Comptes-rendus de concerts

Premières impressions. La Pomme d'Eve, 18 mai: Ellis Paul (Amy Rigby opening).

La Pomme d'Eve: à mon arrivée pour le sound check, j'ai tout de suite été frappé par le côté souterrain et intimiste. C'est un toute petite salle, très sombre. Après, on s'habitue. Autre remarque: les artistes, eux, ne sont pas du tout étonnés en arrivant: m'est avis qu'ils doivent en avoir vues de toutes les couleurs, des scènes, quelles qu'elles soient.

Je suis très réservé et modère extrêmement ma joie en saluant Amy Rigby (ce qui pourrait passer pour de l'indifférence - quelle horreur...). En la présentant, j'ai tout de suite craint d'être long et pompeux en voulant dire tout ce que j'aurais voulu dire sur elle pour la présenter à l'assistance, alors j'ai vite abrégé en "je suis un fan total et je suis venu du sud rien que pour la voir" (et hop).

Heureusement que j'ai pas fait long du reste, vu qu'Hervé a raccourci son show (une demie heure et hop). Elle a chanté quoi, 7 ou 8 chansons (de 3mn chacune en gros). Sympa le duo avec Wreckless Eric pour finir, z'ont chanté "Whole Wide World".

Quelqu'un connaît Wreckless Eric?

Amy a fait un petit show de sensibilité plutôt rock'n'roll, qui ne sied pas forcément à l'ambiance de la salle (moi j'ai trouvé ça chouette, surtout le coup de pédale électrique sur "Dancing With Joey Ramone") - elle aurait dû choisir l'option coffee house, car elle en a d'excellentes, dans ce registre-là aussi (elle n'a hélas pas chanté le sublime "Don't Ever Change").

Ellis Paul a conquis l'assistance sans problème - c'est un excellent guitariste, qui sait atténuer ses effets, sortir des petites mélodies fluides et pleines de sensibilité, et son chant est du même calibre. Il avait des fans dans la salle, ils ont fait de jolis choeurs sur certains morceaux - j'ignore si ça s'est déjà fait à la Pomme, ce genre de choeurs spontanés de la part du public?

Photos et setlist ici

La ca devrait marcher;-) Merci Vintage. Je découvre le plaisir du "ici" ;-)))

parispal a écrit:Photos et setlist ici

Le lien ne fonctionne pas.

Vintage a écrit:

parispal a écrit:Photos et setlist ici

Le lien ne fonctionne pas.

J'ai dit : ici!

et hop quelques photos d'hier soir: ici

Bon concert de Josh, groupe soudé, pas de fioritures. Mais pourquoi y'avait que des filles de 25 ans et qu'à la Pomme d'Eve, on frôle l'âge de la retraite???

130 personnes, environ et un seul habitué de la Pomme...

Faut croire que Josh Ritter plaît aussi aux femmes. Comme Josh Rouse, Neal Casal... C'est naturel, ça fait partie du jeu (Dylan, Donovan, Leonard Cohen... étaient des séducteurs aussi).

Wreckless Eric: la bio

Concert de Vetiver+Devendra Banhart jeudi 18 mai a Toulouse

...je vais commencer par ce que j'ai aime:Vetiver,c'etait tres bien,assez profond;je suis pas deçu!Devendra c'etait pas trop mal sur la derniere demi-heure(c'etait ce que j'avais de bien a dire sur lui )

...Ce je que j'ai pas aime: devendra Banhart,avant la demi-heure de mieux.D'ailleurs,il aurait du laisser son guitariste chanter,lui avait une bonne voix .Banhart n'a aucune presence sur scene et se masque derriere plein de d'artifices(vocaux,attitude,vestimentaux) qui ne font pas mouche.Il est evident qu'il met beaucoup d'ironie dans son jeu de scene,mais(pour moi) ça n'a pas marche.Le groupe singe en forme d'hommage une musique 60s-70s...mais ne fait pas le poids,il ne survole pas son sujet:ça fait du vieux,en moins bien.
Les seuls moments a sauver sont quand Banhart laisse son groupe jouer et chanter un peu plus,et qu'il abandonne son attitude completement surfaite(et re-surfaite)...la,on a pu entendre de bons passages instrumentaux plus riches!(donc si vous avez suivi,ça c'etait plutot la derniere demi-heure...)

En Resumé:1)n'allez voir Banhart que si on vous offre la place et assurez-vous qu'il y a une bonne premier partie
2)Vetiver est un bon groupe, qui vit malheureusement dans l'ombre de son compere plus Tapageur!Ecoutez-les!Les nouveaux morceaux qui figureront dans le prochain album ont l'air meilleurs que les precedents,et surtout plus surprenants!

parispal a écrit:Bon concert de Josh, groupe soudé, pas de fioritures. Mais pourquoi y'avait que des filles de 25 ans et qu'à la Pomme d'Eve, on frôle l'âge de la retraite???

J'aimerais signaler qu'Hervé exagère grandement - y'avait plein de jeunes gens à la Pomme pour Ellis Paul! Même plus de jeunes que de moins jeunes, en proportion. Sur une trentaine de personnes, je dirais qu'il y avait une vingtaine de 20-35 ans, et une dizaine de 40-55.

J'ai assiste hier au concert du brian jonstown massacre a Toulouse, j'y suis alle sans trop d'idees preconçues(je n'ai pas vu "dig" et je n'ai aucun album du groupe)et c'etait tres bon!
Bon,Anton Newcomb et ses potes ont fait un vrai et long concert,meme si le leader nous a gratifie de quelques sautes d'humeurs entre les morceaux.Il y avait quelques cons qui voulaient du spectacle et cherchaient de maniere evidente a exciter le chanteur pour qu'il pete les plombs(ce qui arrive parait-il souvent...);celui-ci s'est rependu en moult fuuucking people...mais le concert a repris dans une chaleur d'ailleurs insoutenable.En tout cas un rock d'une grande qualite a la fois melodique et bourre de passages noisy-psyche façon annees 60-70,chaque morceau contenant une petite trouvaille tres originale.

the Living Things, vendredi 2 juin au Molotow, Reeperbahn, Hambourg. j'connaissais pas. sonnent façon stooges/mc5. carrés, ont l'air passionnés par ce qu'ils font sans trop se la jouer (t'façon, le chanteur a pas trop interet a en rajouter en préciosité, sinon, avec son look jagger circa '68, il serait cuit... bah quoi, l'y peut rien si il lui ressemble tant! 'va pas se faire une irokoi pour vous faire plaisir!). bon moment de rock and roll, mais un set un peu court. (le batteur est le sosie de didier bourdon, mais ça, ça n'amuse que moi...)

Photos du concert d'hier soir avec Vince Bell et Hayward Williams:
http://www.mysongwriters.com/VinceHayward06/pix.htm

Commentaires de spectateurs :

"Un grand merci Hervé, une fois de plus, pour ces deux concerts de qualité ! J'ai trouvé la prestation de Vince assez surprenante et vraiment bonne ; bonne voix, bon phrasé et jeu de guitare façon locomotive bien excitant ! Dans un autre genre, j'ai bien aimé
les tonalités assez bluegrass d'Hayward dont les notes à l'harmonica étaient bien Neil Young'esques ! Timothée W.

"Excellent concert hier. Ne connaissant aucun des deux, grande fût la découverte de ces deux artistes. Un p'tit jeune qui promet, un consacré à la forte présence et au jeu particulier, j'aurais bien aimé que quelqu'un filme ses doigts qui virevoltaient sur sa guitare." José L.

Ce à quoi je réponds:

"Tout à fait José, encore un grand concert. Hayward était mort de trouille, mais je trouve qu'il s'en est bien sorti! Ses premiers morceaux m'ont rappelé le premier Foucault, après on sent davantage l'influence de Peter Mulvey, qui a produit son CD 4 titres. Je pense qu'on le reverra!

Vince, c'était pour moi aussi une découverte en live. Je connais le bonhomme depuis plusieurs années, mais effectivement, ce jeu de guitare de la main droite est très particulier. A ce titre, j'ai trouvé le deuxième set plus varié. Sacré guitare d'ailleurs cette Pawless V2!"

RON SEXSMITH au Nouveau Casino, Paris 11ème (109, rue Oberkampf), mercredi 14 juin, 21h

Le Nouveau Casino est une chaude petite salle où s’est rassemblé une bonne centaine de fans et de curieux venus apprécier la seule date française de la tournée européenne de Ron Sexsmith, avec pour seul accompagnateur - de choix - un certain Toni Bovaconti à la seconde guitare. Ce dernier, remarquable soliste, assure la plupart des harmonies qu’on trouve sur les disques studio, ce fut un régal de l’entendre et de l’observer. Quand Sexsmith débarque, un brin nerveux, il fait un timide « peace » (histoire d’accentuer la ligne Beatles – on le compare excessivement à McCartney). Il est beau, rondouillard, agile, et s’apprête à faire démonstration d’un talent qu’on lui connaît déjà, après cinq ans d’écoute amoureuse et maniaque de chacun de ses disques. C’est un guitariste avec des mains de pianiste, qui mène de front rythmique et ritournelles, avec pour tour de force un solo sur « Secret Heart ». C’est un très bon chanteur, doté d’une voix sensuelle, et qui n’a cessé de s’améliorer avec le temps, chantant toujours plus juste tout en conservant le volume gracieux de son timbre naturel. C’est un parolier plus que décent, qu’on a naturellement tendance à négliger par rapport à ses qualités de mélodiste. Mais même si Sexsmith est suffisamment humble pour rester fidèle à ce que ses chansons expriment textuellement, on sent bien que ce n’est pas le point central du show. Sexsmith est avant tout un styliste, à la base. En quelques coups d’œil et d’oreille, il est clair qu’on a devant soi un pur descendant des Beatles et de Burt Bacharach : l’école du songwriting où la musique compte davantage que les paroles, dans le format de la chanson classique. On comprend pourquoi Costello a vu en Sexsmith ce qu’il aurait voulu être lui-même: le parfait singer songwriter, c’est-à-dire non seulement un maître (ce qu’est Costello), mais aussi doté d’un don naturel pour la mélodie comme pour le chant (que n’a pas Costello - mais qu’avaient par contre Lennon et McCartney). Depuis quinze ans, Sexsmith s’est forgé un catalogue de rêve, et nous en a offert une bonne tranche (26 chansons, sans compter deux covers de choix), jusqu’à usure des cordes vocales. L’effet que nous a fait Sexsmith ce soir-là est tout simplement celui d’un musicien qui prend du bon temps, avec énergie et élégance, sans jamais se prendre au sérieux. Il est vrai qu’il n’a guère besoin de charisme pour donner plus de dimension à des chansons qui se suffisent musicalement à elles-mêmes. Une de leurs qualités et caractéristiques constantes étant leur « pont », ce passage dans la structure d’une chanson où Ron s’éloigne de la mélodie de départ avant d’y revenir comme un chat retombe sur ses pattes. Le pont le plus subtil put s’observer sur « Jazz At The Bookstore », où il se boucha l’oreille droite pour rester dans la tonalité juste, sans perdre le fil de l’harmonie (détail élémentaire pour les musiciens, mais intéressant pour nous autres). Le registre des chansons est allé de la pop accrocheuse et lumineuse aux ballades bleues. Les vibrations positives, rythmes et refrains contagieux qu’on reprenait volontiers en chœur, n’ont pas manqué : « Imaginary Friends », « All In Good Time », « Nothing Good », « How On Earth », « Hands Of Time », « Some Dusty Things » et « Clown In Broad Daylight » ; parmi les moments saisissants sur lesquels on retint son souffle : « For The Driver » et la reprise de « That’s No Way To Say Goodbye » de Leonard Cohen, chanson que Ron aurait aimé avoir écrite, de son propre aveu (et preuve fut faite du génie de Cohen, vu la dimension supérieure dans laquelle nous porta cette reprise – c’est tout à l’honneur de Ron de nous éclairer sur ce point). Ma chanson préférée (peut-être de tout le catalogue de Sexsmith, du reste, et en l’occurrence ouverture de mon album préféré : Whereabouts) fut « Still Time » : cette mélodie ne manque jamais de me rendre béat. Si Sexsmith a inventé quelque chose, c’est bien dans cette onctuosité mélodique paresseuse et majestueuse, aussi gracieuse que le son d’un hautbois qui s’élève dans la stratosphère.
Après deux rappels, Sexsmith, épuisé, nous salut sincèrement, avant de nous tourner le dos. La tournée européenne pour lui continue (next step : Oslo), et nous regagnons le métro vers 23 heures et des poussières, sous le frais crachin parisien.

Set List (ordre approximatif)

1. Up The Road
2. Imaginary Friends
3. All In Good Time
4. Jack At The Bookstore
5. Never Give Up
6. Pretty Little Cemetery
7. Cupid (Sam Cooke)
8. Tell Me Again
9. There’s A Rhythm (aux keyboards)
10. Tomorrow In Her Eyes (aux keyboards)
11. Still Time
12. Nothing Good
13. Happiness
14. For The Driver
15. Hands Of Time
16. Snow Angel
17. How On Earth
18. Gold In Them Hills
19. Strawberry Blonde
20. Former Glory
21. Not About To Lose
22. Hard Bargain
23. Secret Heart
24. Whatever It Takes
25. Some Dusty Things
26. Hey, That’s No Way To Say Goodbye (Leonard Cohen)
27. Clown In Broad Daylight
28. Riverbed

ACHO a écrit:...et nous regagnons le métro vers 23 heures et des poussières, sous le frais crachin parisien.

ah finalement, t'es pas rentré à pied???

parispal a écrit:

ACHO a écrit:...et nous regagnons le métro vers 23 heures et des poussières, sous le frais crachin parisien.

ah finalement, t'es pas rentré à pied???

Non, mes intentions premières ont vite évolué sur le terrain, les boulevards parisiens sont définitivement trop longs

Dylan à Lille, le 3 juillet

Que dire de ce concert pour spécialistes? Que bien que connaissant relativement bien le bonhomme, je n'ai pas reconnu la moitié des morceaux, obligé de me pencher vers mon pote...

C'était un peu la messe, le curé ne prononçant pas un mot, ni un sourire, que ce soit vers on groupe ou son public.

Ce qui m'a gêné, c'est d'avoir l'impression d'un continuum, les morceaux se suivant et se ressemblant fortement, faute de ligne mélodique.

En même temps c'est assez fascinant, et seul Dylan peut proposer aujourd'hui un tel spectacle avec un décalage énorme entre le public de fans, souvent jeunes et parfois en délire ("Bobby we love you!" ) et cet homme marqué, au teint cireux, ailleurs, voire totalement absent, dans une enveloppe sonore très puissante.

très étrange concert, au final! mais en tellement bonne compagnie avec mes meilleurs potes.

j'ai un peu la flemme de faire les compte-rendus des deux derniers concerts de la Pomme : Eric Andersen mercredi, et Allan Taylor dimanche soir...

je vous laisse cliquer ici!

Ah si, mercredi, j'ai eu le plaisir de rencontrer Fanny:! Yes, Miss Americana, voui voui voui...

parispal, perso, je trouve que plus le temps passe (non, pas plus les oeufs durent), plus le père Dylan affiche un total mépris envers son public.
Si les concerts le font chier, qu'il arrête. Les Beatles l'ont fait avant lui. Et je ne lui en voudrai pas. Je continuerai d'apprécier le bonhomme. Mais là, il a vraiment l'air d'assurer le marketong et d'honorer ses contrats et ça, c'est pénible...

Peter Mulvey, La Pomme d'Eve le 07/09/06

Pour les commentaires, les photos et la setlist c'est ici

Que dire sinon que c'est bien dommage pour les millions de Parisiens qui l'ont raté et tant mieux pour les 26 qui se sont déplacés.

Mulvey joue de la guitare comme personne sans une once de frime, avec feeling et simplicité, dans des open tunings éblouissants.

Outre ses compos persos, des reprises pertinentes comme Blind Willie McTell (Dylan), Louisiana 1927 (Randy Newman), Nearness of You (Louis Armstrong).

Je suis sur mon nuage et ne redescendrai pas avant la semaine prochaine!



Séances de rattrapage le 12 octobre avec Kris Delmhorst et tout au long de l'hiver avec d'autres tout aussi bons (Terry Clarke et Michael Weston King, Tim Easton, Terry Lee Hale, Richard Dobson et Iain Matthews).

Hervé

www.acousticinparis.com

je sais que je ne vais pas être original en vous disant que ce soncert de Kris Delmhorst était fabuleux. Jamais entendu un public aussi repectueux, pas un bruit dans la salle, pas un applaudissement avant la dernière note de guitare.

Un répertoire tiré des deux derniers albums, une poignée de reprises (White Freightliner Blues de Townes avec Ian Kent à la mandoline) et Sad Sad Sad de Peter Mulvey lequel avait repris Light of the Light de Kris le mois dernier.

Et une voix...... un ange parmi nous, simplement.