Opinions sur quelques sorties de 2010
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Opinions sur quelques sorties de 2010
J'ai décidé de faire ça: dire ce que je pense, et même m'y forcer (car sinon je ne dirais pas grand-chose, selon mes humeurs du moins) de toutes les sorties de 2010 que j'ai achetées et que j'écoute (je les ai achetées pour les écouter, que je sache).
Tout le monde peut participer (je préviens d'avance les crétins et les paresseux qui me traîtent d'onaniste...), à condition de respecter cette règle: il s'agit d'exprimer une opinion, pas de lister ce qu'on écoute (pour ça y'a le sujet "nouveautés 2010").
Et toute opinion constructive est bienvenue, même si ce n'est pas obligatoire...
Je commence avec un single paru le 10 janvier, "Lewis Takes Action" d'Owen Pallett, extrait de son album alors à venir, Heartland.
J'avais déjà écouté une oeuvrette précédente de l'ami Pallett, alors publié sous le nom de Final Fantasy (le titre de l'album était He Poos Clouds). On me l'avait envoyé pour chronique à l'époque. Je l'avais écouté plusieurs fois avec curiosité, mais j'avoue que je m'ennuyais en l'écoutant. Un peu comme pour le dernier album de Scott Walker, le style me crispait. L'univers un brin baroque et précieux, inspiré par la musique classique, a tendance à me scléroser. Il ne s'agit en rien de discuter le savoir-faire, la science, la culture du bonhomme (Owen Pallett, donc), et moins encore son audace et sa singularité, et moins encore son intégrité artistique. Ce mec a des ambitions, une vision. On ne peut pas dire qu'il cède à la facilité, encore moins qu'il est mercantile. Sur He Poos Clouds, il y avait beaucoup de sobriété, avec omniprésence du violon, et l'ensemble m'apparaissait trop poseur. De toute évidence, je n'y comprenais que dalle. Ce n'est pas se minimiser que de le dire, mais faire preuve d'une relative lucidité. La musique nous offre tant d'univers différents, on ne peut pas tous les adopter d'entrée, tout dépend de notre culture, de notre sensibilité, de nos goûts. Les goûts ne sont pas immuables, ce sont des tendances gustatives qu'il nous appartient de cultiver, et ce n'est pas intellectuel que de le dire, cela revient plutôt à enrichir la réceptivité et la sensibilité de nos papilles. Il convient de définir ce qu'est l'humanité: un visage à mille facettes. Owen Pallett est un être humain comme moi, aussi humain que vous et moi, et qui propose quelque chose qu'il nous appartient d'explorer, ou non. En aucun cas il n'est loisible à chacun de descendre en flèche l'oeuvre d'untel, sous le seul prétexte qu'on est incapable de l'apprécier. La première dignité d'un critique devrait être là. Ce n'est pas nuire à la liberté d'expression que d'en juger ainsi, mais plutôt lui faire honneur, un peu comme la liberté d'agir se doit d'être décente, noble ou productive, également. Ou vaine, aussi si vous le désirez, mais en tout cas pas nuisible. Toute parole, toute action nuisible est une autodestruction annoncée, comme tuer son prochain revient à se tuer soi-même. L'humanité commence là.
Putain de préambule!
Sert-il à quelque chose d'écouter un seul titre de Heartland, quand bien même son auteur aurait accepté de le faire paraître en single avant l'album? A t-il les qualités requises d'un single? Pas à mon sens. Il n'a qu'un seul mérite à la rigueur: annoncer la couleur d'un album à venir.
La couleur est telle: richement arrangée, avec cordes, cuivres, harmonies dissonantes. Je citais tout-à-l'heure Scott Walker, et ma foi la comparaison est judicieuse. Owen Pallett évolue dans le même univers. On verra ce que j'arrive à dire de l'album, puisque j'ai décidé d'en faire l'effort, et c'est tout l'intérêt de ce sujet.
Et je répète que chacun est convié à faire ce même effort avec les sorties 2010 de son choix. Au cas, une fois de plus, où l'on me prendrait pour un "fat" qui ne cherche qu'à être lu. Mais qui a osé dire ça? Des paresseux qui se contentent de lire? Des jaloux? Des malveillants? Des mesquins?
Des cons?
Tout le monde peut participer (je préviens d'avance les crétins et les paresseux qui me traîtent d'onaniste...), à condition de respecter cette règle: il s'agit d'exprimer une opinion, pas de lister ce qu'on écoute (pour ça y'a le sujet "nouveautés 2010").
Et toute opinion constructive est bienvenue, même si ce n'est pas obligatoire...
Je commence avec un single paru le 10 janvier, "Lewis Takes Action" d'Owen Pallett, extrait de son album alors à venir, Heartland.
J'avais déjà écouté une oeuvrette précédente de l'ami Pallett, alors publié sous le nom de Final Fantasy (le titre de l'album était He Poos Clouds). On me l'avait envoyé pour chronique à l'époque. Je l'avais écouté plusieurs fois avec curiosité, mais j'avoue que je m'ennuyais en l'écoutant. Un peu comme pour le dernier album de Scott Walker, le style me crispait. L'univers un brin baroque et précieux, inspiré par la musique classique, a tendance à me scléroser. Il ne s'agit en rien de discuter le savoir-faire, la science, la culture du bonhomme (Owen Pallett, donc), et moins encore son audace et sa singularité, et moins encore son intégrité artistique. Ce mec a des ambitions, une vision. On ne peut pas dire qu'il cède à la facilité, encore moins qu'il est mercantile. Sur He Poos Clouds, il y avait beaucoup de sobriété, avec omniprésence du violon, et l'ensemble m'apparaissait trop poseur. De toute évidence, je n'y comprenais que dalle. Ce n'est pas se minimiser que de le dire, mais faire preuve d'une relative lucidité. La musique nous offre tant d'univers différents, on ne peut pas tous les adopter d'entrée, tout dépend de notre culture, de notre sensibilité, de nos goûts. Les goûts ne sont pas immuables, ce sont des tendances gustatives qu'il nous appartient de cultiver, et ce n'est pas intellectuel que de le dire, cela revient plutôt à enrichir la réceptivité et la sensibilité de nos papilles. Il convient de définir ce qu'est l'humanité: un visage à mille facettes. Owen Pallett est un être humain comme moi, aussi humain que vous et moi, et qui propose quelque chose qu'il nous appartient d'explorer, ou non. En aucun cas il n'est loisible à chacun de descendre en flèche l'oeuvre d'untel, sous le seul prétexte qu'on est incapable de l'apprécier. La première dignité d'un critique devrait être là. Ce n'est pas nuire à la liberté d'expression que d'en juger ainsi, mais plutôt lui faire honneur, un peu comme la liberté d'agir se doit d'être décente, noble ou productive, également. Ou vaine, aussi si vous le désirez, mais en tout cas pas nuisible. Toute parole, toute action nuisible est une autodestruction annoncée, comme tuer son prochain revient à se tuer soi-même. L'humanité commence là.
Putain de préambule!
Sert-il à quelque chose d'écouter un seul titre de Heartland, quand bien même son auteur aurait accepté de le faire paraître en single avant l'album? A t-il les qualités requises d'un single? Pas à mon sens. Il n'a qu'un seul mérite à la rigueur: annoncer la couleur d'un album à venir.
La couleur est telle: richement arrangée, avec cordes, cuivres, harmonies dissonantes. Je citais tout-à-l'heure Scott Walker, et ma foi la comparaison est judicieuse. Owen Pallett évolue dans le même univers. On verra ce que j'arrive à dire de l'album, puisque j'ai décidé d'en faire l'effort, et c'est tout l'intérêt de ce sujet.
Et je répète que chacun est convié à faire ce même effort avec les sorties 2010 de son choix. Au cas, une fois de plus, où l'on me prendrait pour un "fat" qui ne cherche qu'à être lu. Mais qui a osé dire ça? Des paresseux qui se contentent de lire? Des jaloux? Des malveillants? Des mesquins?
Des cons?
Hugues- Langue pendue
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Re: Opinions sur quelques sorties de 2010
Get Well Soon: "Angry Young Man" (11 janvier).
Je dois dire d'entrée qu'à la première écoute, l'album Vexations de Get Well Soon est de ceux qui eurent ma préférence immédiate. Peut-être même celui qui m'a laissé la meilleure impression d'album en tant que tel, intégralement.
Et ce single, "Angry Young Man", a les qualités requises du single: il a du punch, il est plaisant, tout en offrant par ailleurs suffisamment de petits interludes musicaux en son sein pour donner le ton de l'album à venir, qui je le dis de suite, est palpitant.
Comment expliquer cette connexion immédiate qu'on peut avoir avec une musique, ou le style d'un groupe? Je ne connaissais pas du tout Get Well Soon, je n'en avais jamais entendu parler, ne l'avais jamais écouté, je n'ai même pas encore consulté le livret et ne connais pas le nom des musiciens. Ce qui me l'a fait acheter est un commentaire amazon, je crois (mais je n'en suis même pas sûr). C'est simplement ma curiosité, et ma soif inaltérable de musique, qui me l'a fait acheter.
Il y a une connexion immédiate, disais-je. Une adhérence instantanée à un son, et aux couleurs que diffusent ce son. On en revient aux goûts dont je parlais plus haut. Sans doute que je me trouve, avec Get Well Soon, en terrain familier. Leur musique doit se rattacher à d'autres musiques que j'ai déjà pas mal écoutées. Pourtant, en même temps, je ne parviens pas à faire de comparaison avec d'autres groupes. Un petit côté Joy Division, peut-être, mais joué par le Wilco de Summerteeth.
J'aime beaucoup la pochette du CD aussi, une peinture représentant un homme qui se déchire le visage, et qui nous rappelle donc que ce n'est qu'une peinture.
On ne se contentera pas du single, on écoutera l'album. On: c'est à toi que je m'adresse.
Je dois dire d'entrée qu'à la première écoute, l'album Vexations de Get Well Soon est de ceux qui eurent ma préférence immédiate. Peut-être même celui qui m'a laissé la meilleure impression d'album en tant que tel, intégralement.
Et ce single, "Angry Young Man", a les qualités requises du single: il a du punch, il est plaisant, tout en offrant par ailleurs suffisamment de petits interludes musicaux en son sein pour donner le ton de l'album à venir, qui je le dis de suite, est palpitant.
Comment expliquer cette connexion immédiate qu'on peut avoir avec une musique, ou le style d'un groupe? Je ne connaissais pas du tout Get Well Soon, je n'en avais jamais entendu parler, ne l'avais jamais écouté, je n'ai même pas encore consulté le livret et ne connais pas le nom des musiciens. Ce qui me l'a fait acheter est un commentaire amazon, je crois (mais je n'en suis même pas sûr). C'est simplement ma curiosité, et ma soif inaltérable de musique, qui me l'a fait acheter.
Il y a une connexion immédiate, disais-je. Une adhérence instantanée à un son, et aux couleurs que diffusent ce son. On en revient aux goûts dont je parlais plus haut. Sans doute que je me trouve, avec Get Well Soon, en terrain familier. Leur musique doit se rattacher à d'autres musiques que j'ai déjà pas mal écoutées. Pourtant, en même temps, je ne parviens pas à faire de comparaison avec d'autres groupes. Un petit côté Joy Division, peut-être, mais joué par le Wilco de Summerteeth.
J'aime beaucoup la pochette du CD aussi, une peinture représentant un homme qui se déchire le visage, et qui nous rappelle donc que ce n'est qu'une peinture.
On ne se contentera pas du single, on écoutera l'album. On: c'est à toi que je m'adresse.
Hugues- Langue pendue
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Re: Opinions sur quelques sorties de 2010
(paru le 12 janvier)
Gigi est un projet curieux qui risque d'être anecdotique, visez plutôt:
Chansons écrites et composées par Nick Krgovich entre mai 2005 et novembre 2007
Enregistrées sous les manettes de Colin Stewart entre mai 2005 et août 2009
Arrangements de cordes par Krgovich, autres arrangements par les chanteurs et musiciens: ils sont 38. Parmi ceux-ci, j'en connais deux: Rose Melberg et Owen Pallett. J'en connais peut-être d'autres sans le savoir, car je ne connais pas le nom de tous les musiciens des groupes que j'ai écoutés.
En tout cas, chacune des 15 chansons composant cet album (paru aussi en LP de 14 chansons) a des invités différents, des chanteurs différents.
Le label: Tomlab (j'avais un bon contact avec eux lorsque que je chroniquais pour Crossroads, c'est chez eux qu'était notamment sorti le splendide album de Niobe, White Hats). Pour la petite anecdote, ils ont dû en baver avec cette histoire de coquille sur la pochette, qui écrivait "MAINTENTANT". On en trouve encore plein d'exemples sur la toile.
C'est quoi le style? En gros, un hommage à la musique sixties, fait avec goût et raffinement, mais avec les moyens du bord, la production, quoiqu'enrichie de tout instrument désiré, a toujours l'air de tenir sur trois bouts de ficelles - effet curieux qui n'est pas sans me rappeler le Odessey & Oracle des Zombies (qui n'étincelle pas comme un Beach Boys, encore moins du Spector - en termes de production, s'entend).
Non, ce qui reste au centre du projet, c'est la finesse des chansons, qui serait presque du niveau d'un Ron Sexsmith ou d'un Richard Davies, et la production fragilement lumineuse.
C'est toujours agréable à écouter, un petit plaisir clandestin, même. Mais c'est trop raffiné, trop discret, voire trop modeste pour conquérir la planète. Ou peut-être un peu trop rigide ou emprunté (à double sens) pour être aussi conquérant que The School, par exemple. A la limite, on est ici presque dans les premiers territoires de Camera Obscura, lorsqu'ils étaient encore timides, loin de la surproduction.
Mes préférences vont aux titres anonymes, avec des voix féminines simplement appelées "chorus" (quel joli mot, "choeur"...), très proches évidemment du girl group sound...
Tiens, à ce propos, ils vont rééditer le premier album des Supremes... un premier album où le quatuor venait de passer en trio, où Diana Ross ne tenait pas encore les rênes, où Florence Ballard (fondatrice du groupe) prend les meilleurs leads... une réédition mono + stereo, avec livret de 20 pages, prévue pour mai...
Gigi est un projet curieux qui risque d'être anecdotique, visez plutôt:
Chansons écrites et composées par Nick Krgovich entre mai 2005 et novembre 2007
Enregistrées sous les manettes de Colin Stewart entre mai 2005 et août 2009
Arrangements de cordes par Krgovich, autres arrangements par les chanteurs et musiciens: ils sont 38. Parmi ceux-ci, j'en connais deux: Rose Melberg et Owen Pallett. J'en connais peut-être d'autres sans le savoir, car je ne connais pas le nom de tous les musiciens des groupes que j'ai écoutés.
En tout cas, chacune des 15 chansons composant cet album (paru aussi en LP de 14 chansons) a des invités différents, des chanteurs différents.
Le label: Tomlab (j'avais un bon contact avec eux lorsque que je chroniquais pour Crossroads, c'est chez eux qu'était notamment sorti le splendide album de Niobe, White Hats). Pour la petite anecdote, ils ont dû en baver avec cette histoire de coquille sur la pochette, qui écrivait "MAINTENTANT". On en trouve encore plein d'exemples sur la toile.
C'est quoi le style? En gros, un hommage à la musique sixties, fait avec goût et raffinement, mais avec les moyens du bord, la production, quoiqu'enrichie de tout instrument désiré, a toujours l'air de tenir sur trois bouts de ficelles - effet curieux qui n'est pas sans me rappeler le Odessey & Oracle des Zombies (qui n'étincelle pas comme un Beach Boys, encore moins du Spector - en termes de production, s'entend).
Non, ce qui reste au centre du projet, c'est la finesse des chansons, qui serait presque du niveau d'un Ron Sexsmith ou d'un Richard Davies, et la production fragilement lumineuse.
C'est toujours agréable à écouter, un petit plaisir clandestin, même. Mais c'est trop raffiné, trop discret, voire trop modeste pour conquérir la planète. Ou peut-être un peu trop rigide ou emprunté (à double sens) pour être aussi conquérant que The School, par exemple. A la limite, on est ici presque dans les premiers territoires de Camera Obscura, lorsqu'ils étaient encore timides, loin de la surproduction.
Mes préférences vont aux titres anonymes, avec des voix féminines simplement appelées "chorus" (quel joli mot, "choeur"...), très proches évidemment du girl group sound...
Tiens, à ce propos, ils vont rééditer le premier album des Supremes... un premier album où le quatuor venait de passer en trio, où Diana Ross ne tenait pas encore les rênes, où Florence Ballard (fondatrice du groupe) prend les meilleurs leads... une réédition mono + stereo, avec livret de 20 pages, prévue pour mai...
Hugues- Langue pendue
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Re: Opinions sur quelques sorties de 2010
(12 janvier)
Le voici donc, ce Heartland d'Owen Pallett.
Je vais donner des impressions au fur et à mesure. D'abord, et cela m'avait déjà frappé sur Final Fantasy, le mec a une voix magnifique, élégante et douce - un brin aristocratique, ça doit venir de l'école classique - voluptueusement veloutée.
La différence avec Final Fantasy, c'est l'orchestre: avec Heartland, c'est somptueux, on a quasiment l'impression d'avoir un "A Day in the Life" des Beatles à chaque titre, pour vous donner une idée (avec les mêmes harmoniques vertigineuses).
Je suis étonné qu'il n'ait pas choisi plutôt "Keep the Dog Quiet" comme single, ce truc-là (plage 2) est irrésistible. Pallett nous rappellerait presque que la musique classique peut être aussi pop que la pop. Bon, je parle de "classique" tout le temps, mais ce n'est pas exactement ça non plus. A vrai dire, je ne sais pas du tout où situer l'inspiration de Pallett jusqu'ici.
Son univers rappelle aussi celui d'Andrew Bird parfois. En nettement moins chiant (pardon! ça m'a échappé).
Ou situiez-vous les Sparks, vous? Parce que y'a de ça aussi, l'humour en moins.
Enfin, à mi-parcours, je peux déjà dire que c'est le genre d'album qui se réécoute et a plus de chance de m'accompagner pour le reste de l'année que, par exemple, le dernier Freedy Johnston, qui est du pur Freedy Johnston (songwriter à la Neil Young/Josh Rouse/Michael Stipe un peu monotone), que j'ai écouté tout-à-l'heure et dont je ne sais strictement quoi dire... même en ayant décidé de me forcer. Parce qu'être complètement insignifiant ne m'intéresse pas des masses non plus, alors vous me permettrez d'utiliser un jocker!
J'en ai droit à combien?
Autre impression: l'utilisation de cuivres, chez Pallett, jette souvent dans l'esprit l'image d'une chasse à courre champêtre (comme si elle pouvait être citadine, ducon - dis-donc, tu te parles autrement, s'il te plaît!).
(je commence à me courrir sur le harricot)
Le voici donc, ce Heartland d'Owen Pallett.
Je vais donner des impressions au fur et à mesure. D'abord, et cela m'avait déjà frappé sur Final Fantasy, le mec a une voix magnifique, élégante et douce - un brin aristocratique, ça doit venir de l'école classique - voluptueusement veloutée.
La différence avec Final Fantasy, c'est l'orchestre: avec Heartland, c'est somptueux, on a quasiment l'impression d'avoir un "A Day in the Life" des Beatles à chaque titre, pour vous donner une idée (avec les mêmes harmoniques vertigineuses).
Je suis étonné qu'il n'ait pas choisi plutôt "Keep the Dog Quiet" comme single, ce truc-là (plage 2) est irrésistible. Pallett nous rappellerait presque que la musique classique peut être aussi pop que la pop. Bon, je parle de "classique" tout le temps, mais ce n'est pas exactement ça non plus. A vrai dire, je ne sais pas du tout où situer l'inspiration de Pallett jusqu'ici.
Son univers rappelle aussi celui d'Andrew Bird parfois. En nettement moins chiant (pardon! ça m'a échappé).
Ou situiez-vous les Sparks, vous? Parce que y'a de ça aussi, l'humour en moins.
Enfin, à mi-parcours, je peux déjà dire que c'est le genre d'album qui se réécoute et a plus de chance de m'accompagner pour le reste de l'année que, par exemple, le dernier Freedy Johnston, qui est du pur Freedy Johnston (songwriter à la Neil Young/Josh Rouse/Michael Stipe un peu monotone), que j'ai écouté tout-à-l'heure et dont je ne sais strictement quoi dire... même en ayant décidé de me forcer. Parce qu'être complètement insignifiant ne m'intéresse pas des masses non plus, alors vous me permettrez d'utiliser un jocker!
J'en ai droit à combien?
Autre impression: l'utilisation de cuivres, chez Pallett, jette souvent dans l'esprit l'image d'une chasse à courre champêtre (comme si elle pouvait être citadine, ducon - dis-donc, tu te parles autrement, s'il te plaît!).
(je commence à me courrir sur le harricot)
Hugues- Langue pendue
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Re: Opinions sur quelques sorties de 2010
Hugues a écrit:J'avais déjà écouté une oeuvrette précédente
Et je vous le demande, qu'y avait-il à prendre en l'oeuvrette?
(ce topic s'annonce bien)
(tout cela n'est pas très sérieux)
(c'est l'printemps)
(ce matin encore je portais le petit déjeûner en chambre à une charmante demoiselle, j'en reste tout émoustillé)
(rhâââââ, elle était trop jolie dans sa chemisette noire des Mâtines...)
(certains boulots ont leur privilège...)
(enfin ça dépend des matins, parce que le petit déjeûner en chambre, tu n'y échappes jamais non plus, et c'est avec n'importe qui)
(parfois vous tombez sur une Alice Sapritch, voyez...)
(vous êtes sûr de vouloir lire mon blog?)
Hugues- Langue pendue
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Re: Opinions sur quelques sorties de 2010
(12 janvier)
Il a fait un sujet sur eux en les découvrant en début d'année. Il les trouvait frais, sympa, et cetera. Là il s'écoute leur CD (le second), et il s'emmerde à un point que chacun est susceptible d'imaginer à la mesure de ses dispositions du moment.
En tout cas, ne pas écouter ça au casque. Il n'y a rien dedans, on dirait du strict divertissement, c'est à écouter de loin. C'est pas de la zique qui fait rêver. C'est du remplissage.
Bon, à part le dernier morceau peut-être, "I Think Ur a Contra", qui a une dose d'oxygène digne du "Sitting by the Riverside" des Kinks.
Il a fait un sujet sur eux en les découvrant en début d'année. Il les trouvait frais, sympa, et cetera. Là il s'écoute leur CD (le second), et il s'emmerde à un point que chacun est susceptible d'imaginer à la mesure de ses dispositions du moment.
En tout cas, ne pas écouter ça au casque. Il n'y a rien dedans, on dirait du strict divertissement, c'est à écouter de loin. C'est pas de la zique qui fait rêver. C'est du remplissage.
Bon, à part le dernier morceau peut-être, "I Think Ur a Contra", qui a une dose d'oxygène digne du "Sitting by the Riverside" des Kinks.
Hugues- Langue pendue
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Re: Opinions sur quelques sorties de 2010
j'ai pas compris le barouf fait à ce disque au moment de sa sortie, c'est totalement injustifié, il n'y a rien de mémorable, juste de la musiquette sans intérêt.
johnny99- Langue pendue
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Re: Opinions sur quelques sorties de 2010
(25 janvier)
Après plusieurs écoutes, on observe que ce disque est très contemplatif, très calme, atmosphérique. Ce qui est curieux c'est que ça me rappelle constamment quelque chose mais que je ne sais pas encore dire quoi. Cet univers m'est familier.
Une chose est sûre: il faut avoir l'esprit en éveil pour apprécier cet album, sinon il a vite fait de vous endormir. Mais ça vaut le coup de rester éveillé (croyez en la parole de quelqu'un qui a bu des tonnes de coca et de café cette nuit...).
C'est un beau disque, mais ce ne sera pas mon préféré de l'année (finalement). Mais on peut dire que c'est tout le contraire de Vampire Weekend: c'est un disque habité, qui respire, qui rêve.
Après plusieurs écoutes, on observe que ce disque est très contemplatif, très calme, atmosphérique. Ce qui est curieux c'est que ça me rappelle constamment quelque chose mais que je ne sais pas encore dire quoi. Cet univers m'est familier.
Une chose est sûre: il faut avoir l'esprit en éveil pour apprécier cet album, sinon il a vite fait de vous endormir. Mais ça vaut le coup de rester éveillé (croyez en la parole de quelqu'un qui a bu des tonnes de coca et de café cette nuit...).
C'est un beau disque, mais ce ne sera pas mon préféré de l'année (finalement). Mais on peut dire que c'est tout le contraire de Vampire Weekend: c'est un disque habité, qui respire, qui rêve.
Hugues- Langue pendue
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Re: Opinions sur quelques sorties de 2010
(26 janvier)
Là aussi je suis en terrain familier... On pense tout de suite à Mazzy Star mais aussi à un tas d'autres trucs que j'arrive pas à situer (mon cerveau devient mou ou quoi?). Sûr que la voix de ce mec (c'est un duo mec/fille) me rappelle quelqu'un mais qui, bordel?
C'est peu dire que c'est mon genre de zique, encore que sur la longueur on puisse se lasser, car ça déroule toujours pareil, en écumeuses vagues d'argent, aux reflets oniriques gondolants... De la drogue douce.
Deux morceaux de cet album étaient parus en single précédemment, notamment une merveille intitulée "Used to Be" (en 2008, déjà) qu'on peut se passer en boucle. L'autre c'était "Norway" (en 2009).
En tête de mes préférences avec Heartland D'Owen Pallett jusqu'ici. Disons que Beach House navigue plus du côté de mes faiblesses (une dérive de rêve, une morsure de langueur), tandis que l'autre est objectivement et musicalement plus intéressant. Enfin, je crois.
Car qui nous dit que ma musique préférée à moi, finalement, n'est pas la meilleure du monde?
Là aussi je suis en terrain familier... On pense tout de suite à Mazzy Star mais aussi à un tas d'autres trucs que j'arrive pas à situer (mon cerveau devient mou ou quoi?). Sûr que la voix de ce mec (c'est un duo mec/fille) me rappelle quelqu'un mais qui, bordel?
C'est peu dire que c'est mon genre de zique, encore que sur la longueur on puisse se lasser, car ça déroule toujours pareil, en écumeuses vagues d'argent, aux reflets oniriques gondolants... De la drogue douce.
Deux morceaux de cet album étaient parus en single précédemment, notamment une merveille intitulée "Used to Be" (en 2008, déjà) qu'on peut se passer en boucle. L'autre c'était "Norway" (en 2009).
En tête de mes préférences avec Heartland D'Owen Pallett jusqu'ici. Disons que Beach House navigue plus du côté de mes faiblesses (une dérive de rêve, une morsure de langueur), tandis que l'autre est objectivement et musicalement plus intéressant. Enfin, je crois.
Car qui nous dit que ma musique préférée à moi, finalement, n'est pas la meilleure du monde?
Hugues- Langue pendue
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Re: Opinions sur quelques sorties de 2010
(26 janvier)
Surprise! Cet album m'avait franchement paru quelconque à première écoute, mais quelle erreur! Je l'apprécie énormément à la seconde (et pas seulement cette seconde! vous suivez?). C'est en fait un excellent disque roots, comme Patty sait si bien les faire, avec sa voix et ses collaborateurs (Buddy Miller à la prod', entre autres). Gospel ce CD s'est voulu et déclaré, Gospel il est - mais il faut croire que le Gospel imprègne la musique roots américaine depuis toujours de toute façon, car ce qu'on a là n'est jamais qu'un excellent disque de Patty Griffin (comment ça je redonde?).
Surprise! Cet album m'avait franchement paru quelconque à première écoute, mais quelle erreur! Je l'apprécie énormément à la seconde (et pas seulement cette seconde! vous suivez?). C'est en fait un excellent disque roots, comme Patty sait si bien les faire, avec sa voix et ses collaborateurs (Buddy Miller à la prod', entre autres). Gospel ce CD s'est voulu et déclaré, Gospel il est - mais il faut croire que le Gospel imprègne la musique roots américaine depuis toujours de toute façon, car ce qu'on a là n'est jamais qu'un excellent disque de Patty Griffin (comment ça je redonde?).
Hugues- Langue pendue
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Re: Opinions sur quelques sorties de 2010
(26 janvier)
Mon premier Scout Niblett, c'était y'a quelques années, j'avais trouvé ça nullissime. Je ne m'étais pas privé de l'écrire en trois lignes dans Crossroads. Plus personne ne s'en souvient, c'est vous dire si c'était violent.
C'était disons comme du PJ Harvey, en plus nul et minimaliste. Et je ne suis pas fan de PJ Harvey (ah? vous le pressentiez?).
Si on retrouve des points communs encore, c'est au niveau... minimaliste. Beaucoup de silences, pas mal de tension. Mais davantage d'inspiration, à moins que ce soit moi qui sois plus réceptif qu'avant (ce dont je m'interpelle à loisir, la preuve j'ai acheté çui-là). En tout cas, là y'a des morceaux qui m'accrochent, et j'aime sa façon d'utiliser la guitare électrique (j'ai toujours aimé ça d'ailleurs, c'est un fan du Velvet qui vous parle - et de Julie Doiron).
Je préfère donc penser que Scout a su développer son univers, et qu'elle parvient de mieux en mieux à faire ce qu'ellle veut faire.
Non mais.
On est aux antipodes (au croisement des antilopes et des gastéropodes, donc) de Patty Griffin. Il y a comme un abîme intersidéral entre la musique roots qui se boit comme un bon vieux vin boisé en fût de chêne et la musique indé qui se calcine dans l'usine de la révolution nihiliste aux allures de fin du monde et de désert humain.
Moi, aux deux univers accro suis-je, et félicite m'en-je, pendant que c'est chaud.
Et puis c'est chouette, comme nom, Scout Niblett.
Mon premier Scout Niblett, c'était y'a quelques années, j'avais trouvé ça nullissime. Je ne m'étais pas privé de l'écrire en trois lignes dans Crossroads. Plus personne ne s'en souvient, c'est vous dire si c'était violent.
C'était disons comme du PJ Harvey, en plus nul et minimaliste. Et je ne suis pas fan de PJ Harvey (ah? vous le pressentiez?).
Si on retrouve des points communs encore, c'est au niveau... minimaliste. Beaucoup de silences, pas mal de tension. Mais davantage d'inspiration, à moins que ce soit moi qui sois plus réceptif qu'avant (ce dont je m'interpelle à loisir, la preuve j'ai acheté çui-là). En tout cas, là y'a des morceaux qui m'accrochent, et j'aime sa façon d'utiliser la guitare électrique (j'ai toujours aimé ça d'ailleurs, c'est un fan du Velvet qui vous parle - et de Julie Doiron).
Je préfère donc penser que Scout a su développer son univers, et qu'elle parvient de mieux en mieux à faire ce qu'ellle veut faire.
Non mais.
On est aux antipodes (au croisement des antilopes et des gastéropodes, donc) de Patty Griffin. Il y a comme un abîme intersidéral entre la musique roots qui se boit comme un bon vieux vin boisé en fût de chêne et la musique indé qui se calcine dans l'usine de la révolution nihiliste aux allures de fin du monde et de désert humain.
Moi, aux deux univers accro suis-je, et félicite m'en-je, pendant que c'est chaud.
Et puis c'est chouette, comme nom, Scout Niblett.
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Re: Opinions sur quelques sorties de 2010
single 27 janvier
Camélia Jordana, bienvenue dans le paysage audiovisuel français, tu peux rester aussi longtemps que tu veux.
Ton single est chouette, sans prétention, fait avec goût. Sur ce truc gentiment bondissant au refrain handclappé, tu oscilles très bien entre ton timbre bas et la tonalité en apesanteur, la cassure de sax enroué comme l'automne et la mélopée rêvasseuse, nuage de café crème...
Dix-sept ans: j'en reviens pas.
Quand on pense au nombre de fautes et de faux pas par lesquels il faut passer pour atteindre un niveau artistique décent, toi tu sonnes déjà si juste. Par quel miracle? Un mélange d'instinct et de travail, de saine ouverture d'esprit et, ma foi, de jeunesse peut-être, qualité dont on oublie les qualités intrinsèques. Peut-être que, bien plus tard, lorsque tu seras réellement blasée ou désespérée, tu sonneras comme Billie Holiday... ou Barbara, que tu préfères écouter déjà. Peut-être nous réserves-tu de vrais chefs d'oeuvre d'unité de ton, des exercices de style, des états d'âme, des disques pourpres ou citronnés, ensoleillés, ensorcelants ou sanguinolents, qui sait?
Fasse que la Musique t'envoûte.
C'est ta soeur, sur la photo?
Cette voix qui se lézarde sur les trois syllabes de "Barbara"...
Voilà que j'évoque l'instrument d'une certaine Damia, cet organe décharné, fissuré, qui colorait les méandres de la douleur et du désir.
Camélia Jordana, bienvenue dans le paysage audiovisuel français, tu peux rester aussi longtemps que tu veux.
Ton single est chouette, sans prétention, fait avec goût. Sur ce truc gentiment bondissant au refrain handclappé, tu oscilles très bien entre ton timbre bas et la tonalité en apesanteur, la cassure de sax enroué comme l'automne et la mélopée rêvasseuse, nuage de café crème...
Dix-sept ans: j'en reviens pas.
Quand on pense au nombre de fautes et de faux pas par lesquels il faut passer pour atteindre un niveau artistique décent, toi tu sonnes déjà si juste. Par quel miracle? Un mélange d'instinct et de travail, de saine ouverture d'esprit et, ma foi, de jeunesse peut-être, qualité dont on oublie les qualités intrinsèques. Peut-être que, bien plus tard, lorsque tu seras réellement blasée ou désespérée, tu sonneras comme Billie Holiday... ou Barbara, que tu préfères écouter déjà. Peut-être nous réserves-tu de vrais chefs d'oeuvre d'unité de ton, des exercices de style, des états d'âme, des disques pourpres ou citronnés, ensoleillés, ensorcelants ou sanguinolents, qui sait?
Fasse que la Musique t'envoûte.
C'est ta soeur, sur la photo?
Cette voix qui se lézarde sur les trois syllabes de "Barbara"...
Voilà que j'évoque l'instrument d'une certaine Damia, cet organe décharné, fissuré, qui colorait les méandres de la douleur et du désir.
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Re: Opinions sur quelques sorties de 2010
single 9 février
Erykah Badu est une totale découverte pour moi. Je m'y aventure par hasard. J'ai lu beaucoup de bien de son album précédent, donc cela attisa ma curiosité. Ici il s'agit du single de son album à venir (qui est sorti, je parle dans le contexte), single intitulé "Window Seat".
Ce style m'est peu familier, j'écoute très peu ce genre de soul actuelle (dans le sillage d'Angelo ou Mos Def, je crois), qui navigue entre soul traditionnelle (style Marvin Gaye) et rap, et tout ce qui est groovy. C'est le genre de musique qu'on a l'impression d'entendre un peu partout sur les radios R'n'B. Et là c'est comme pour tout, t'as de la daube et des trucs plus raffinés. Ici on est dans l'art, c'est évident (poil aux tympans). Me'shell Ndegeocello navigue aussi sur les mêmes eaux.
Erykah Badu a une voix nasale mais légère et souple, la production est claire et volatile. On est ici dans l'art du groove. Après, Erykah est réputée pour le caractère engagé de ses textes - et ce n'est pas que j'y prête beaucoup d'intérêt, mais je sais aussi que parfois, le propos et la musique peuvent faire bon ménage, par je ne sais quelle osmose chimique. Cette osmose m'intéresse.
Ecoute agréable, voire extrêmement agréable, en ce qui concerne ce single. Je me familiarise.
Erykah Badu est une totale découverte pour moi. Je m'y aventure par hasard. J'ai lu beaucoup de bien de son album précédent, donc cela attisa ma curiosité. Ici il s'agit du single de son album à venir (qui est sorti, je parle dans le contexte), single intitulé "Window Seat".
Ce style m'est peu familier, j'écoute très peu ce genre de soul actuelle (dans le sillage d'Angelo ou Mos Def, je crois), qui navigue entre soul traditionnelle (style Marvin Gaye) et rap, et tout ce qui est groovy. C'est le genre de musique qu'on a l'impression d'entendre un peu partout sur les radios R'n'B. Et là c'est comme pour tout, t'as de la daube et des trucs plus raffinés. Ici on est dans l'art, c'est évident (poil aux tympans). Me'shell Ndegeocello navigue aussi sur les mêmes eaux.
Erykah Badu a une voix nasale mais légère et souple, la production est claire et volatile. On est ici dans l'art du groove. Après, Erykah est réputée pour le caractère engagé de ses textes - et ce n'est pas que j'y prête beaucoup d'intérêt, mais je sais aussi que parfois, le propos et la musique peuvent faire bon ménage, par je ne sais quelle osmose chimique. Cette osmose m'intéresse.
Ecoute agréable, voire extrêmement agréable, en ce qui concerne ce single. Je me familiarise.
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Re: Opinions sur quelques sorties de 2010
single 9 février
On peut dire que ce single de 8mn et des poussières annonce la couleur d'un album, avec sa voix cabossée à la Tweedy circa Being There/Summerteeth, ses ruptures de rythme, ses envolées à la Pogues/Springsteen, son lyrisme énergique, son décor façon Band durant la guerre de Sécession.
Rendez-vous le 9 mars pour un commentaire du LP.
On peut dire que ce single de 8mn et des poussières annonce la couleur d'un album, avec sa voix cabossée à la Tweedy circa Being There/Summerteeth, ses ruptures de rythme, ses envolées à la Pogues/Springsteen, son lyrisme énergique, son décor façon Band durant la guerre de Sécession.
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Re: Opinions sur quelques sorties de 2010
LP 9 février
Curieusement, j'ai beau lui préférer sa grande soeur (Shelby Lynne Moorer), cette année mon choix s'est porté sur l'album d'Allison. Pour une raison bien précise: une comparaison à Bobbie Gentry dans la chro d'AMG (même "un croisement de Bobbie Gentry et Laura Nyro", rien que ça!). Bon, passé le désappointement (non, ce n'est pas du niveau de Bobbie Gentry, mais on pouvait toujours rêver!), l'album s'écoute très agréablement, et je le suspecte de gagner en saveur aux fil d'écoutes futures. Par exemple, "The Broken Girl" est pop en diable, et "Should I Be Concerned" d'un lyrisme onctueux.
Il est amusant de noter qu'elle et sa soeur évoluent de façon similaire (m'est avis qu'elles se concertent). Il y a deux ans, elles sortaient simultanément un album de reprises (Shelby rendait hommage à Dusty Springfield, tandis qu'Allison coverisait tous azimuts, jusqu'au superbe "Where Is My Love" de Cat Power), cette année elles ont décidé de sortir leur album intégralement écrit et composé par elles-mêmes (à un titre près pour celui-ci).
On rappelle souvent leur histoire particulière, à ces deux soeurs, et pour cause, ça vous pose un traumatisme: lorsqu'elles avaient 17 et 13 ans, leur père, alcoolique et violent, tua leur mère, pour se tuer ensuite sous leurs yeux. Shelby a élevé elle-même sa petite soeur par la suite. Et toutes deux se sont vite mis en ménage respectif à Nashville, en se lançant dans la chanson (leurs parents faisaient déjà dans la musique). Toutes deux commencèrent country pour évoluer vers un genre plus hybride. De ce côté-là, Allison Moorer s'éloigne davantage des racines que sa soeur, et signe ici un album inclassable, dans la tradition des singer songwriters des années 70 (plutôt Evie Sands que Bobbie Gentry, en l'occurrence). L'autre différence avec sa soeur, c'est la voix. Shelby a une voix souple et soyeuse, alors qu'Allison a une voix plus ample et profonde. A priori, une meilleure voix de chanteuse. Mais l'accent est ici mis sur le songwriting, Allison déploie ses qualités d'auteur-compositeur, et c'est sans doute ce qu'il y a de mieux à faire pour parfumer un territoire.
Très beau disque.
Curieusement, j'ai beau lui préférer sa grande soeur (Shelby Lynne Moorer), cette année mon choix s'est porté sur l'album d'Allison. Pour une raison bien précise: une comparaison à Bobbie Gentry dans la chro d'AMG (même "un croisement de Bobbie Gentry et Laura Nyro", rien que ça!). Bon, passé le désappointement (non, ce n'est pas du niveau de Bobbie Gentry, mais on pouvait toujours rêver!), l'album s'écoute très agréablement, et je le suspecte de gagner en saveur aux fil d'écoutes futures. Par exemple, "The Broken Girl" est pop en diable, et "Should I Be Concerned" d'un lyrisme onctueux.
Il est amusant de noter qu'elle et sa soeur évoluent de façon similaire (m'est avis qu'elles se concertent). Il y a deux ans, elles sortaient simultanément un album de reprises (Shelby rendait hommage à Dusty Springfield, tandis qu'Allison coverisait tous azimuts, jusqu'au superbe "Where Is My Love" de Cat Power), cette année elles ont décidé de sortir leur album intégralement écrit et composé par elles-mêmes (à un titre près pour celui-ci).
On rappelle souvent leur histoire particulière, à ces deux soeurs, et pour cause, ça vous pose un traumatisme: lorsqu'elles avaient 17 et 13 ans, leur père, alcoolique et violent, tua leur mère, pour se tuer ensuite sous leurs yeux. Shelby a élevé elle-même sa petite soeur par la suite. Et toutes deux se sont vite mis en ménage respectif à Nashville, en se lançant dans la chanson (leurs parents faisaient déjà dans la musique). Toutes deux commencèrent country pour évoluer vers un genre plus hybride. De ce côté-là, Allison Moorer s'éloigne davantage des racines que sa soeur, et signe ici un album inclassable, dans la tradition des singer songwriters des années 70 (plutôt Evie Sands que Bobbie Gentry, en l'occurrence). L'autre différence avec sa soeur, c'est la voix. Shelby a une voix souple et soyeuse, alors qu'Allison a une voix plus ample et profonde. A priori, une meilleure voix de chanteuse. Mais l'accent est ici mis sur le songwriting, Allison déploie ses qualités d'auteur-compositeur, et c'est sans doute ce qu'il y a de mieux à faire pour parfumer un territoire.
Très beau disque.
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Re: Opinions sur quelques sorties de 2010
single 15 février
Quelle jolie mélodie. Des "dam-dam-dam" sixties et aériens, cette élégance qui caractérise Hardy depuis toujours, des accords supportés au piano entrecoupés, haletants, comme un coeur qui hésite à franchir des marches... et soudain les arpèges qui s'affolent, la vague submergente de soupirs, la victoire des souvenirs, un regain d'ivresse, des escaliers dévalés d'allégresse, le vin de l'amour...
C'est ce qu'on appelle le vague à l'âme... Toute sa vie et sa carrière durant, Françoise n'eut que ça, ses chansons n'illustrent rien d'autre... du vague à l'âme mis en chansons, en musique
Et la musique elle l'écoute toujours, comme peut en témoigner la playlist de ses coups de coeurs sur son site...
Une belle mélodie signée Calogero, et sur laquelle Françoise plaça pointilleusement les mots voulus par elle (basiquement écrits par Patrick Loiseau, compagnon de Dave à la ville).
Elle parle de quitter sa tour d'ivoire, et cette tour elle la descend vertigineusement, en spirale, aspirée par les effluves et le va-et-vient de cette mer qui nargue tous les phares de la terre.
Quelle jolie mélodie. Des "dam-dam-dam" sixties et aériens, cette élégance qui caractérise Hardy depuis toujours, des accords supportés au piano entrecoupés, haletants, comme un coeur qui hésite à franchir des marches... et soudain les arpèges qui s'affolent, la vague submergente de soupirs, la victoire des souvenirs, un regain d'ivresse, des escaliers dévalés d'allégresse, le vin de l'amour...
C'est ce qu'on appelle le vague à l'âme... Toute sa vie et sa carrière durant, Françoise n'eut que ça, ses chansons n'illustrent rien d'autre... du vague à l'âme mis en chansons, en musique
Et la musique elle l'écoute toujours, comme peut en témoigner la playlist de ses coups de coeurs sur son site...
Une belle mélodie signée Calogero, et sur laquelle Françoise plaça pointilleusement les mots voulus par elle (basiquement écrits par Patrick Loiseau, compagnon de Dave à la ville).
Elle parle de quitter sa tour d'ivoire, et cette tour elle la descend vertigineusement, en spirale, aspirée par les effluves et le va-et-vient de cette mer qui nargue tous les phares de la terre.
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Re: Opinions sur quelques sorties de 2010
single 23 février
Ici on n'est plus dans l'état d'âme, mais dans la joie et la lumière (comme son titre, "In the Sun", l'indique), et cette lumière est fabriquée par la science sonore. C'est même presque d'ordre tactile, car cette science sonore fait l'effet d'une caresse, ou d'une gorgée de miel. L'agrément est physique. Il y a ici un crépitement de guitare électrique et de basse en caoutchouc, des percus syncopées, des couches de synthés qui s'étirent.
Le clip montrait du second degré, de l'humour, une façon d'être adulte et heureux en même temps. Dire que ce single se laisse boire est une sous-évaluation. Le bonheur enseigne qu'il ne faut en manquer la moindre goutte. Plus on le fréquente, mieux on le reconnaît.
Matt Ward, chapeau pour cette prod', tu n'as même jamais fait mieux sur tes propres disques! Zooey Deschanel serait-elle une source d'inspiration? On peut comprendre...
Ici on n'est plus dans l'état d'âme, mais dans la joie et la lumière (comme son titre, "In the Sun", l'indique), et cette lumière est fabriquée par la science sonore. C'est même presque d'ordre tactile, car cette science sonore fait l'effet d'une caresse, ou d'une gorgée de miel. L'agrément est physique. Il y a ici un crépitement de guitare électrique et de basse en caoutchouc, des percus syncopées, des couches de synthés qui s'étirent.
Le clip montrait du second degré, de l'humour, une façon d'être adulte et heureux en même temps. Dire que ce single se laisse boire est une sous-évaluation. Le bonheur enseigne qu'il ne faut en manquer la moindre goutte. Plus on le fréquente, mieux on le reconnaît.
Matt Ward, chapeau pour cette prod', tu n'as même jamais fait mieux sur tes propres disques! Zooey Deschanel serait-elle une source d'inspiration? On peut comprendre...
Dernière édition par Hugues le Ven 7 Mai - 12:34, édité 1 fois
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Re: Opinions sur quelques sorties de 2010
LP 23 février
Ici Josh Rouse nous stupéfie une fois de plus par la richesse de sa palette - serait-ce un touche-à-tout de génie? Il nous avait déjà bluffé en 2003 avec un exercice de style easy-soul, et le voilà qui s'aventure dans un registre latin (notamment via "Valencia", paru en single à l'automne dernier) sans le moindre ridicule, avec un brio dans les arrangements qui laisse coi. On doit ces arrangements à Brad Jones (autre bidouilleur de génie, qui se ballade avec un studio portable) et lui-même.
Via de multiples singles et EPs digitaux, Josh avait déjà montré son goût pour les musiques de film, les mises en ambiance, les atmosphères. C'est ce qu'il fait sur ce disque brillant et d'une admirable subtilité: un tissage de toiles musicales spacieuses et d'ingrédients latins (avec des paroles parfois proposées par sa compagne espagnole, Paz Suay, qui a aussi conçu le design - dont le chouette livret en forme de passeport).
Laissez-vous dériver. Allez humer les épices aux abords du marché. La voûte est pleine de murmures, la mer berce les voiliers. Le touriste a de faux airs de dilettante, et le savoir-faire qu'il égrène a tout du réel enchantement.
Ici Josh Rouse nous stupéfie une fois de plus par la richesse de sa palette - serait-ce un touche-à-tout de génie? Il nous avait déjà bluffé en 2003 avec un exercice de style easy-soul, et le voilà qui s'aventure dans un registre latin (notamment via "Valencia", paru en single à l'automne dernier) sans le moindre ridicule, avec un brio dans les arrangements qui laisse coi. On doit ces arrangements à Brad Jones (autre bidouilleur de génie, qui se ballade avec un studio portable) et lui-même.
Via de multiples singles et EPs digitaux, Josh avait déjà montré son goût pour les musiques de film, les mises en ambiance, les atmosphères. C'est ce qu'il fait sur ce disque brillant et d'une admirable subtilité: un tissage de toiles musicales spacieuses et d'ingrédients latins (avec des paroles parfois proposées par sa compagne espagnole, Paz Suay, qui a aussi conçu le design - dont le chouette livret en forme de passeport).
Laissez-vous dériver. Allez humer les épices aux abords du marché. La voûte est pleine de murmures, la mer berce les voiliers. Le touriste a de faux airs de dilettante, et le savoir-faire qu'il égrène a tout du réel enchantement.
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Re: Opinions sur quelques sorties de 2010
Hugues a écrit:
Ici Josh Rouse nous stupéfie une fois de plus par la richesse de sa palette - serait-ce un touche-à-tout de génie? Il nous avait déjà bluffé en 2003 avec un exercice de style easy-soul, et le voilà qui s'aventure dans un registre latin (notamment via "Valencia", paru en single à l'automne dernier) sans le moindre ridicule, avec un brio dans les arrangements qui laisse coi. On doit ces arrangements à Brad Jones (autre bidouilleur de génie, qui se ballade avec un studio portable) et lui-même.
Via de multiples singles et EPs digitaux, Josh avait déjà montré son goût pour les musiques de film, les mises en ambiance, les atmosphères. C'est ce qu'il fait sur ce disque brillant et d'une admirable subtilité: un tissage de toiles musicales spacieuses et d'ingrédients latins (avec des paroles parfois proposées par sa compagne espagnole, Paz Suay, qui a aussi conçu le design - dont le chouette livret en forme de passeport).
Laissez-vous dériver. Allez humer les épices aux abords du marché. La voûte est pleine de murmures, la mer berce les voiliers. Le touriste a de faux airs de dilettante, et le savoir-faire qu'il égrène a tout du réel enchantement.
Je vais me risquer à une opinion, tranchée. Ce disque est affligeant, à vous filer la "turista"! Même les fans les plus ringards de Julio Essuie-glaces doivent se dire que leur héros fait du prog-rock ou du free jazz par comparaison. Mais peut-être n'est-ce pas le même Josh Rouse que celui m'enchantait il y a une dizaine d'années? À quand un duo avec Camélia Jordana?
J'attentends mainetant ton avis sur le nouveau Georgette Lemaire, Hugues: "Georgette Lemaire Intime"....
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Re: Opinions sur quelques sorties de 2010
LP 2 mars
Et bien après l'écoute longuette du triple album de Joanna, c'est d'une autre personne nommée Newsome (mais avec un "e" au bout), Padma de son prénom, et de sexe masculin, que nous vient un des authentiques chefs d'oeuvre de l'année, sous le titre de The Creatures in the Garden of Lady Walton, et sous le nom de groupe Clogs.
Hormis Padma Newsome lui-même (qui a écrit et composé le tout), violoniste entre autres, on trouve le noyau dur de Clogs (Bryce Desner - guitares, ukulélé ; Thomas Kozumplik - percussion ; Rachael Elliott - basson) et parmi de nombreux musiciens invités, Matt Berninger (du groupe The National, qui vient aussi de sortir un nouvel album) au chant et Sufjan Stevens (chant et banjo), ainsi que Shara Worden et sa voix d'opéra.
La Musique gagne, ici: ce projet est peaufiné, composé, habité. Il y a des titres fulgurants comme "Red Seas" et "Adages of Cleansing", et le tout s'achève dans un calme apaisant (il y a dix titres en tout, ça dure 42:22), au son d'instruments comme le violoncelle, la viole de gambe, la clarinette, un Osso string quartet, une guitare baroque, de superbes harmonies vocales, etc.
Et bien après l'écoute longuette du triple album de Joanna, c'est d'une autre personne nommée Newsome (mais avec un "e" au bout), Padma de son prénom, et de sexe masculin, que nous vient un des authentiques chefs d'oeuvre de l'année, sous le titre de The Creatures in the Garden of Lady Walton, et sous le nom de groupe Clogs.
Hormis Padma Newsome lui-même (qui a écrit et composé le tout), violoniste entre autres, on trouve le noyau dur de Clogs (Bryce Desner - guitares, ukulélé ; Thomas Kozumplik - percussion ; Rachael Elliott - basson) et parmi de nombreux musiciens invités, Matt Berninger (du groupe The National, qui vient aussi de sortir un nouvel album) au chant et Sufjan Stevens (chant et banjo), ainsi que Shara Worden et sa voix d'opéra.
La Musique gagne, ici: ce projet est peaufiné, composé, habité. Il y a des titres fulgurants comme "Red Seas" et "Adages of Cleansing", et le tout s'achève dans un calme apaisant (il y a dix titres en tout, ça dure 42:22), au son d'instruments comme le violoncelle, la viole de gambe, la clarinette, un Osso string quartet, une guitare baroque, de superbes harmonies vocales, etc.
Dernière édition par Hugues le Mar 4 Mai - 23:14, édité 1 fois
Hugues- Langue pendue
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Re: Opinions sur quelques sorties de 2010
LP 8 mars
Après avoir acheté ce disque j'avais lancé à la cantonade:
Je n'avais pas eu de réponse : curieux, quand même, venant de lecteurs du forum de Crossroads, très axés sur le gros blues rock viril, velu et suant
Alors vous me permettrez de me répondre les yeux dans les yeux: ce disque est excellent!
Curieusement, Jeanne Cherhal avait en novembre dernier sorti en single le moins bon titre de l'album, "En toute amitié". Un titre qui n'a en tout cas pas le relief de "Mon corps est une cage", "Hommes perdus", "Qui me vengera" et autres petites merveilles, musicalement recherchées, stimulantes, originales.
Jeanne Cherhal n'a pas forcément une voix de chanteuse, mais elle sait l'utiliser à son avantage, en imposant son univers, son savoir-faire, bref, elle apprend à aiguiser les flèches de son carquois, puisqu'elle n'a qu'une seule corde vocale à son arc
Comptons désormais Jeanne Cherhal parmi les artistes les plus intéressants et doués de la scène française. Certains le savaient déjà, moi je n'en étais pas convaincu (L'eau m'avait ennuyé), et je me joins à eux sans coup férir.
Après avoir acheté ce disque j'avais lancé à la cantonade:
ai-je acheté une grosse daube? Répondez-moi franchement, les yeux dans les yeux
Je n'avais pas eu de réponse : curieux, quand même, venant de lecteurs du forum de Crossroads, très axés sur le gros blues rock viril, velu et suant
Alors vous me permettrez de me répondre les yeux dans les yeux: ce disque est excellent!
Curieusement, Jeanne Cherhal avait en novembre dernier sorti en single le moins bon titre de l'album, "En toute amitié". Un titre qui n'a en tout cas pas le relief de "Mon corps est une cage", "Hommes perdus", "Qui me vengera" et autres petites merveilles, musicalement recherchées, stimulantes, originales.
Jeanne Cherhal n'a pas forcément une voix de chanteuse, mais elle sait l'utiliser à son avantage, en imposant son univers, son savoir-faire, bref, elle apprend à aiguiser les flèches de son carquois, puisqu'elle n'a qu'une seule corde vocale à son arc
Comptons désormais Jeanne Cherhal parmi les artistes les plus intéressants et doués de la scène française. Certains le savaient déjà, moi je n'en étais pas convaincu (L'eau m'avait ennuyé), et je me joins à eux sans coup férir.
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Re: Opinions sur quelques sorties de 2010
LP 8 mars
A réécouter.
A réécouter.
Dernière édition par Hugues le Sam 15 Mai - 14:08, édité 1 fois
Hugues- Langue pendue
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Re: Opinions sur quelques sorties de 2010
Hugues a écrit:Sûr que la voix de ce mec (c'est un duo mec/fille) me rappelle quelqu'un mais qui, bordel?
Pas étonnant que j'aie été dérouté: c'est la femme qui chante!
Quelle belle voix, d'ailleurs! Admirez comme elle chante juste...
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Re: Opinions sur quelques sorties de 2010
single 14 mars
Le talent de cette jeune anglaise nous avait paru fulgurant. L'univers de ses premiers singles, EPs et album nous montrait déjà une artiste complète, montrant une facette noire et sombre, comme fatalement désabusée, un virus anglais (il suffit aussi d'écouter leur pop), et un talent de mélodiste qui n'avait rien à envier à quiconque, sans parler de sa voix capable d'être aussi gracieuse que puissante, douce ou hantée. "Devil's Spoke" ouvrira aussi l'album alors à venir, c'est un morceau de folk sombre, vaguement menaçant, qui n'est pas sans rappeler l'univers gothique de certains groupes celtiques, ou d'une Kristin Hersh, et qui appartient aussi à ce renouveau folk venu d'Angleterre, composé d'artistes tels que Johnny Flynn ou Mumford and Sons, lesquels accompagnent d'ailleurs Laura sur ce morceau. A suivre.
Le talent de cette jeune anglaise nous avait paru fulgurant. L'univers de ses premiers singles, EPs et album nous montrait déjà une artiste complète, montrant une facette noire et sombre, comme fatalement désabusée, un virus anglais (il suffit aussi d'écouter leur pop), et un talent de mélodiste qui n'avait rien à envier à quiconque, sans parler de sa voix capable d'être aussi gracieuse que puissante, douce ou hantée. "Devil's Spoke" ouvrira aussi l'album alors à venir, c'est un morceau de folk sombre, vaguement menaçant, qui n'est pas sans rappeler l'univers gothique de certains groupes celtiques, ou d'une Kristin Hersh, et qui appartient aussi à ce renouveau folk venu d'Angleterre, composé d'artistes tels que Johnny Flynn ou Mumford and Sons, lesquels accompagnent d'ailleurs Laura sur ce morceau. A suivre.
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Re: Opinions sur quelques sorties de 2010
LP 15 mars
Où situer Kaki King? Entre les Shadows, Pink Floyd, les Stranglers, Kim Gordon et Anne McCue.
Voilà. En vous remerciant. A bientôt.
Sérieux: si vous aimez la guitare, les électrons libres faisant fi des étiquettes, une sorte de musique souple, sensuelle, space et décontractée, si vous aimez le shoegazing et les aquariums, vous devriez jeter une oreille sur cette artiste inclassable.
Bref, ce disque est vraiment bon.
Où situer Kaki King? Entre les Shadows, Pink Floyd, les Stranglers, Kim Gordon et Anne McCue.
Voilà. En vous remerciant. A bientôt.
Sérieux: si vous aimez la guitare, les électrons libres faisant fi des étiquettes, une sorte de musique souple, sensuelle, space et décontractée, si vous aimez le shoegazing et les aquariums, vous devriez jeter une oreille sur cette artiste inclassable.
Bref, ce disque est vraiment bon.
Hugues- Langue pendue
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