Taille des interviews / reportage / Dossier

Comment vous décidez du nombre de pages consacré à untel ? Outre le fait que parfois, un évènement fait que c'est 3 pages, ou 1, ou plus que prévu, ça ok, j'en doute pas. Mais il doit quand même y avoir un choix au préalable non ?

Dur dur j'imagine de tout mettre et de répondre aux envies aussi des journalistes. Bon apparemment, l'interview de Thiéfaine, d'ailleurs très intéressante, est raccourcie faute de place. C'est écrit à la fin. La conversation commençait à être intéressante, et ploc, coupé ... Mais bon, on avait atteint 4 pages, ce qui semble être la norme. Justement, qu'est ce qui fait qu'on dépasse la norme, ou qu'on reste en dessous ?

John Butler Trio bénéficie de 8 pages, en rapport au fait qu'il soit en couverture. Les débats de couvertures sont en outre légitimes, John Butler Trio et son disque de plusieurs mois plutôt que Thiéfaine et Kate Bush, dans l'actu immédiate et avec une grande carrière ... Si on me dit c'est pour rajeunir le lectorat de Crossroads, je dis ok, pas de souci, tant mieux même !

Mais bon c'est un autre sujet, restons en à la place accordée à chacun.

Bjr,
La réponse est simple : c'est totalement subjectif et du à plusieurs choses : principalement la qualité rédactionnelle et son caractère exclusif ou pas, la qualité iconographique (souvent plus un frein que l'inverse, ceci dit) et grosso modo, comment "je le sens".
Là-dessus, je privilégie les paginations paires en fonction du nombre d'encarts publicitaires pleines pages. Par exemple, avec la nouvelle formule, on voulait ne plus faire que des papiers de 3 pages ou plus, mais l'accumulation de matériel nous a fait revenir à 4 ou 5 papiers de deux pages dans chaque numéro.
Butler, c'est la vraie confirmation d'un coup de cœur. Ce n'était pas la couverture prévue. Ce numéro étant un numéro anniversaire, j'étais parti sur quelque chose de beaucoup plus "gros", mais je n'ai finalement pas donné suite. Thiéfaine aurait pu faire la couverture du numéro d'avant, mais l'impolitesse du chef de produit de BMG (dont j'attends toujours qu'il me rappelle à ce sujet) a clos le débat. Tant pis pour HFT et tant mieux pour Jean-Louis Aubert !
Kate Bush : n'ayant pas eu ni de photos récentes ni même le disque avant son jour de sortie (la chronique publiée a été ajouté en toute dernière minute), il était sûr qu'on ne ferait pas de couverture. Mais le dossier a fait la taille qu'il faisait. Les Learning To Fly ne sont pas calibrés non plus, par exemple, on s'adapte au texte et aux photos. De manière générale, je suis assez peu directif, il y a une forme de logique entre la taille d'un article, ce que représente artistiquement et/ou commercialement l'artiste, ce qu'il représente aux yeux de la rédaction et à ceux des lecteurs. Je m'explique : on craque sur un groupe inconnu et on fait 4 pages. Résultat : personne ne les lit ou presque. On fait une brève pour annoncer cette découverte, elle est lue 20 fois plus. Pour en revenir à Butler, il méritait la couverture dès la sortie de l'album en Australie en juin 2004. Mais personne ou presque n'aurait pu se procurer le disque. Aujourd'hui, il en a vendu presque 40 000 en France, ce qui est plus qu'honorable et on continue notre travail de soutien (première chronique en France, premier gros papier en France… Maintenant, première couverture).
Voilà, j'ai essayé d'expliquer ça au mieux, mais c'est vraiment un ensemble de paramètres et le dosage de ces paramètres change en permanence, suivant l'artiste, le rédacteur, etc. Car il y a aussi des rédacteurs qui sont à l'aise avec certaines musiques ou groupes, mais pas avec des calibrages trop longs (ou trop courts)…
A+
CG

Je suis témoin qu'il n'y a pas de calibrage pré-établi aux Learning to fly, d'où le casse tête que ça doit être quand le chef de ce mag voit arriver des dossiers dont le nombre de caractères va du simple au triple (de Cactus à Melanie disons). Grâce lui soit rendu de ne pas avoir imposé des canevas contraignants car c'est autrement plus stimulant et excitant de se lancer à l'aveugle en sachant que l'on ne devra pas passer son temps à se demander si ça va tenir. Luxe incommensurable, ajouté à celui de pouvoir faire des dossiers (et des chroniques) absolument inimaginables ailleurs (récemment Bebop Deluxe).
Bon, je ne l'avais jamais dit clairement mais je profite de ce topic pour le faire.

GOOF a écrit:De manière générale, je suis assez peu directif, il y a une forme de logique entre la taille d'un article, ce que représente artistiquement et/ou commercialement l'artiste, ce qu'il représente aux yeux de la rédaction et à ceux des lecteurs. Je m'explique : on craque sur un groupe inconnu et on fait 4 pages. Résultat : personne ne les lit ou presque. On fait une brève pour annoncer cette découverte, elle est lue 20 fois plus.

Ho que oui, ça j'imagine que si on veut faire partager une découverte, la façon de l'aborder est primordiale. J'imagine que de ce point de vue, les "Short Cuts", qui doivent être lu plusieurs fois, sont idéaux pour faire découvrir quelqu'un. Quitte à mettre un article à part entière quelques mois après.

Pour en revenir à Butler, il méritait la couverture dès la sortie de l'album en Australie en juin 2004. Mais personne ou presque n'aurait pu se procurer le disque. Aujourd'hui, il en a vendu presque 40 000 en France, ce qui est plus qu'honorable et on continue notre travail de soutien (première chronique en France, premier gros papier en France… Maintenant, première couverture).
Voilà, j'ai essayé d'expliquer ça au mieux, mais c'est vraiment un ensemble de paramètres et le dosage de ces paramètres change en permanence, suivant l'artiste, le rédacteur, etc. Car il y a aussi des rédacteurs qui sont à l'aise avec certaines musiques ou groupes, mais pas avec des calibrages trop longs (ou trop courts)…
A+
CG

John Butler Trio vient de quitter le TOP 200 des ventes en France cette semaine. Ca sera l'occasion j'imagine de me le procurer quand ils le remettront en magasin à prix plus bas. Je lirai le dossier avant.

Et oui, le travail de soutient me semble obligatoire pour un magazine, ça fait parti de la passion.

Hormis Neal Casal et John Butler Trio, qui avez vous soutenu sur le long terme, jusqu'au bout pour qu'il marche en France ( depuis le début de Crossroads ) ?

GOOF a écrit:Pour en revenir à Butler, il méritait la couverture dès la sortie de l'album en Australie en juin 2004. Mais personne ou presque n'aurait pu se procurer le disque. Aujourd'hui, il en a vendu presque 40 000 en France, ce qui est plus qu'honorable et on continue notre travail de soutien (première chronique en France, premier gros papier en France… Maintenant, première couverture).

:flower: merci merci merci

Au fait, Springsteen avait fait la couv, avait eu le dossier etc ... alors que la maison de disque avait été odieuse !!

Sinon moi je connais des centaines d'artistes qui mériteraient la couverture, et qui ne vendent pas 40 000 albums.

En tout cas, merci d’oser des sujets longs, très longs parfois (une interview en quatre questions-réponses est un non sens !). J’en ai un peu marre des sujets calibrés (je veux dire, dans d’autres mags, genre mega-big-dossier… trois pages avec des photos 1/3 de page… lu en cinq minutes)... marre, en fait, de trop souvent avoir l’impression que la réflexion s’arrête à : donnons-leur ce qu’ils veulent, à ces putains de lecteurs, à ce qu’ils connaissent… C’est sûr que moins on les pousse, moins ils ont envie d’être poussés…

Je viens seulement de voir que Countrysongs m'avait posé une question à laquelle je n'avais pas répondu, par rapport aux artistes qu'on pousse "jusqu'au bout", jusqu'au succès…
Déjà, le succès de John Butler n'est pas comparable à celui de Neal Casal qui est évoqué. Si Neal vend 10 % de JBT, ce sera bien. Attention, je n'ai pas de chiffres, je me trompe peut-être, mais il me semble que c'est voué à être beaucoup plus confidentiel.
Sinon, il y a beaucoup d'artistes qu'on a défendu et/ou qu'on défend autant que possible, nos limites étant souvent l'actualité ou la non actualité de ces artistes, s'ils viennent en concert chez nous, etc.
On a du publier trois interviews de Dr John, trois de Chris Whitley. PLus près de chez nous, on aide comme on peut des groupes comme Jesus Volt, Reverend Blues Gang, Johan Asherton, Thomas Brun, Classic & Troubles, King Size, Little Bob ou Ange. On ne fait pas vraiment de distinction entre groupes établis ou pas, seule la musique compte, nos affinités également parfois. Et puis, ça peut être une belle rencontre… L'impression d'être sur la même longueur d'ondes.
On a beaucoup parlé des Blind Boys Of Alabama (deux interviews et deux partenariats d'albums), mais le seul qui a un peu fonctionné ici, c'est le suivant, avec Ben Harper où, curieusement, on ne nous a pas demandé si nous voulions reconduire le partenariat et rencontrer les loustics à nouveau.
Gov't Mule, on les retrouve dans pas moins de six numéros, etc.
Il y a, en fait autant de cas que de groupes, on fait en fonction d'un nombre important de paramètres. Parfois, un artiste n'a tout simplement rien à dire. Alors, la fois suivante, on passe notre tour. Etc.
Voilou
CG

ça me fait penser qu'un mensuel comme Première peut se lire en 1H30/2H. Dans Cinelive et Studio au moins 1/3 des pages des 2 mags sont consacrés à la publicité.
L'Ecran Fantastique n'est pas une revue, mais un copier/coller d'articles périmés depuis des mois.
Mad Movie consacre 100 pages à des navets imbitables, genre DOOM, le dernier film de vampire...ce mag est mort et enterré...c'est peut être la ligne éditoriale la plus mauvaise de la presse ciné française.

Reste l'excellent Positif et Brazil! :bounce: et quelques autres...quand même!