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Hugues a écrit:
Autrement dit, j'ignore qui respecte la fille de 8 ans le plus: celui qui se soucie de l'éduquer, ou celui qui la laisse sous influence d'un système mercantile? Tu as quand même bien conscience que la jeunesse est abrutie par ce genre de marché? C'est la même génération qui écrit en langage SMS aujourd'hui, tu vois un peu les dégâts? Ce ne sont pas des mauvais bougres, certes, mais est-ce un crime que d'avoir quelque exigence culturelle sans pour autant passer pour un modèle d'intolérance?

Tu sais quand j'étais petit j'entendais des gens dire que Dragon Ball Z ou que Hélène et les Garçons abrutissaient les gamins voire les rendaient violents. Franchement aujourd'hui cette génération à 25/30 ans. Mes amis ont tous regardés ça quand ils étaient gamins. Vu les études qu'ils ont fait et les postes qu'ils occupent aujourd'hui, il faut que croire que les médias ont un pouvoir limité. Ce que je veux dire c'est que la gamine qui écoute Lorie à 8 ans n'écoutera pas forcément la même chose à 30 ans. Pour moi cela dépend uniquement de ton environnement.

Hugues a écrit:
Maintenant, j'admets que des perles peuvent surgir au coeur de ce marché, c'est tout le paradoxe de la chose, mais quand même très injuste en regard d'artistes qui refusent d'entrer dans ce système, et que les labels mercantiles, sans directeur artistique digne de ce nom, négligent ouvertement.

Je ne sais pas si les artistes rentrent dans un système ou si le système les prend sans demander leur avis. Par exemple Raphaël a cartonné avec Caravane. Pourtant ses deux précédents disques étaient IDENTIQUES musicalement. Alors pourquoi le 3ème et pas le 2ème ? Même chose avec Bashung. Avec Osez Joséphine puis Ma petite entreprise, ce gars est devenu "bankable". Est-ce Bashung qui s'est dit un matin "je vais rentrer dans le système" puis en 98 avec Fantaisie Militaire en sortir ? Je ne pense pas que les artistes aient ce pouvoir là.

Hugues a écrit:
En d'autres termes, en acceptant de passer du temps à écouter la musique que nous imposent ces labels mercantiles, on accepte la loi de ces labels dont on n'apprécie pas les décisions (douce litote).
Chacun fait ce qu'il veut, certes - encore que la publicité soit d'un despotisme qu'on est en droit de vomir. Moi, j'observe un marché que je juge culturellement néfaste. Je défends le divertissement, mais de qualité.
Maintenant, ceci ne m'empêchera pas d'apprécier une musique que je trouve bonne, quel que soit le label qui la promeut. J'ai aussi cette indépendance-là.

la question est de savoir ce que tu attends de la musique. Encore une fois, je ne suis pas choqué quand un type fait La danse des canards, parce qu'il pose les bases cad la déconne. Par contre quand des types pondent des albums minables en pensant faire des chefs-d'oeuvre, là ça devient grave et criminel. Je ne pense pas une seconde que Lorie se dise qu'elle fait du qualitatif.

Je suis pour le divertissement que tu prones, chose que ne font plus les radios. Pour autant, est-ce qu'il y a une règle ? Personnellement, je suis fan de Goldman. Je sais bien qu'il n'est pas un musicien exceptionnel, ni un auteur à la hauteur (désolé répétition) d'un Brel ou d'un Ferré (encore que Ferré était un poète pour moi). Pour autant j'adore ce mélange. Et quand son public le voit s'essayer au violon sur scène, tout le monde est conscient que son niveau est pauvre. Mais au moins il le dit et du coup ça passe tout seul. J'aime un tout chez Goldman même si je ne suis pas dupe de ses talents ENORMES en matière de communication. Mais j'apprécie en fermant les yeux sur ces travers. A l'inverse, je suis totalement méprisant envers Aznavour qui se prend pour le messie alors qu'il n'a rien inventé.

Enfin tout ça pour dire qu'il n'y a pas de règles en musique, mais que tout de même je vais dans ton sens pour ce qui est de la qualité musicale actuelle de nos ondes. Mais le public n'est pas si con que ça : les ventes de disques chutent et ça n'est pas seulement du au téléchargement.