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TOM WAITS

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Message  Frenchy Mar 28 Nov - 0:50

Lee Harvey Oswald a écrit:
La chro du Goof est meilleure...

scratch

C'est mon avis et je le partage salut
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Message  Lee Harvey Oswald Mar 28 Nov - 3:40

Nonobstant les copinages suspects, il est vrai que...François Gorin a deja été beaucoup plus inspiré.
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Message  Laurent78 Mar 28 Nov - 20:05

Lee Harvey Oswald a écrit:Nonobstant les copinages suspects, il est vrai que...François Gorin a deja été beaucoup plus inspiré.

Il a travaillé dans quoi ?


Dans le milieu des critiques de musiques, ou juste au sein des critics rock, tout le monde se connait ?
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Message  parispal Mar 28 Nov - 21:04

Laurent78 a écrit:
Lee Harvey Oswald a écrit:Nonobstant les copinages suspects, il est vrai que...François Gorin a deja été beaucoup plus inspiré.

Il a travaillé dans quoi ?


Dans le milieu des critiques de musiques, ou juste au sein des critics rock, tout le monde se connait ?

rock and folk, dans les années 80
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Message  Lee Harvey Oswald Mar 28 Nov - 23:46

Oui des archives consultées, c'était un des meilleurs rock critics français d'alors avec Francis Dordor et Gilles Riberolles...

Une plume élégante qui s'épanouissait souvent dans l'ésotérique...
Il a écrit un livre "Sur Le Rock" facilement commandable chez ton distributeur de produits culturels préférés ou s'affirme son gout du paradoxe comme pain noir quotidien...
Un ouvrage fréquemment cité comme une des plus belles réussites en matière d'exégèse rock.

Surprise donc le voir pigé pour Télérama ou il semble avoir adopté une méthode pédagogique à l'opposé de sa précédente écriture intuitive.
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Message  parispal Mer 29 Nov - 0:02

Lee Harvey Oswald a écrit:
Surprise donc le voir pigé pour Télérama ou il semble avoir adopté une méthode pédagogique à l'opposé de sa précédente écriture intuitive.

on n'écrit probablement pas de la même façon pour Télérama que pour R&F il y a 25 ans. Pas mal quand même de voir Tom Waits dans un journal de télé, non? Je me souviens d'une chronique de The River, morceau par morceau

TOM WAITS - Page 2 Rf80


Je m'en souviens comme si c'était hier (je l'ai déjà dit? old

BRUCE SPRINGSTEEN
Critique de l'album The River
Par François Gorin
Pour le magazine Rock & Folk
N°166 - Décembre 1980


L'attente. Juste 6 mois de moins qu'entre BORN TO RUN et DARKNESS. Mais sur cet intervalle, un sacré laps à nous faire languir, pauvres assoiffés épiant le moindre signe , subodorant des tactiques obscures ( et l'album live attendu n'est pas venu, malgré la prolifération des bootlegs ). Il se fout du monde… Non il a tous les droits… Controverses de frustration. Et l'autre le héros qui s'échinait comme un damné à nous pondre le monument rock du siècle, au moins de l'année. N'aime pas trop les studios, pourtant : " Vous êtes là à vous creuser pour trouver le meilleur son possible pour tel instrument ou telle chanson… et souvent c'est à se taper la tête contre les murs ". Un autre genre d'énergie, alors qu'il est patent que Bruce et sa bande sont au maximum sur une scène, là où tout éclate en pure jouissance. Ce type totalement offert, ce brave chantre des rues est aussi un perfectionniste maniaque. Le genre de faux paradoxe qu'on n'essaiera pas d'approfondir ; ça peut fort bien relever du souci obsessionnel de ne livrer au public que le meilleur de lui-même ; ça peut être de l'ambition. Et l'attente aurait été calculée ? De façon à ce qu'on prenne n'importe quelle pondaison du boss comme une bénédiction ? A voir. Et penser aux risques : drapé de sensationnel et guetté tel le soleil levant, le nouveau Springsteen ne pouvait être qu'une déception.
C'est évidemment tout le contraire. L'attente effacée. La rivière était là, je suis allé à la rivière. Dans des conditions qui bientôt hisseront le rokkritik au rang d'espion atomique (cassette unique, un brin charcutée pour saboter d'éventuels piratages, on n'est jamais trop prudent ), en des horaires peu springsteeniens…
Lavé par avance de tout soupçon, blanc de toute arrière-pensée, délesté de la pesanteur des expectations, à la rivière je suis allé, et dans la rivière j'ai plongé.

Face 1

" The ties that bind " Comme si on n'avait jamais attendu, et déjà entendu, mais pas pareil. Un choc d'entrée à la BADLANDS, le même style " struggle ", contre une adversité sans nom. Un de ces morceaux écumés sur scène depuis 78 ; il y en aura quelques autres tout du long. Mais ce drumming énorme (frappe de Max Weinberg !) Ces guitares sonnantes ! Et cette voix DISTINCTE en peine furie ! Ce sax triomphant ! Si toutes les chaînes peuvent être brisées, d'un seul coup d'un seul, voyez plutôt la suite.
" Sherry Darling " Une autre vieille connaissance. Des cris et des claps, on s'y croirait, et une touche d'exotisme cuivré, un punch irrépressible giclant des fruits de la passion : c'est le saxo fou de Clarence, " the king of the world ", en deux super-chorus débraillés. A défaut du vrai live qui viendra bien un jour, on a la prise directe sur la furia du gang. Grand fun : " I got some beer an' the highway's free/ And i got you an' baby, you've got me "… La rythmique infernale est toujours aux commandes , fonçant déjà vers d'autres allées… " Jackson cage ". Bon dieu ce thème à l'orgue… c'est Federici en Al Kooper speedy, absolutely 4th street, Positively sweet Mary !. Non j'irai pas plus loin dans la référence, mais c'est un fait que, quand ils n'entraînent plus, les claviers cavalent à cœur joie en contrepoint, juste comme dans … Quant à cette voix de tempête …
" Two Hearts " La voilà qui se moule, différente à chaque attaque. Ici , sur le même beat oppressant , mais plus vite , on a l'exemple même de la chanson carrée dans la stature et l'expression , une tendance forte du Springsteen 80. Et l'orchestre n'a pas faibli d'un poil.
" Independence Day " aurait dû être incluse dans DARKNESS si le thème n'était redondant de ADAM RAISED A CAIN. , la relation déchirure entre père et fils, l'adieu du jour de l'indépendance, dédiée en public à son papa. La guitare est sèche sur le tissu HAMMOND …
Ça faisait un bail depuis SANDY (une autre histoire de 4 Juillet) pas vrai ?

Pause 1

Quatre scènes d'action, une scène intense en flashes lents et plans moyens. Quatre boulets rouges et un feu longue portée. Même schéma pour la face qui va suivre. Je vous jure, faut s'accrocher. Baigné qu'on est en pleine jubilation et dans ce son de machine humaine incroyable, le E. Street Band ramassé et brillant comme il n'a jamais sonné sur disque avant. Si c'est pour mitonner pareille fête qu'on a tant tergiversé, je dis bravo.

Face 2

" Hungry heart ". Et là, c'est une parenthèse étonnante. Springsteen franchit le mur du son. J'explique : il lui fallait un hit, à Bruce, un vrai ; pas par Patti interposée, " Because the Night " ( et tant qu'à faire, " frederick "), ou le " Fire " des Pointer; un truc bien à lui , histoire de souffler les transistors. Alors un type au nom étrangement prédestiné, Clearmountain ( c'est exactement ça, une montagne claire ) lui a fricoté une voix toute arrondie sans rien perdre en puissance, et un boucan super-luxe dans le spectre spectorien, avec même des clochettes, et Flo et Eddie pour les chœurs !
Mirifique. Il l'aura son hit. " Out in the street " . N'empêche qu'on est content de retrouver LA voix, en pleine rue, à toute allure, gorgée de pêche. Pour un hymne, rien moins, la même vieille célébration des joies nocturnes. Vous savez, ces histoires de prolos qui, rentrant du boulot, se changent et s'en vont glander dans les rues et les bars, ça doit pas concerner beaucoup d'auditeurs passionnés de Bruce, moi en premier. Poète populaire ou intello du caniveau, il peut garder sa clé à molette. Et c'est ça qui le rend encore plus fascinant, ce décalage d'identification. De la magie rock and rollienne. Parce que "Out in the street", c'est vraiment trop fort. " Crush on you / You can look (but you better not touch ) . Deux d'un coup, ça aérera une face pour le moins dense. Deux d'un coup, quel dégât ! Ouh, les Stones, planquez-vous ! Deux barils de B.S contre vos six derniers ! Rentrez moi vite dans ces placards, laissez juste suinter quelques gouttes fantomatiques pour la pâture des magazines et des accros irréversibles … Ces riffs richards, sanglants, et cette slide sinueuse (Miami Steve lead) ! Aucun cynisme dans les éruptions rageuses du rocker, juste le meilleur de ses tripes, et Dirty Annie au bout du fil. Goddamm ! Depuis quand cognait t'il de vrais rocks ?
" I Wanna Marry You ", le tambour sec, l'acoustique en douceur, l'électrique en reverb ; l'orgue qui s'amène au milieu, un pont formidable garni de chœurs… Et la romance pas niaise (du Martin puissance 16), car de toute façon l'organe est là pour tout gagner. Jimmy Lovine classe Bruce dans les quatre grandes voix du rock, avec Presley, Lennon et Stewart; que je remplacerais personnellement par Dylan, et toc, voilà ma transition. " The River ". Après Dylan, Springsteen a réinventé la ballade, avec les mêmes ingrédients vieux comme le folk irlandais, et tout son art de l'émotion farouche. Quand j'ai vu " No nukes " à Manhattan, les gens applaudissaient et hurlaient à la fin de cette chanson, comme ils l'auraient fait en concert. Et c'est vrai que c'est le Grand Frisson avec le chorus de l'harmonica le plus poignant depuis… Elliott Murphy sur " Nigh Lights " ( et si cette référence ultime ne vous convient pas, je vous remets du Dylan millésimé). C'est tellement beau qu'il aurait pu aussi l'isoler sur une face, toute nue. Contrairement à ceux du Zim, ses mots ne tiennent pas sans leur support, ne prennent ampleur que dans leur interprétation ( voir la façon dont il fait sonner des lignes anodines comme " I got a job working construction for the johnstown compagny… ") Mais bon, on y trouve aussi de bien jolies sentences ( " un rêve est il mensonge s'il ne se réalise pas ? " ) , et la progression du morceau est à couper le souffle.

Pause 2

La charnière est construite avec deux pièces maîtresses. Et à mi-parcours, la rivière est loin d'être asséchée ; elle coule de plus belle, et je sais pas trop ce qui m'y enverra, soir après soir, mais ça n'a aucune importance. Suffit d'y plonger, encore.

Face 3

" Point Blank ". Ses couplets les plus terrifiants depuis la fresque barbare de " Lost in the Flood ". Le film est noir. En plein dans le mille, avec moins d'urgence, que certaine version live, mais une science de l'évocation prodigieuse : chapeau au Professor Roy BITTAN et à son piano majeur. L'histoire se finit au ralenti ( on voit nettement le corps se tordre sous l'impact ), et mal, après la nostalgie désespérée de "The River", l'issue implacable d'un destin grêle. Help ! . " Cadillac Ranch ". Le retour du swing dingo : batterie décidément en première ligne, pour un méchant boogie western industrialisé, où les guitares (le chef en tête ) font la course avec le piano sur un highway multi pistes. Le premier arrivé vient se ficher en terre à coté des autres carlingues du Cadillac Ranch à Amarillo, le Carnac amerloque ( voir la photo sur la pochette intérieure). Mais Bruce veut pas finir comme James Dean … " I'm a rocker "... ni comme Eddie ou Buddy. Et pourtant ce number là expurge à pleins tubes tous les " Not Fade Away " et autres rock medleys accumulés de côte en côte : un manifeste, au cas où on douterait, repris en leitmotiv par les chœurs. Impeccable pour le show qu'il nous mijote. Et puis ça ressemble à un défi-challenge : qui c'est qu'est un rocker ici ? ( Oh non je citerai pas de noms.)
" Fade Away " Revanche de l'orgue humide. Dites donc, pas si joviales, ces histoires. Dire qu'on a taxé " DARKNESS " du virus de la déprime ( ce qui n'est pas tout à fait faux)… Le texte est bien touchant, avec peut être un poil de machisme dans l'attitude du male rampant ; et l'intervention de Federici en dérapages contrôlés, une petite merveille. " Stolen car ". Encore les bagnoles… Ici c'est ambiance opaque et feutrée, désabusée, un peu l'antithèse de " Cadillac Ranch ", instant idéal pour souligner la diversité de la palette. Sur la longue course d'un double, Bruce a pu rouler peinard (façon de parler) dans des directions différentes, et nous prouver que tout ça marchait au quart de tour…

Pause 3

Si " Born to Run " et surtout " Darkness " étaient tracés d'un souffle ( phénoménal) " The River " élargit le champ ( les voix, les tempos ) sans pour autant s'essouffler. Alors bien sur, question thématique, c'est un autre problème. Toujours un peu les mêmes plans. Beaucoup y font à peine gaffe. Et le premier qui s'en lassera aura perdu sa terre promise.

Face 4

" Ramrod " Et c'est reparti à toute berzingue … ah oui ne pas oublier ça, très important amis du rock et de la danse : fait notable dans les annales, on peut rocker et roller sans retenue sur ce disque de Springsteen ! Au moins six ou sept fois ! Alors qu'est ce que vous attendez ? Sex-ophone et battement des mains. C'est un refrain des sixties ? Un coup de coude dans les côtes de son pote Seger ? " The price you pay ". Flash Back Darkness : le même son massif, la voix exceptionnellement doublée à l'octave ( c'était le cas sur presque tous les titres de l'album précédent ), les mots résignés, inspiration " Raisins de la colère " ( la face sombre de " Promised Land "). C'est aussi l'amorce du ralentissement… " Drive All Night ". Car on va terminer en beauté lente, la VOIX seule tenue sur un rythme monocorde, qui psalmodie les angels et les strangers jusqu'au bout de la nuit, qui se répercute, après un râle sublime du sax, en échos (Van) morissoniens. Mince, c'est un slow ! Non, une offrande love, heart and soul. Et peut être un brin longuet, mais on va quand même pas lui reprocher cette fois d'avoir vu double après avoir fait l'inverse deux ans plus tôt ( quand il avait une trentaine de morceaux en stock …) " Wreck on the highway ". Puis cette fin blafarde, embrumée, sans épilogue, sans morale, sans conclusion, c'est just right. Un accident sur l'autoroute, quoi de plus bête ? Et ces images, ce petit bonus instrumental en ultime adieu, l'homme et ses durs de charme éclipsés dans la nuit moite, quoi de plus beau ?

Pause 4

Descente nocturne de la rivière, plein d'étoiles dans ses eaux troubles. De ses quatre premières œuvres, il a ramassé des fragments et les a portés plus loin, en ajoutant de flambants neufs, en long métrage, double dose. Surmultipliée.
Et tout le monde est à genoux. Adorateurs, détracteurs, adversaires. Tous enfoncés, Brucie a renforcé sa suprématie. De plus en plus fort. Parce que c'est sur : pas mal de foutus bons disques (enfin quelques uns) sont sortis ces derniers mois, et d'autres vont sortir dans les mois qui viennent. Et voici la Rivière impétueuse qui balaie tout sur son passage, reléguant quantité d'objets modernes et pas forcément toc au rang de la broutille ou du dérisoire. Besoin de rien d'autre que cette espèce de recueil de gueulantes anachroniques ; ce fleuve de sueurs chaudes et de larmes transparentes ; qui est l'énergie vitale, peut être ou du cinéma, ou du rock and roll, ou tout en même temps. En tout cas, l'un des seuls albums doubles complètement indispensables de l'histoire de cette musique sauvage. Le premier en date, c'est Bob DYLAN qui l'avait délivré, et c'était aussi le premier du genre. Après " The River " , faudra sans doute attendre un bout de temps avant d'aller aussi haut, aussi long, aussi fort. Après lui, lé déluge. A moins que le prochain Springsteen…
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Message  Lee Harvey Oswald Mer 29 Nov - 0:08

Houla y a t'il un seul critique rock aujourd'hui qui porte la meme assurance tranquille de sa poésie et la certitude de ses profondeurs ?

Merci pour la citation qui illustre parfaitement ce qu'était l'écriture de François Gorin...
Je rappele que son bouquin "Sur Le Rock" est toujours disponible...C'est ça sur 300 pages.
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Message  Hugues Mer 29 Nov - 10:03

Poh poh poh! Moi un critique qui parle si longuement d'un disque me fatigue assez vite! Trop bavard, pas assez concis.

Ce qu'il a écrit là, c'est un brouillon, un chantier - après, s'il ne retravaille pas pour obtenir plus de clarté, et bien c'est de la suffisance - à moins, bien sûr, que l'on considère que le style "débordant" corresponde précisément au rock de Bruce Springsteen (j'ai pas écouté le disque), tant il est vrai qu'un chroniqueur doive d'abord se mettre au diapason de ce qu'il écoute.

Désolé pour la contrariété, hein, chacun exprime ses opinions. jocolor

PS: Hervé, je me souviens que tu m'avais fait lire un article du même auteur sur Nick Drake dans Télérama (l'année dernière, je crois?), et c'était plutôt bien, quoiqu'un peu trop bien écrit.
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Message  parispal Mer 29 Nov - 10:21

Hugues a écrit:Poh poh poh! Moi un critique qui parle si longuement d'un disque me fatigue assez vite! C'est un art que de savoir être concis.

Ce qu'il a écrit là, c'est un brouillon, un chantier - après, s'il ne retravaille pas pour obtenir plus de clarté, et bien c'est de la suffisance - à moins, bien sûr, que l'on considère que le style "débordant" corresponde précisément au rock de Bruce Springsteen (j'ai pas écouté le disque), tant il est vrai qu'un chroniqueur/écouteur doive d'abord se mettre au diapason de ce qu'il écoute.

Désolé pour la contrariété, hein, chacun exprime ses opinions. jocolor

PS: Hervé, je me souviens que tu m'avais fait lire un article du même auteur sur Nick Drake dans Télérama (l'année dernière, je crois?), et c'était plutôt bien, quoiqu'un peu trop bien écrit.


Salut Hugues, c'était un article, pas véritablement une chronique. A l'époque, Springsteen n'était pas vraiment connu en France, à part un ou deux articles de...Philippe Garnier. Mais évidemment si on n'a pas écouté The River, a fortiori à l'époque de sa sortie, l'article de Gorin ne représente pas grand chose. The River, c'était bien davantage qu'un nouvel album, c'était énorme, dans un paysage où les sorties de disques représentaient "vraiment" quelque chose, bien plus qu'aujourd'hui où pratiquement tout est disponible immédiatement, sans quitter ton fauteuil, d'un clic. Personne n'écrirait ça de nos jours parce que The River s'écoulerait tranquillement dans un monde où un gamin comme Raphael (c'est juste un exemple) sort deux albums studio et un double DVD Live collector dans la foulée. Replace toi dans le contexte : en 1980, il n'y avait rien à part R&F et Best qui se battaient pour avoir la meilleure couverture. C'était ça notre seule source d'info. Et crois, moi, une prose comme celle de Gorin ou de Garnier (on ne relance pas le débat!), c'était un sacré bol d'air.

Merci à eux
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Message  Hugues Mer 29 Nov - 13:20

elephant

cliquez sur ma trompe
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Message  parispal Mer 29 Nov - 13:23

Hugues a écrit: elephant

cliquez sur ma trompe

tu as de la chance de pouvoir lire tout ça ;-) je pouvais le faire à l'époque, avec Gorin et the River mais plus maintenant...
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Message  Lee Harvey Oswald Mer 29 Nov - 13:25

Ta réaction Hugues dit juste dans quel mépris on tient, en France, tout ce qui ne révèle pas d'un énoncé clair, d'un pur et simple enchainement de causes...
En tout cas dans le petit domaine étriqué du rock, car en jazz les mélomanes sont bien plus réceptifs à la raison magicienne de leurs critiques.

Outre la qualité d'écriture, si la critique de François Gorin sur un artiste qui m'indiffère me touche énormément, c'est aussi parce qu'on sent que dans sa volonté de parvenir à la hauteur du disque qu'il chronique, il fait l'expérience de la solitude...Sa progression au fil des mots est toujours en défaut par rapport au disque de Springsteen et on sent une vrai mélancolie à vouloir étreindre rageusement les secrets de cette musique.
Dans sa prose, il parle aussi de soi.
Ce style d'écriture reste néanmoins in my own un formidable instrument de persuasion pour donner envie de partir à la découverte des curiosités d'un disque...
Evidemment bien plus que toutes les notules impersonnelles ou d'un faux lyrisme qui encombrent les magazines rocks.
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Message  Hugues Mer 29 Nov - 15:17

Lee Harvey Oswald a écrit:Ta réaction Hugues dit juste dans quel mépris on tient, en France, tout ce qui ne révèle pas d'un énoncé clair, d'un pur et simple enchainement de causes...
En tout cas dans le petit domaine étriqué du rock, car en jazz les mélomanes sont bien plus réceptifs à la raison magicienne de leurs critiques.

Outre la qualité d'écriture, si la critique de François Gorin sur un artiste qui m'indiffère me touche énormément, c'est aussi parce qu'on sent que dans sa volonté de parvenir à la hauteur du disque qu'il chronique, il fait l'expérience de la solitude...Sa progression au fil des mots est toujours en défaut par rapport au disque de Springsteen et on sent une vrai mélancolie à vouloir étreindre rageusement les secrets de cette musique.
Dans sa prose, il parle aussi de soi.
Très sincèrement, je ne trouve pas. Je crois que ce genre de chronique ne peut plaire qu'à ceux qui écoutent le disque, mais ne donne pas forcément envie de l'écouter.
Evidemment bien plus que toutes les notules impersonnelles ou d'un faux lyrisme qui encombrent les magazines rocks.

Je pourrais éventuellement partager cette opinion générale, si je ne trouvais que tu surestimes l'effort et la prose de François Gorin. L'exemple que je lis ci-dessus sur The River est respectable, mais de là à s'emballer... Mais bon, peut-être que tu ressens mieux que moi l'effort et la prose de Gorin, à moins que tu ne t'y projètes de façon plus subjective, car ce que tu dis sur lui s'applique très bien à toi, je trouve.
Je pense qu'en France on ferait mieux, dans un premier temps, de faire preuve de discipline. Un exemple à suivre selon moi, c'est Thom Jurek (même s'il a tendance à en faire trop, mais personne n'est parfait). Ce mec-là a une connaissance musicale qui lui permet de projeter des perspectives d'une grande richesse, et d'une formidable ouverture d'esprit. Si par exemple, pour ma part, je me plonge dans le blues et le jazz ces derniers temps, c'est pour avoir ces connaissances qui permettent d'y voir plus clair dans les musiques d'aujourd'hui. Et je peux te dire que j'apprends plein de trucs en me forgeant une solide connaissance de base.
En passant, je ne saurais trop recommander à quiconque de suivre mon émission dominicale sur le net (voir rubrique des liens), vu que je fais partager ce que j'écoute. cherry

Je voulais aussi répondre à ce point précis:

Ce style d'écriture reste néanmoins in my own un formidable instrument de persuasion pour donner envie de partir à la découverte des curiosités d'un disque...

Très sincèrement, je ne trouve pas. Je crois que ce genre de chronique ne peut plaire qu'à ceux qui écoutent le disque, mais ne donne pas forcément envie d'aller l'écouter. Pourtant, j'aurais aimé qu'on me donne vraiment envie d'écouter Springsteen. Je vais m'y mettre un peu, du reste, mais essentiellement pour les motivations dont j'ai parlé ci-dessus (le besoin de connaître, de savoir de quoi on parle).
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