Terrence MALICK

Voici le lien pour le quatrième film de Terrence Malick: A New World

http://www.thenewworldmovie.com/

Cinéaste de la nature et de la nature humaine, il observe le grand bestiaire. Cinéaste contemplatif, il filme la naissance du monde et sa mort.

A voir:
LA BALLADE SAUVAGE
LES MOISSONS DU CIEL
LA LIGNE ROUGE

ce qui est intéressant chez ce réalisateur est qu'il sait justement prendre le cheminement intérieure de notre conscience face aux évènements dans les situations les plus extrèmes.
Je pense à La Ligne Rouge, film qui m'a profondément touché.
Il ne nous montre l'ennemi qu'au dernier moment maintenant ainsi un suspense sans verser dans l'"entertainment" exagéré et bien trop surprenant. Disons il nous maintient habilement dans un état de trouille intense du fait de ne pas voir les ennemis.
Mais qui est l'ennemi véritable? l'homme ou...l'homme?
La caméra est discrète sans complaisance, elle ne prend partie pour aucun mouvement qu'elle accompagne. J'aime aussi la façon dont il dresse le portrait de ces hommes aux combats, leur doute et leur peur, il a bien su rendre compte également de leur félure et du fait que d'un moment à l'autre ils peuvent changer d'état et notamment de conviction face à une situation soit se transformer en machine à tuer soit en homme raisonnable et apathique. L'Homme n'est pas parfait et a toujours la possibilité d'une certaine façon de se tromper et se racheter sans qu'il ne le sache forcément.

Ce film m'a fait penser à la seconde partie d'un film que j'aime particulièrement Full Metal Jacket de Stanley Kubrick, au travers du personnage qu'interprète Mathiew Modine avec son Peace and Love sur son casque. Il n'y avait chez ce réalisateur aucune complaisance, il critiquait violemment mais en offrant un panel diversifié d'opinions. Encore un réalisateur qui ne donnait pas toutes les solutions et qui rendait de ce fait le spectateur intelligent en lui laissant un libre choix interprétatif.

Chez Terence Malick la carte postale n'est pas que belle. Je dis Carte Postale parce que ces personnages sont baignés dans la lumière...divine? pas forcément une croyance en dieu mais avoir foi en quelque chose qui nous tient à coeur, ce fameux élan altruiste.
Chaque plan est comme sublimé par cette luminosité incroyable que l'on a parfois l'impression de ramper avec eux, d'être sale, exténué, torturé.

Cela m'a également fait penser à un documentaire que j'avais vu sur la guerre en Irak sur les soldats américains, il existait cette même tension et doutes de leur part.
Ce qui me rendait trs mal à l'aise bien plus que tous ces films où les effets vous en mettent plein la gueule gratuitement sans un véritable propos.

Sinon concernant le message, doit-il y en avoir un ou pas...moi je retiens cette phrase de Costa Gavras qui a lui aussi fait des films chaud bouillant sur la guerre et qui savait nous amener de l'autre côté du mirroir.

Vous ne pouvez changer la vision politique des gens avec un film, mais vous pouvez au moins engendrer une discussion politique

Hello
Je ne suis pas un spécialiste du cinéma, juste un amateur éclairé (enfin qui tente de l'être...)
Mais je dois dire que "La ligne rouge" est pour moi un film exceptionnel, tant au niveau de la philosophie qu'il véhicule, sans démagogie comme cela a bien été expliqué, mais aussi de la mise en scène, de la puissance du jeu des acteurs et surtout de cette photographie inouïe ! Jamais je n'ai vu un film aussi beau visuellement, et même si le cadre est la guerre, l'horreur absolue, jamais je n'ai vu des plans avec la nature filmée de cette façon. Les scènes de tueries en deviennent fascinantes parce qu'elles font s'entrechoquer la bétise et la beauté en même temps... C'est pour cela que ce film est troublant également, enfin à mes yeux...
A+

Captain a écrit:Hello
Je ne suis pas un spécialiste du cinéma, juste un amateur éclairé (enfin qui tente de l'être...)
Mais je dois dire que "La ligne rouge" est pour moi un film exceptionnel, tant au niveau de la philosophie qu'il véhicule, sans démagogie comme cela a bien été expliqué, mais aussi de la mise en scène, de la puissance du jeu des acteurs et surtout de cette photographie inouïe ! Jamais je n'ai vu un film aussi beau visuellement, et même si le cadre est la guerre, l'horreur absolue, jamais je n'ai vu des plans avec la nature filmée de cette façon. Les scènes de tueries en deviennent fascinantes parce qu'elles font s'entrechoquer la bétise et la beauté en même temps... C'est pour cela que ce film est troublant également, enfin à mes yeux...
A+

Je te conseille LES MOISSONS DU CIEL...c'est d'une violente beauté, ces champs de blés sur des milliers d'hectare ou des centaines de personnes se font crever pour une seule personne...à voir absolument!!!!

Merci, je vais me l'offrir, c'est la période !
Il faut que je me procure tout ce que Malick a fait ! Ca va pas me coûter bien cher, et pour une fois je le regrette !
A+

La ballade Sauvage est un road-movie. Au début, on est un peu décontenancé, on se dit mouais bôf et puis enfin de compte l'aventure prend forme et l'on reste scotché...enfin l'aventure!!...tu verras bien!

LE NOUVEAU MONDE (15 FEVRIER 2006)
critique écranlarge

Rares sont les réalisateurs qui suscitent autant d’impatience pour voir leurs oeuvres surtout lorsqu’elles se font rares. Terrence Malick fait partie de cette catégorie et son cinquième film, Le Nouveau monde ne manquera pas encore une fois de questionner l'intérêt du spectateur.

Après une carrière commencée il y a trente quatre ans (dans le scénario dans un premier temps puis dans la réalisation), Terrence Malick revient à la réalisation après un silence de huit ans suite au chef d’œuvre La Ligne rouge. Entre temps, l’auteur réalisateur a produit quelques films et des documentaires - Endurance de Leslie Woodhead et Bud Greenspan (1999), Happy times de Zhang Yimou (2001) et L’Autre rive de David Gordon Green (2004) -. Bien que son précédent film était un remake, Le Nouveau monde est une (re)visite de l’histoire de John Smith et de Pocahontas. Légende archi connu des enfants anglo-saxons, l’histoire du nouveau monde a été plusieurs fois porté à l’écran (à la télévision et au ciné) avec, en mémoire d’une des dernières adaptations, le dessin animé Pocahontas des studios Disney. Autrement dit, Terrence Malick s’aventure ici en terre connue, trop peut-être, pour donner une lecture traditionnelle de ce récit légendaire. Pour ceux qui sont familiers avec l’univers du réalisateur, ils ne seront point dépaysés puisque la narration est identique à celle de La Ligne rouge à savoir une utilisation massive de la voix off, des plans sublimes de la nature entourant les personnages, le tout sur fond de musique classique.


Mais là, où La Ligne rouge avait su allier histoire à personnages multiples et réflexions écologiques avec brio, Le Nouveau monde, lui, s’attache plus sur un rapport hommes/femme et la nature pour délaisser l’histoire principale. Puisqu’elle est populaire, Terrence Malick ne trouve aucun intérêt à refaire l’histoire de cette légende et se focalise plus sur la rencontre et l’histoire d’amour d’un européen, John Smith et d’une amérindienne, Pocahontas ; comment cette dernière sauve les hommes du camp de Jamestown ; son départ et son arrivée dans l’Angleterre du 17è siècle. Cela paraîtra moins consistant que les précédents films du réalisateur des Moissons du ciel mais il est évident que cette fois-ci, Malick veut à tout prix diriger ses acteurs plus qu’autre chose. La parole n’est pas privilégiée (Colin Farrell dit son premier dialogue quinze minutes après le début du film bien qu’il apparaisse à l’écran dès la cinquième minute) car tout se passe dans les regards et les gestes (il y a un nombre incalculable de gros plans sur les mains) et cela demande d’avoir des acteurs capables de véhiculer des émotions. Colin Farrell, sans être exceptionnel, se montre bien plus convaincant que dans Alexandre. Le comédien s’en tire à bon compte aussi bien lorsqu’il est chez les indiens où on le sent possédé par cette nouvelle population et cette culture que lorsqu’il est à Jamestown et doit faire face avec ses hommes, à l’attaque des indiens dont fait partie le majestueux Wes Studi.

Le casting, moins prestigieux que dans La Ligne rouge, permet de retrouver des acteurs talentueux comme Christopher Plummer (prochainement dans Syriana) dans le rôle du capitaine de la première expédition à Jamestown, Christian Bale incarnant John Rolfe, cultivateur de tabac, qui repartira avec Pocahontas en Angleterre, David Thewlis, très sage dans son rôle de capitaine et homme de main de John Smith et Ben Chaplin qui lui fait une apparition. Le tout est complété par des seconds rôles plus ou moins vivants. Mais la majeure partie du film est portée par une inconnue, la ravissante Q’Orianka Kilcher qui interprète Pocahontas et possède une belle présence à l’écran. Avec Colin Farrell et Christian Bale, elle forme deux couples différents dans les rapports homme/femme et son intégration, graduelle dans la société anglaise, offre au film un second souffle dont il a bien besoin.

On reprochera certainement à Malick d’avoir trop misé sur l’aspect « nature » qui n’évite pas les plans « carte postale » mais lorsqu’ils sont signés Emmanuel Lubezki (Ali, Sleepy Hollow), on ne peut qu’être émerveillé par tant de richesses visuelles et cela aussi bien dans les paysages (magnifique contraste entre l’Amérique chaude, verdoyante et hivernale avec des tons blancs et bleues sublimes et l’Angleterre grise avec ses jardins aux tons verts foncés) que dans les cadrages (on retiendra les nombreuses contre plongées sur les indiens et leurs entrées de champ ainsi que les nombreux surcadrages et la vivacité des combats). Apportant depuis toujours un soin tout particulier à la musique de ses films, Malick a choisi pour succéder à Hans Zimmer, James Horner. La composition subtile de ce dernier est magnifique et se marie parfaitement avec celles de Wagner (Das Rheingold) et de Mozart (concerto pour piano n°23), offrant au Nouveau monde une bande originale remarquable.

Film contemplatif mais jamais lent, Le nouveau monde apporte une fraîcheur dans le cinéma américain actuel. C’est une œuvre qu’il faut savourer avec le temps et qui demandera certainement de la patience pour en apprécier toute le subtil impact, marque de fabrique d’un auteur rare et talentueux comme il n’en existe que peu dans la contrée de l’oncle Sam. Mais sachez qu’à l’heure où nous écrivons cet article (l’auteur de ces lignes a eu la chance d’assister à une projection lors de la première semaine d’exploitation américaine / NDLR), Terrence Malick remonterait son film pour le raccourcir de vingt voire trente minutes alors qu’il pense déjà à une version plus longue encore pour la future édition DVD (voir notre news).

Critique rédigée le 12/01/2006

Pour avoir vu "Le nouveau monde" lundi dernier, je ne dirais qu'une chose : c'est une merveille !!! Pour moi même encore mieux que "La Ligne rouge" (les autres pensent plutôt qu'il est très légèrement en dessous), parce que le sujet me touche (enfin une partie du sujet). Pas le temps de m'étendre, mais allez le voir dès qu'il sort, vous ne serez sans doute pas déçu(e)(s)…
cg

GOOF a écrit:Pour avoir vu "Le nouveau monde" lundi dernier, je ne dirais qu'une chose : c'est une merveille !!! Pour moi même encore mieux que "La Ligne rouge" (les autres pensent plutôt qu'il est très légèrement en dessous), parce que le sujet me touche (enfin une partie du sujet). Pas le temps de m'étendre, mais allez le voir dès qu'il sort, vous ne serez sans doute pas déçu(e)(s)…
cg

eh bien c'est très alléchant tout ça!
l'un des films que j'attends le plus cette année,avec le Mann et le Argento.

Je suis encore sous le choc, comme muet...n'y aller pas pour voir un film d'aventure historique épique...si vous aimez Barry Lyndon, Aguirre, des films forts, réalistes...là vous serez comblés...

Malick a le don de transcendé...