Vous etes plutot bouffeur de galettes ou de crèpes ?

La plupart des intervenants ici ayant dépassés la quarantaine, y'a t'il parmi vous des weirdos nostalgiques du bon vieux vinyl et ses aiguilles s'enfonçant avec volupté dans des sillons craquelés...ou bien des born again au format numérique que n'embete pas d'écouter un bon live de Bo Diddley en fichier compressé ?

Bref un topic pour parler dynamique du son, cellophane, fétichisme et glaciation numérique.

Lee Harvey Oswald a écrit:La plupart des intervenants ici ayant dépassés la quarantaine, y'a t'il parmi vous des weirdos nostalgiques du bon vieux vinyl et ses aiguilles s'enfonçant avec volupté dans des sillons craquelés...ou bien des born again au format numérique que n'embete pas d'écouter un bon live de Bo Diddley en fichier compressé ?

Bref un topic pour parler dynamique du son, cellophane, fétichisme et glaciation numérique.

J'ai même passé la cinquantaine et j'ai une fille qui est presque de ton âge. Je n'ai pas connu les 78 tours mais les 33 tours 25 cm.

Je n'ai jamais été en avance sur les modes du point de vue technologique parce que j'ai toujours considéré que la qualité de la musique primait la technique. J'ai longtemps eu un electrophone mono et il m'a fallu 10 ans pour passer de l'electrophone stéréo à la chaîne hi-fi. Je n'ai pas été non plus parmi les premiers à acheter un lecteur CD.

Maintenant, je n'achète quasiment plus que de la musique en téléchargement (dernière acquisition: "I See Hawks In L.A.").

Le format compressé ne me gêne pas (la sensibilité des oreilles n'est pas celle d'un appareil electronique).

Pas de nostalgie même si l'objet vinyle était mieux (surtout pour les yeux) que le CD. Cela dit, certains font des efforts pour la présentation.

J'ai toujours une platine 33 tours (et 45 tours) et j'ai même un lecteur USB branché au PC qui me permet de numériser (en format wave donc sans compression) les vinyles auxquels je tiens.

Et puis le MP3 téléchargé m'a permis depuis 2 ans que je le pratique de découvrir beaucoup d'artistes que j'ignorais (et de rencontrer des gens intéressants).

De toute façon, à mon âge, on n'a plus le temps de cultiver la nostalgie...

Je ne suis pas un nostalgique du son vinyle, je n'appréciais pas à l'époque les craquements donc je ne vais pas mentir par snobisme en disant que c'était mieux avant. L'arrivée du CD a été une grande chose au niveau du son, je m'en souviens, j'étais ado et avec mes potes, les 1ers CD qu'on a mis, on était sur le cul, on avait l'impression que les musiciens étaient dans la pièce. Depuis, l'oreille s'est habituée ce qui permet à certains de dire que le son vinyle est finalement meilleur, pourtant dans les années 80, les musiciens étaient les premiers à dire qu'avec le CD, l'auditeur pouvait enfin entendre la même chose que l'artiste. Par contre, je regrette l'objet vinyle, surtout que j'écoutais des groupes comme Yes, avec des albums qui portaient bien leur noms puisqu'ils s'ouvraient en 2, en 3 etc. Je suis un nostalgique aussi du format (j'ai déjà dû le dire dans un autre topic), 45 minutes de musique, c'était l'idéal, j'ai du mal à écouter un CD jusqu'au bout, c'est trop long, il y a du déchet et je n'ai pas le temps où je fais autre chose en même temps. Avant, quand j'écoutais un vinyle, je m'y consacrais totalement. Aujourd'hui, je regarde à peine le livret lors de l'achat, même s'il est beau, et je ne connais les morceaux que par leur numéro... En fait, j'aurai bien aimé qu'on conserve l'emballage et la durée du vinyle avec le son du CD...

En ce qui concerne les premières rééditions CD de classiques du rock, fin 80's-début 90's, ce fut tout simplement une honte, de quoi effrayer pour l'éternité le partisan du vinyle.

La preuve en est que les rééditions CD qui ont suivi n'ont cessé de s'améliorer considérablement, ce que personne ne conteste.

Du reste, il y a eu des vinyles de piètre qualité, également (mon Let It Bleed était à chier). Mais les plus belles expériences sonores que j'ai eues me sont venues du vinyle, y'a pas photo. La basse, la batterie, les crépitements de la guitare électrique, tout m'a paru nettement plus organique du temps du vinyle. Je ne connais aucun CD qui ait retrouvé le son de batterie de mon vinyle de Willie Alexander & the Boom Boom Band, par exemple. Ni de mon VU du Velvet (le CD à côté est à se pendre de nullité), ni de mon Everybody Knows This Is Nowhere de Neil Young. Mon CD de Darklands de The Jesus & Mary Chain, réédition très récente, est excellent pour un CD, mais n'a pas l'amplitude du vinyle, pas la même puissante et troublante fusion de basse, batterie et de guitare, pas le même brouillard blanc. Le CD sonne toujours un peu plus plat, un peu plus petit, un peu plus lisse, un peu plus propre, comme si c'était lié au format dès le départ (ce qui, dans l'esprit et le principe, est déjà le cas).

Après, y'a aussi une question de matériel Hi-Fi. Moi, je n'ai jamais eu du top niveau dans ce domaine. Je peux donc dire qu'avec du matériel moyen, voire médiocre, on a de meilleurs résultats en vinyle qu'en CD.

Maintenant, tout ceci considéré, je pense qu'une moins bonne qualité sonore ne nuit pas foncièrement à l'appréciation de la musique, dans une certaine mesure du moins. Parce que sinon on s'embarque dans l'escalade du matériel ultra performant, on n'en sort plus.

D'ailleurs si j'écoute des CDs aujourd'hui, c'est parce que c'est plus pratique: plus maléable, et sans craquement. L'approche de la musique est individuelle, de toute façon. Il ne dépend que de soi de la percevoir et la recevoir le mieux possible.

Par exemple, personnellement, j'entretiens minutieusement mon appareil auditif à l'aide de cotons-tiges.

Merci pour ces premières contribuations au "débat"...

En tant qu'audiophile, collectionneur et mélomane, je ne peux etre que vinyl addict...Je pense que ton opinion Iconoclast est plutot marginal...Je suis équipé vintage, tout platine, enceintes, connectique est d'époque chez moi et les gens qui viennent écouter de la zique dans ma "Jungle Room" sont tous unanimes pour reconnaitre la supériorité de la qualité sonore des enregistrements analogique par rapport à un CD numérique...chaleur du son, dynamisme du spectre, restitution parfaite du signal et des nuances, résonance des instruments qui permet parfois d'etre hypnotisé par telle ligne de basse, cette meme partie qui se trouvera écrasé dans le mixage CD, ad lib...Enfin quand meme compare tel pressage LP de "Blonde On Blonde" avec la bouillie des premières rééditions numériques, c'est plutot éloquent...meme si des efforts conséquents ont été fait au fil des ans (soin apporté au packaging, liner notes, qualité sonore), il y a un investissement deja dans le fait de lever son cul pour changer de face le vinyl qui donne de l'écoute de la musique un coté un peu religieux...

Tiens va savoir, c'est peut-être pour ça que j'ai jamais flashé sur Blonde On Blonde, que je n'ai jamais écouté qu'en CD (et première réédition, en plus)

Je témoigne donc peut-être, inconsciemment, du réel dégât causé par le CD...

même le son K7 est meilleur que celui des premiers CDs - moi j'ai jamais écouté Electric Ladyland d'Hendrix qu'en K7, par exemple, et je l'ai trouvé meilleur qu'Are You Experienced en CD (2 ou 3ème réédition cette fois, fin 90's).

Hugues a écrit:Tiens va savoir, c'est peut-être pour ça que j'ai jamais flashé sur Blonde On Blonde, que je n'ai jamais écouté qu'en CD (et première réédition, en plus)

Oui les premieres éditions CD du chef d'oeuvre (?) de Bob Dylan (je ne connais pas la récente) sont un vrai avilissement du travail du backing band derrière Dylan...Sur mon pressage LP, "Visions Of Johanna" on entend que c'est la sonorité grave de la guitare de Robbie Robertson dans son volume organique apparent qui recueille cet accroissement du tragique tel que l'a voulu Bob Dylan pour cette chanson (ce que Dylan appelait le "son mercuriel" ?)...sur l'édition CD, cette admirable lutherie est transformée en de la bouillabesse infame...

Encore une fois, il ne s'agit pas non plus d'etre catégorique...certaines maisons d'éditions font un travail remarquable de rééditions...n'empeche le CD est synonyme pour moi de massification de biens culturels colportés par des anes sortis de Sup' de Co qui n'entendent rien à la musique.

Lee Harvey Oswald a écrit:

Hugues a écrit:Tiens va savoir, c'est peut-être pour ça que j'ai jamais flashé sur Blonde On Blonde, que je n'ai jamais écouté qu'en CD (et première réédition, en plus)

Oui les premieres éditions CD du chef d'oeuvre (?) de Bob Dylan (je ne connais pas la récente) sont un vrai avilissement du travail du backing band derrière Dylan...Sur mon pressage LP, "Visions Of Johanna" on entend que c'est la sonorité grave de la guitare de Robbie Robertson dans son volume organique apparent qui recueille cet accroissement du tragique tel que l'a voulu Bob Dylan pour cette chanson (ce que Dylan appelait le "son mercuriel" ?)...sur l'édition CD, cette admirable lutherie est transformée en de la bouillabesse infame...

Encore une fois, il ne s'agit pas non plus d'etre catégorique...certaines maisons d'éditions font un travail remarquable de rééditions...n'empeche le CD est synonyme pour moi de massification de biens culturels colportés par des anes sorties de Sup' de Co qui n'entendent rien à la musique.

Il y a vinyle et vinyle. Les pressages français des années 60 étaient souvent abominables. J'avais un copain dont la soeur habitait Chicago, il rapportait de temps en temps des disques. Il y avait déjà la différence de pochette, en carton rigide. J'ai découvert les premiers Hendrix chez lui (les Ricains avaient hélas la détestable habitude de changer le couplage des albums: les Beatles, le premier Hendrix, les Stones) et me les suis achetés ensuite. Des pressages Barclay, mono, presque de la bouillie sonore! Je n'ai pas gardé ces disques longtemps. Même chose pour les albums des Stones.

"Blonde on Blonde", je l'avais en import US. Pochette un peu différente (avec photo de Claudia Cardinale à l'intérieur) et un son sublime, rien à voir avec le pressage français de l'époque.

Quiet Man a écrit:Il y a vinyle et vinyle. Les pressages français des années 60 étaient souvent abominables. J'avais un copain dont la soeur habitait Chicago, il rapportait de temps en temps des disques. Il y avait déjà la différence de pochette, en carton rigide. J'ai découvert les premiers Hendrix chez lui (les Ricains avaient hélas la détestable habitude de changer le couplage des albums: les Beatles, le premier Hendrix, les Stones) et me les suis achetés ensuite. Des pressages Barclay, mono, presque de la bouillie sonore! Je n'ai pas gardé ces disques longtemps. Même chose pour les albums des Stones.

"Blonde on Blonde", je l'avais en import US. Pochette un peu différente (avec photo de Claudia Cardinale à l'intérieur) et un son sublime, rien à voir avec le pressage français de l'époque.

Moi qui ai l'habitude des Conventions de Disques, ce genre de remarque me parle...Des mecs qui vont discuter du mérite de tel ou tel pressage colombien d'un Presley comparé à celui australien second pressage...

Ce qui est chiant c'est ces putains de bonus...je me suis racheté les rééditions Nina Simone rien que pour ça alors que j'avais deja sa discographie complète en LP...

Sinon on peut parler dans ce topic de musique dématérialisée sans faire référence à des considérations techniques...il y en a qui se balade dans la rue avec leur ipod vissé aux oreilles ? La marque, les giga de votre baladeur mp3 ? Je compte en acheter un prochainement.

Quand j'ai vanté le son numérique, je parlai des albums directement sortis en CD, ceux qu'on appelait à l'époque les DDD, pas des rééditions des vinyles en CD...

Je n'ai pas de baladeur MP3. Je n'écoute pas de musique dans la rue sauf parfois quand je viens à Paris. Mais c'est parce que j'achète des CD et j'ai un baladeur CD classique.

Il m'est impossible d'écouter de la musique aux écouteurs dans la rue. C'est dangereux et malsain, voire débile. J'ai un besoin vital d'être à l'écoute de ce qui m'entoure lorsque je suis dehors.

J'ai arrêté depuis 15 ans les baladeurs, trop de problèmes auditifs dans ma famille, ça me ferait chier de devenir sourd...

Tiens concernant l'iPod, je ne vois pas les choses comme cela...la possibilité d'avoir dans les oreilles telle chanson lorsque vous marchez sous la pluie, que vous etes sous un arbre, que vous croisez une jolie fille...ce genre de plaisirs synestésiques...je fantasme par exemple sur la fonction random pour acceder à des coincidences heureuses.

iconoclast a écrit:Quand j'ai vanté le son numérique, je parlai des albums directement sortis en CD, ceux qu'on appelait à l'époque les DDD, pas des rééditions des vinyles en CD...

Oui, le DDD c'est parfait pour écouter le dernier Céline Dion...Sa voix en quadriphonie ça me fait jouir quand je l'entends. Merci les ingénieurs qui ont créé ce format.
Par contre Hank Williams en DDD ça le fait pas trop. Faut que ça crachote sur ma platine comme un équivalent sonore au purin de cheval pour m'imaginer en l'écoutant me trouver dans un honky tonk puant.

Comme Hugues, le casque sur les oreilles dans la rue, je ne peux pas, je préfère écouter la musique que l'entendre, entre 2 coups de klaxons ou de crissements de pneus...

Sinon, transporter les vynils en vacances c'était pas pratique!!
Il restait les cassettes, avec le rembobinage digital, l'auto-reverse, la bande bloquée sur le lecteur..., tous ces délices d'un temps passé!

Lee Harvey Oswald a écrit:Par contre Hank Williams en DDD ça le fait pas trop. Faut que ça crachote sur ma platine comme un équivalent sonore au purin de cheval pour m'imaginer en l'écoutant me trouver dans un honky tonk puant.

De ce côté-là, avec les 3 CDs de The Singles Collection Plus tu serais pas déçu

Les pochettes des LP d'Hank Williams sont souvent superbes, des vrais tableaux de peintre sur pochette gaufrée.

iconoclast a écrit:Quand j'ai vanté le son numérique, je parlai des albums directement sortis en CD, ceux qu'on appelait à l'époque les DDD, pas des rééditions des vinyles en CD...

Je crois que la meilleure illustration de ce que tu dis, Iconoclast, c'est le "Brothers in Arms" de Dire Straits.
J'avais acheté le vinyle à sa sortie. Le son était déjà excellent. Quelques mois après, je suis allé chez mon frère qui venait de s'acheter une platine CD et ce disque (légèrement différent de la version 33 tours).
J'ai vraiment entendu un autre disque et c'était quelque chose de superbe. La netteté de chaque instrument, les voix, tout prenait une nouvelle dimension.
Ce disque a d'ailleurs été parmi ceux qui ont fait décoller le compct-disc (malgré le prix très élevé des CD).

Lee Harvey Oswald a écrit:Les pochettes des LP d'Hank Williams sont souvent superbes, des vrais tableaux de peintre sur pochette gaufrée.

Je te crois volontiers. On devrait écrire des chroniques de disques qui tiennent compte des pochettes de disques, et de l'objet de manière générale. C'est un tout.

Moi je sais que mon subconcient est profondément influencé par les images, et quand je parle de musique, je parle aussi de couleurs, et d'odeurs. La musique plante un décor, nous transporte dans un paysage ou un nuage de sensations et de souvenirs. Le folk anglais, par exemple, me dépayse totalement, rien qu'au son de la voix d'Anne Briggs ou Shirley Collins.

Même si je n'écoute plus que des CDs, l'objet continue d'être important pour moi. Je fantasme sur le vinyle à travers les rééditions CD - ce qui est surtout dû à mon souci de retrouver l'original, le contexte, l'oeuvre, accidentelle ou pas, telle qu'elle parut au départ. Il n'est pas rare que j'écoute le CD en regardant le visuel du vinyle agrandi sur mon ordi.

Il reste du fétichisme dans le fait de posséder un objet, d'avoir une collection de qualité. Je possède de belles rééditions CD. Mon coffret Rhino Girl Group Sounds Lost & Found est sans doute ce que j'ai de plus précieux, hormis le fait que c'est une inépuisable source d'enchantements.

Lee Harvey Oswald a écrit:Les pochettes des LP d'Hank Williams sont souvent superbes, des vrais tableaux de peintre sur pochette gaufrée.

S'il y a bien un truc que je regrette au sujet des vinyls, ce sont essentiellement les pochettes.... comme le dit Iconoclast, quand j'écoutais un LP je m'installais (pas trop loin de la platine, fallait retourner la galette au bout de 20 mn) et j'examinais la pochette et le "livret" pendant l'écoute... aujourd'hui avec le CD, je suis devenu un zappeur et je saute souvent de plage en plage. Et j'ai l'impression que les livrets sont moins interessants (il n'y a même plus les paroles, faut aller les récupérer sur le net).
Et j'ai aussi eu la même réflexion: je ne connais des morceaux des albums que leurs numéros, et ça a fini par me gonfler...

J'ai trouvé la parade: je copie les morceaux sur mon iPod (que je n'écoute qu'à la maison, dans la rue c'est trop dangeureux et quand j'écoute de la musique j'ai tendance à y porter toute mon attention...). Maintenant, quand je cherche un titre je suis obligé de connaître son nom !

moi, il y a un truc qui me manque, ce sont les codes-lettres pour les prix des LP. Vous souvenez-vous des prix associés à chaque lettre?

Dans mon souvenir il y en avait cinq, peut-être davantage, mais ces cinq-là sont ceux sur lesquels Quiet Man et moi-même sommes tombés d'accord. Qui s'en souvient?

A =

B =

T =

U =

Y =

évidemment, c'était typiquement français et en francs :8

Hugues a écrit:

c'est la chandeleur à Manosque?

je mets un terme au suspens insoutenable...

A = 36,40

B = 31,70

T = me souviens plus...

U = 28,40

Y = 34,90

Quiet Man, tu confirmes?