prince en 1980. Oui, ceci est peut-être le plus bel album de l'année 2011. Qu'en dit ce bon vieux Rock & Folk?



Pochette de l'année! Où ont-ils déniché ça? De quand ça date? Y'a aucune info sur le CD huit-titres. Ouaip, un huit-titres, et pis alors du power pop estampillé 70 comme on n'en fait plus, étincelant, vif, délicieux. J'en ai retenu 4 titres pour ma compile 4 CDs, un record. Encore du rétro, me direz-vous, ben ouais mais je m'en fiche, du rétro comme ça qui renoue avec le meilleur, ou déniche le secret de leur réussite pour en faire encore quelque chose de plus beau, j'en redemande. Si les deux gars qui se cachent derrière ce groupe n'ont pas tout compris à la magie du rock je veux bien me remettre au mako-moulage (souvenez-vous).



Ce qui est chouette quand on a du retard c'est qu'on a l'impression que les groupes qu'on découvre sortent un disque tous les six mois. Il se trouve que Sonny et ses Sunsets sortent déjà une nouvelle galette à la fin du mois. Hit after Hit est un régal pour qui Chuck Berry est Dieu (c'est-à-dire à peu près tout fan de rock qui se respecte). Il y a chez Sonny (le chanteur et guitariste) un sens de la décontraction, de la construction, des dynamiques, et de la fraîcheur, qui retrouve de bonnes sensations d'antan, lorsque sortaient de super disques chaque mois vers 1965 dans le beau monde du garage rock. Le garage rock de Sonny sent l'iode et la campagne, et ça c'est chouette aussi.



Découverte féminine de l'année. Le chant de cette Jessica est à la fois séduisant et grinçant, et son univers musical est une sorte de folk urbain, obscur et obsédant, cultivant pour notre plus curieux délice une ambiance imprégnée d'ambiguïté. La production de Dan Auerbach (chanteur et guitariste des Black Keys) est parfaite.



Avec les Mates of State la pop reste au beau fixe. Ensoleillée, joyeuse, radieuse. Dans le genre je n'ai pas trouvé mieux en 2011.



Jolie Holland continue de nous offrir sa bohème beat, son chant singulier, son âme saignante. C'est la Karen Dalton d'aujourd'hui, un plaisir clandestin qu'on aimerait cependant partager avec le monde entier. Sur une mise en forme moins lisse et plus rustre qu'auparavant, ses harmonies n'en tourbillonnent qu'avec plus de beauté sauvage.



Laura Marling est une météorite. Non pas qu'elle ne soit pas faite pour durer, mais elle est entière et son oeuvre s'impose d'elle-même sans qu'elle se pose de question. Du talent à l'état pur, instinctif, habité, le contraire de ce qui est poseur et intellectualisé. Elle nous amène son monde tout en ombres, à la fois médiéval et moderne, intimiste et tourmenté. C'est peu de dire que ça se laisse écouter, puisque ça s'offre habité. On se contente d'observer le phénomène, quelque part entre Bob Dylan et Nick Drake, et tellement anglais.



Paul Curreri c'est un peu les Black Keys à lui tout seul version folk foutraque, ou une sorte de Paul McCartney destroy dont l'idole serait Keith Richards, ou un Loudon Wainwright faisant une jam dans la Cosmos Factory des Creedence. Super cool, super talentueux, super pas prétentieux. Si le titre vous déroute, pensez à Big City et vous comprendrez mieux le jeu de mot. Avec Curreri tout est feeling. Comme Jolie Holland, il cultive le beat (Jack 'On the Road' Kerouac), et ne tombe pas dans la gonflade Nick Cavienne ou Patti Smithienne. Il est pas assez con pour ça. Ou pas assez connu pour se choper la grosse tête, allez savoir. Ces dernières années j'avais tendance à lui préférer les disques de sa chère et tendre, Devon Sproule. Cette année c'est l'inverse: elle n'a fait qu'un disque "intéressant", alors que lui se fraie une voie plus favorable à mes oreilles par son approche folk'n'roll.



Pour mon dixième choix j'hésitais entre le beau mais somnolent 101 de Keren Ann, et l'imparfait mais nerveux Screws Get Loose de Those Darlins. Je n'ai pas hésité longtemps. Se tenir éveillé est primordial, même si la vie n'est peut-être après tout qu'un grand sommeil (surtout l'oeil dans les nuages et le cul dans l'avion). Mieux vaut trépigner sur des clous comme un enragé en chantant des refrains punky d'une voix étranglée, nasillarde, comme la chanteuse du groupe qui a une fichue classe. Ou alors c'est une question d'humeur. Peut-être me rendormirai-je l'année prochaine, mais l'année 2011 fut rock'n'roll.

Pour votre plus grand plaisir (ou pas) et en tout cas le mien, voici mes 5 chansons préférées de cette année 2011:

Il s'est pas foulé le Jeremy Jay, il a re-pompé les accords maintes fois joués de i started a joke et try to remember





Sinon les petites japonaises, sympas dans le style girls group

Tu as peut-être bien vu pour Jeremy Jay, qui est un super guitariste et recycleur de première. Néanmoins il en est à une synthèse d'influences assimilées où il a trouvé son propre style, irrésistible, quelque part entre David Bowie, Lou Reed et Jonathan Richman.

Les Dum Dum Girls ne sont pas japonaises sauf peut-être la batteuse (d'origine en tout cas). La vidéo est bizarre.

Voici une version live de "Bedroom Eyes" (la chanteuse s'appelle Dee Dee):