Hank Williams repris par notre regretté Buck Owens.

Les chansons d'Hank Williams reprisent par d'autres, c'est souvent chiant à mourir et très loin de son génie. Au moins avec Buck, s'était bon et gaie. PS: et oui, pour certaines choses, s'étaient mieux avant.

https://www.youtube.com/watch?v=PiPFm5DRUQE&search=buck%20owens

A écouter, l'album Hanky Panky (1995) du groupe The The (hum), album de reprises d'Hank Williams...
Matt Johnson, le leader, à peu près seul, restitue admirablement les vérités humbles, oubliées et torturantes que ce redneck analphabète et alcoolique pouvait trimballer dans sa musique .
Est-ce que c'est parce que Matt Johnson lui-meme a connu une enfance solitaire, abimée par la maladie qu'il a pu ranimer aussi bien les crispations de la chair, les gémissements et les écorchures du Shakespeare hillbilly ?
En tout cas son recueil de reprises est magnifique .

Je suis encore en train de découvrir Hank Williams via le triple The Singles Collection Plus. J'adore son rythme, son swing, on oublie trop souvent combien le honky tonk est jazzy, même s'il reste rustre et métronomique. C'est un parolier hors pair, qui possédait l'art d'être constamment inventif et de sonner juste, avec des mots simples et essentiels. Enfin, il est parfois incroyablement émouvant, genre Brel ou Ferré. Tout ceci pour nous éloigner du cliché que certains gardent toujours sur la country music.

Tu as bien raison de te passionner pour ce type ...
Vu du jacobinisme parisien, une musique folklorique de dégénérés white trash, au mieux une curiosité populaire pour amateur de bizarreries amerloques ...
Pour moi, rien d'autre dans ses chansons que ces minutes d'angoisse et de vérité, que ces gestes ultimes qui sont la dernière parade, le dernier sursis d'un Ténébreux.
Son visage d'une paleur terreuse, son regard sur les photos qu'on dirait aux abois, le chagrin d'avant-tombe insupportable qu'on ressent à l'écoute de ses ultimes enregistrements, les excès nocturnes du samedi soir dans des honky tonks miteux chahutés par la perspective d'aubes navrantes, la cruauté qui règne sur sa musique le mettent direct au sommet de mon Panthéon.

Yes, moi aussi je le mets au dessus du panier.

Y'a une photo étonnante de lui où on le voit sur scène, et la façon dont le regardent certains jeunes gens du public montre une dévotion, une reconnaissance, une identification. On sent qu'il se passait quelque chose de spécial.

C'est vrai, Hank Williams était unique et son oeuvre à prodigieusement marqué la country music, malgré le grand virage pop variété amorcé à la fin des années 50. Cette détresse et ce génie, on le retrouve chez Gram Parsons. S'il avait survécu, je suis sûr qu'il aurait continué profondément à changer en bien la country et le country rock. Dwight Yoakam était un grand fan de Gram et sa version de Sin City avec KD Lang est superbe. Sniff, je retourne écouter "Live 1973", "GP" et "Grievous Angel".