Chanson francophone
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Alphonse- Langue pendue
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Re: Chanson francophone
Defnael a écrit:
On est en 77 et Renaud retranscrit bien l'esprit du franchouillard moyen qui rayonnait sous Giscard (et s'est réveillé sous Sarkozy, y'a qu'à lire les réactions du courrier d'orange.fr aux actualités quotidiennes, c'est édifiant). Bien vue aussi dans les films de Bertrand Blier de l'époque, cette franchouillardise (notamment Les Valseuses). Même si Brassens constatait dès 66 qu'"y'a quelque chose de pourri au royaume de truanderie". Mais bon, lui, il avait la nostalgie du Moyen-Age! Etait-ce bien raisonnable?
Qu'importe ce qu'on peut en dire (comme chantait Barbara): il reste que la voix de Renaud tremble sur chaque syllabe finale du mot "salaud", comme une étoile qui coule dans le caniveau.
Hugues- Langue pendue
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Re: Chanson francophone
Incomparable, isn't it?
Barbara au sommet de son art, de son charme, de son talent, de sa magie... comme dit l'adage: "si elle n'avait pas existé, il aurait fallu l'inventer" - en même temps, elle semble personnifier un idéal insondable, inscrit dans l'inconscient collectif - elle allie la singularité à la banalité, et fait écho en nous à des rêves oubliés. Elle nous rappelle tant de dames croisées, même le temps de quelques secondes, et elle est tellement parisienne, ou tellement française, de cette France des bois et des fleuves, celle de la Loire, qui sent la truffe et l'humus aux abords de lacs ombragés, sous des ciels parfois sombres et menaçants, parfois si printaniers et légers. Certains individus naissent comme des champignons, et portent le charme d'un terroir. Mais bien sûr, cette dame-là a aussi beaucoup marché, comme une prostituée arpentant les faubourgs, pour vendre sa voix et ses chansons. Mais cette prostitution, cette aventure, était aussi, avoua t-elle sans pudeur, sa plus belle histoire d'amour. Car les histoires d'amour, la plupart du temps, portent les cicatrices des compromis, du voyage de l'autre, bu comme un alcool, déjà chanté par Piaf, mais aussi plus tard par Lucinda Williams.
(je viens d'écrire ceci en trois minutes, et encore, je suis lent sur mon clavier)
Barbara au sommet de son art, de son charme, de son talent, de sa magie... comme dit l'adage: "si elle n'avait pas existé, il aurait fallu l'inventer" - en même temps, elle semble personnifier un idéal insondable, inscrit dans l'inconscient collectif - elle allie la singularité à la banalité, et fait écho en nous à des rêves oubliés. Elle nous rappelle tant de dames croisées, même le temps de quelques secondes, et elle est tellement parisienne, ou tellement française, de cette France des bois et des fleuves, celle de la Loire, qui sent la truffe et l'humus aux abords de lacs ombragés, sous des ciels parfois sombres et menaçants, parfois si printaniers et légers. Certains individus naissent comme des champignons, et portent le charme d'un terroir. Mais bien sûr, cette dame-là a aussi beaucoup marché, comme une prostituée arpentant les faubourgs, pour vendre sa voix et ses chansons. Mais cette prostitution, cette aventure, était aussi, avoua t-elle sans pudeur, sa plus belle histoire d'amour. Car les histoires d'amour, la plupart du temps, portent les cicatrices des compromis, du voyage de l'autre, bu comme un alcool, déjà chanté par Piaf, mais aussi plus tard par Lucinda Williams.
(je viens d'écrire ceci en trois minutes, et encore, je suis lent sur mon clavier)
Hugues- Langue pendue
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Re: Chanson francophone
"Les charognards" et "Dis, quand reviendras-tu?" sont deux des chansons françaises que j'aime le plus écouter, pour l'émotion qu'elles dégagent, sans doute. Martha Wainwright a fait une excellente version de la deuxième.
Dans un autre genre, n'oublions pas l'immarescible Henri Tachan dont le dernier album, paru en 2007, n'a pas eu l'écho qu'il méritait...
Dans un autre genre, n'oublions pas l'immarescible Henri Tachan dont le dernier album, paru en 2007, n'a pas eu l'écho qu'il méritait...
Quiet Man- Langue pendue
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Re: Chanson francophone
Dans le premier volume (1900-1920) en dix CDs de l'Anthologie de la chanson française enregistrée, dont chaque CD est thématique (1. l'esprit montmartrois 2. les chansons à voix 3. les chansons réalistes 4. les chansons de diseuses et d'auteurs 5. les grandes valses populaires 6. les chansons patriotiques 7. les comiques troupiers 8. les chansons grivoises 9. les chansons exotiques 10. romances et mélodies), le dixième CD m'avait paru être, à première écoute, un bouquet vieillot, vaguement emphatique et ridicule, de chansons à l'eau de rose (imaginez un peu le répertoire de Tino Rossi chanté par Luis Mariano, en gros). Mais dès la deuxième écoute de ces vieilloteries aujourd'hui, un charme opère, le charme musical de ce sentimentalisme qui, de tout temps, domina l'histoire de la chanson. Ce sentimentalisme peut revêtir diverses formes. Apparemment, entre 1900 et 1920, il se parait d'élégance attendrie, en arrondissant les mélodies, évoquant l'amour dans une immense bouffée de nostalgie. Aucune de ces chansons n'est réllement fulgurante, mais l'esprit du genre, sur deux douzaines d'entre elles écoutées d'affilée, communique cette humeur fleur bleue. Allez savoir pourquoi je me suis mis à évoquer Ray Davies, qui de son propre aveu raffolait de vieilloteries similaires d'opéra anglais, ou Ron Sexsmith, qui a toujours assumé son amour de vieilleries vaguement aristocratiques? Sans doute parce que tout cela participe du même esprit.
Hugues- Langue pendue
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Re: Chanson francophone
Quoi qu'il en soit, tout cela appartient à notre patrimoine, et notamment tout ce qui concerne l'époque où la chanson se transmettait de radio à oreille et de bouche à oreille. On a tous le souvenir (du moins nous, les moins jeunes) de ces chansons d'une autre époque que la notre mais que nous connaissions par cœur à force de les entendre chantées par nos parents qui, eux-mêmes...Hugues a écrit:Dans le premier volume (1900-1920) en dix CDs de l'Anthologie de la chanson française enregistrée, dont chaque CD est thématique (1. l'esprit montmartrois 2. les chansons à voix 3. les chansons réalistes 4. les chansons de diseuses et d'auteurs 5. les grandes valses populaires 6. les chansons patriotiques 7. les comiques troupiers 8. les chansons grivoises 9. les chansons exotiques 10. romances et mélodies), le dixième CD m'avait paru être, à première écoute, un bouquet vieillot, vaguement emphatique et ridicule, de chansons à l'eau de rose (imaginez un peu le répertoire de Tino Rossi chanté par Luis Mariano, en gros). Mais dès la deuxième écoute de ces vieilloteries aujourd'hui, un charme opère, le charme musical de ce sentimentalisme qui, de tout temps, domina l'histoire de la chanson. Ce sentimentalisme peut revêtir diverses formes. Apparemment, entre 1900 et 1920, il se parait d'élégance attendrie, en arrondissant les mélodies, évoquant l'amour dans une immense bouffée de nostalgie. Aucune de ces chansons n'est réllement fulgurante, mais l'esprit du genre, sur deux douzaines d'entre elles écoutées d'affilée, communique cette humeur fleur bleue. Allez savoir pourquoi je me suis mis à évoquer Ray Davies, qui de son propre aveu raffolait de vieilloteries similaires d'opéra anglais, ou Ron Sexsmith, qui a toujours assumé son amour de vieilleries vaguement aristocratiques? Sans doute parce que tout cela participe du même esprit.
Quiet Man- Langue pendue
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Re: Chanson francophone
Il faut avoir écouté Mistinguett pour s'apercevoir que "Les prénoms de Paris" de Brel en fut un clin d'oeil appuyé.
Culture, quand tu nous tiens.
PS: un clin d'oeil appuyé est un oeil qui se ferme plus longtemps.
Hugues- Langue pendue
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Re: Chanson francophone
Dans les années 20 et 30, il y eut de grandes dames dans la chanson française, qui n'ont rien à envier à Bessie Smith ou Billie Holiday: Fréhel, Berthe Sylva, Damia ou Marie Dubas (sans oublier Piaf bien sûr, qui viendra un peu après).
Hugues- Langue pendue
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Re: Chanson francophone
Soit, tout ceci ne manque pas d'un certain charme vieillot. Et peut occuper utilement le généalogiste-musicologue.
Mais je préfère le chant de Bessie Smith et surtout la musique qui l'accompagne. Le temps et les modes y trouvent moins de prise. Tu ne m'en voudras pas de préfèrer Billie Holiday à Damia, qui use et abuse d'un accent bourrrrrguignon et d'un ton sentencieux, qui me semblent très datés.
Mais je préfère le chant de Bessie Smith et surtout la musique qui l'accompagne. Le temps et les modes y trouvent moins de prise. Tu ne m'en voudras pas de préfèrer Billie Holiday à Damia, qui use et abuse d'un accent bourrrrrguignon et d'un ton sentencieux, qui me semblent très datés.
Yves Gitton- Langue pendue
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Re: Chanson francophone
Yves Gitton a écrit:Soit, tout ceci ne manque pas d'un certain charme vieillot. Et peut occuper utilement le généalogiste-musicologue.
Mais je préfère le chant de Bessie Smith et surtout la musique qui l'accompagne. Le temps et les modes y trouvent moins de prise. Tu ne m'en voudras pas de préfèrer Billie Holiday à Damia, qui use et abuse d'un accent bourrrrrguignon et d'un ton sentencieux, qui me semblent très datés.
Pourquoi t'en voudrais-je? Ce n'est que ton opinion.
L'accent des "r" qui roulent ne me dérange pas vraiment, pour ma part, vu que le sens du tragique le transcende. La qualité de l'atmosphère noire qu'on trouve chez ces chanteuses françaises de l'entre-deux guerres me rappelle celle du cinéma expressionniste allemand. Une noirceur qui me captive profondément, et dont je n'ai pas encore percé le mystère esthétique. J'ai fait écouter ces chansons à mon entourage, il ne les supporte pas longtemps, car elles plombent l'ambiance. Ne pas chialer en écoutant "La Charlotte" de Marie Dubas - qui rend à la miséricorde ses lettres de noblesse - relève même de l'exploit. C'est un peu comme encaisser un alcool d'outre-tombe qui te décape le gosier.
Dernière édition par Hugues le Mar 21 Juil - 18:15, édité 2 fois
Hugues- Langue pendue
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Hugues- Langue pendue
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Re: Chanson francophone
Quant à ceci, c'est un pur moment de magie... peut-être le plus beau des quatre coffrets que je me suis procurés. Et je pèse mes mots.
Hugues- Langue pendue
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Re: Chanson francophone
Que peut-il bien se passer dans la tête d'une femme? Pourquoi sont-elles si nombreuses à se blondir les cheveux, à se maquiller, à se faire raboter le pif, et j'en passe?
Si une chose surprend à la fin des années 50, c'est de voir la Gréco, grande dame s'il en est, autrefois dotée d'un si beau nez aquilin qui lui donnait l'air d'une Cléopâtre, soudain prise d'une coquetterie de fillette, et ressurgir avec un petit nez retroussé.
Qui eut cru que cette dame couvait un complexe sur la longueur de son nez princier? Il faut croire que Juju se souciait d'être en vogue, et de correspondre aux codes de beauté féminine du jour. Apparemment, le nez retroussé en était (est?) un.
Regardez Barbara: elle n'a jamais eu cette coquetterie, laquelle trahit, selon moi, la superficialité de l'âme. Je dis peut-être une connerie, mais c'est mon droit le plus strict! (---> et lui, alors, que devrait-il dire? hein?)
Assumer la singularité de son physique est un signe de noblesse intérieure. Et je baise mes maux...
Si une chose surprend à la fin des années 50, c'est de voir la Gréco, grande dame s'il en est, autrefois dotée d'un si beau nez aquilin qui lui donnait l'air d'une Cléopâtre, soudain prise d'une coquetterie de fillette, et ressurgir avec un petit nez retroussé.
Qui eut cru que cette dame couvait un complexe sur la longueur de son nez princier? Il faut croire que Juju se souciait d'être en vogue, et de correspondre aux codes de beauté féminine du jour. Apparemment, le nez retroussé en était (est?) un.
Regardez Barbara: elle n'a jamais eu cette coquetterie, laquelle trahit, selon moi, la superficialité de l'âme. Je dis peut-être une connerie, mais c'est mon droit le plus strict! (---> et lui, alors, que devrait-il dire? hein?)
Assumer la singularité de son physique est un signe de noblesse intérieure. Et je baise mes maux...
Hugues- Langue pendue
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Re: Chanson francophone
Ce disque est un chef d'oeuvre. L'Olympia 61, c'est Piaf à son sommet. Elle donne aux mots les plus simples une dimension inouïe. Le triomphe de la vérité, de la foi, de la force d'un chant. Mais surtout, cet Olympia 61 vient à un point où l'on croit tout connaître d'Edith, où l'on croit qu'elle ne peut plus surprendre, qu'elle risque de tourner en rond, dans un style musical qui commence à paraître vieillot à l'époque où des Gainsbourg, Nougaro et le début du rock annoncent une ère nouvelle. Mais tous ces classiques qu'elle offrit par le passé, "Mon légionnaire", "La vie en rose", "Hymne à l'amour", "Les amants d'un jour", "La foule", "Mon manège à moi", "Milord", etc... ne se sont pas faits par hasard. C'est ce qu'on comprend tout-à-coup: ce n'est pas une question d'époque, c'est une question de cheminement personnel, de foi intérieure. Et Edith Piaf est porteuse de cette dimension quasi mystique. Le crescendo qui file des frissons sur les bras, elle sait faire, c'est le moins qu'on puisse dire. Il y a des titres d'Edith qui, curieusement, sont restés méconnus, et méritent d'être (re-)découverts: "Les amants de Venise" ou, sur cet Olympia 61 gratifié en plus d'une superbe pochette, "Les blouses blanches".
Le patrimoine français peut s'enorgueillir d'avoir à compter un phénomène pareil en son sein.
Hugues- Langue pendue
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Re: Chanson francophone
Et soudain, toujours en 1961, me voici écoutant une chanson francophone qui n'a plus rien à voir avec la chanson française: celle de Sylvie Vartan. Et je sais exactement pourquoi j'aime cette Sylvie Vartan: elle est dans la droite filière du Girl Group Sound - le même charme, la même fraîcheur sonore, la même légèreté. L'influence américaine. Cette même innocence dans le son d'une jeunesse, pétillant, sautillant, minaudant, grognant, claquant des doigts (bien vu par Gainsbourg avec son "Claqueur de doigts" deux ans plus tôt - "je claque des doigts devant le juke-box").
Et autant le rock'n'roll mâle à la française des Johnny, Eddy et Dick me laisse froid - au contraire de celui des pionniers américains, autant la pop de filles des Sylvie, France et Françoise me mettra en joie, comme celle des Paris Sisters, Shirelles, etc.
Hugues- Langue pendue
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Date d'inscription : 05/04/2005
Re: Chanson francophone
Yves, si tu me lis, sache que je partage ton scepticisme sur la valeur de ces galettes - qui ont sans doute le mérite de vouloir faire quelque chose d'original, mais le problème est que ça paraît plus gratuit que viscéral. Le parti pris de l'originalité, et de la fantaisie, ne suffit pas à faire une oeuvre consistante.
Sache aussi que j'ai été ébloui par la qualité des disques de Nougaro, tout particulièrement ceux-ci:
Ebloui par leur consistance, justement, la façon de jouer avec les mots qui relève plus de la poésie que de la gratuité, à savoir qu'elle est suscitée par leur symbolisme, les correspondances sonores et signifiantes, leur harmonie secrète, et tout cela avec une maîtrise musicale et vocale impeccable. Je me retrouve tout-à-fait dans le verbe de Nougaro. C'est peut-être même celui dont je me sentirais, personnellement, le plus proche.
Etonnant, non - de la part de quelqu'un qui, jusqu'ici, n'avait manifesté à son égard que peu de curiosité??
C'est-à-dire que les quelques trucs que je connaissais de lui ne m'éblouirent guère: "Nougayork", "Cécile, ma fille", "Toulouse" (cette dernière m'ennuie toujours autant, je dois dire).
Mais par contre, "Bidonville", "Les craquantes", "Petit taureau", "A bout de souffle" (quel tour de force!), etc sont superbes. Sans oublier "Armstrong" (que je connaissais aussi, mais que je n'avais pas écouté attentivement) dont Nougaro sait retrouver en tout point la fulgurance lumineuse, la blancheur aveuglante qu'on trouve dès les premières secondes du "St Louis Blues" ouvrant ce disque:
J'ai donc été sensible à l'univers de Nougaro, que je salue comme un authentique poète.
Pour en revenir à Brigitte Fontaine, s'il y a le moindre intérêt à un de ses trois disques ci-dessus, c'est par sa collaboration avec L'art Ensemble of Chicago sur le troisième, dont l'aspect expérimental free est musicalement plus stimulant que ses textes débridés.
Par contre, enfin et pour conclure, au cas où tu croirais qu'on est toujours d'accord, sache que je place toujours Gainsbourg très haut, voire au-dessus de tous. Et cela même s'il fut plus formel que substantiel. Chez lui, la forme était la substance. Preuve, sans doute, de sa lucidité définitive sur la question de l'art industriel. Car, à partir du moment où on fait des chansons, vouloir se prétendre artiste dans l'absolu pourrait prêter à sourire. Mieux vaut alors déplacer l'objectif dans l'immédiateté de son époque que de déverser son aigreur à longueur de disque, comme Léo Ferré, dont l'aspiration à la grande musique finit par devenir pompeuse, lassante et ringarde malgré, ça-et-là, quelques fascinants éclairs de génie dans la satire, la colère et le désespoir.
Nougaro avait trop le jazz (et le blues) dans la peau pour faire de la pop. Gainsbourg était sans doute plus ouvert, et sans doute aussi, plus opportuniste, plus dandy, et plus "plastique".
J'ignore comment ils s'appréciaient mutuellement. C'est une question que je me pose souvent: comment les artistes s'appréciaient-ils? Que pensa Gainsbourg du talent fulgurant de Polnareff lorsque ce dernier surgit en 66, tel un des plus fluides produits de l'effervescente vague anglosaxone?
Hugues- Langue pendue
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Date d'inscription : 05/04/2005
Re: Chanson francophone
Hugues a écrit:
Yves, si tu me lis, sache que je partage ton scepticisme sur la valeur de ces galettes - qui ont sans doute le mérite de vouloir faire quelque chose d'original, mais le problème est que ça paraît plus gratuit que viscéral. Le parti pris de l'originalité, et de la fantaisie, ne suffit pas à faire une oeuvre consistante.
Bien vu !
walpurgis- Langue pendue
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Re: Chanson francophone
Je donne tout Gainsboug pour Comme à la radio...Gainsbourg le plus chiantissime des artistes cités plus haut !....Jamais pu écouter un disque en entier sans m'ennuyer profondément ! Quant aux prétendu génie de ses textes....Vermot en publiait autant chaque saison !
Ceci pour placer une opinion contraire et ne pas laisser croire à une sorte d'unanimité à l'égard de ce "Mônsieur de la chanson française"....
Ceci pour placer une opinion contraire et ne pas laisser croire à une sorte d'unanimité à l'égard de ce "Mônsieur de la chanson française"....
thiad- Langue pendue
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Re: Chanson francophone
thiad a écrit:Je donne tout Gainsboug pour Comme à la radio...Gainsbourg le plus chiantissime des artistes cités plus haut !....Jamais pu écouter un disque en entier sans m'ennuyer profondément ! Quant aux prétendu génie de ses textes....Vermot en publiait autant chaque saison !
Ceci pour placer une opinion contraire et ne pas laisser croire à une sorte d'unanimité à l'égard de ce "Mônsieur de la chanson française"....
Si on tient compte des opinions d'Yves, LHO et Frenchy, on ne peut pas dire qu'il fasse l'unanimité sur ce forum.
Hugues- Langue pendue
- Nombre de messages : 10809
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Date d'inscription : 05/04/2005
Re: Chanson francophone
Sur ce forum, oui - peut-être mais alors ailleurs, partout ou presque ce gars là est devenu une icône et un poète surclassé. Pourtant, et je ne suis pas le seul, je trouve l'ensemble d'un ennui exténuant....Je sauve qques chansons par ci par là mais pas plus.
thiad- Langue pendue
- Nombre de messages : 1235
Date d'inscription : 23/04/2005
Re: Chanson francophone
thiad a écrit:Sur ce forum, oui - peut-être mais alors ailleurs, partout ou presque ce gars là est devenu une icône et un poète surclassé. Pourtant, et je ne suis pas le seul, je trouve l'ensemble d'un ennui exténuant....Je sauve qques chansons par ci par là mais pas plus.
Pour une fois je fais partie de la majorité.
C'est-à-dire que lorsqu'on suit un peu l'histoire de la chanson française comme je l'ai fait ces derniers temps, on est sidéré par la production régulière - et d'une qualité à en faire pâlir toute concurrence - que ce gars a pu commettre en France dans les années 60. Qu'on s'ennuie dessus ou pas n'empêche pas d'apprécier la maîtrise et l'audace dans l'éclectisme (ou les retournements de veste, diront ceux qui n'ont rien compris), la désinvolture dans la touche, le choix de la couleur et de la fraîcheur, et la substance visuelle de chaque album en tant qu'entité stylistique.
Gainsbourg Percussions, pour citer cet exemple, est le type d'album que chacun peut trouver ennuyeux ou génial, ou les deux à la fois. Il reste qu'il fallait oser le faire, et que Serge avait super raison d'en être fier. De la notion d'attitude et de provocation dans la pop. Le sens de l'impact et du manifeste.
Hugues- Langue pendue
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Re: Chanson francophone
Finalement je l'aime assez, ce disque-là. La collaboration avec Zoo, groupe de seconde zone de l'époque, mais avec un cachet contemporain d'époque, crée un son rafraîchissant et moins sclérosé dans l'oeuvre Ferréenne. Sa connection avec la pop se pressentait déjà avec "C'est extra". Léo reconnaissait des anars en herbe dans la génération 68, et de Woodstock. Il ne cachait pas sa sympathie pour ces jeunes aux cheveux longs, et ceux-ci la lui rendaient bien.
Puis tout se tassera gentiment. "Avec le temps..."
Reste ce disque comme une carte de visite. Des textures qui datent et font donc date. Ce qui ne vieillit pas n'a d'intérêt que dans la pureté. Ferré n'a rien de pur. Son propos est aux antipodes d'une quête de pureté. Ferré frotte ses ailes de chauve-souris au temps qui passe, et ses mots tombent en cendre. Même le plus beau moment de ce disque, "Tu ne dis jamais rien", n'est qu'un monde de textures, de sensations, de souvenirs, de méandres intra-utérins.
Hugues- Langue pendue
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Re: Chanson francophone
Moi j'aime bien ce disque. C'est du rock. Evidemment, sous influence anglo-saxone. Je suppose qu'on peut dire que Johnny avait déjà fait le coup avec Rivière ouvre ton lit (l'album) et que Téléphone sera dans la lignée, des frenchies influencés par les Stones, un son électrique un peu funky, à l'atmosphère sauvage, débridée, décadente, subversive. Je parle bien d'atmosphère. Après, est-ce que l'esprit et le son vont de paire ou qu'on y trouve beaucoup de poses, qu'importe. Moi, je ne fais qu'écouter un disque. Je pense que si Higelin trichait, ça s'entendrait. Je pense que l'esprit y est, et que ce disque a un parfum d'authenticité comparable aux meilleures galettes de Graham Parker, avec un son serré qui rappelle les Faces, autre satellite de la planète Stones.
Je n'avais jamais entendu parler de Simon Boissezon, mais c'est lui qui assure l'excellent travail de basse et de guitares sur ce disque, et a écrit presque toutes les musiques. Higelin se contentant des paroles et du chant. Batterie, percussions et harmonica: Charles Bénarroch. Deux potes d'Higelin pour assurer la section rythmique, donc. Une oeuvre de trio. Par contre, qui assurait la basse sur scène? Je l'ignore. Peut-être n'y en avait-il pas?
Hugues- Langue pendue
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Re: Chanson francophone
Ce premier album de Balavoine, paru en 1975, est épatant!
Il rappelle certains disques de pop anglais de la fin des années 60 et du début des années 70. Ce qui frappe, est l'aisance avec laquelle il s'exprime musicalement avec son groupe, ça coule tout seul, c'est brillant, plein d'énergie et de couleur, sans parler, bien sûr, de sa voix extraordinaire. Balavoine était-il le talent français le plus anglais depuis Polnareff? En tout cas, on est loin des rictus de la traditionnelle chanson française.
Hugues- Langue pendue
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Re: Chanson francophone
Cet album est magnifique. Les précédents ne sont pas mauvais non plus, mais celui-ci contient les premiers titres réellement convaincants (depuis "Les marionnettes", dans un tout autre style), tels que "Le beau bizarre", "Saute du scooter" ou "Ce mec Lou".
Hugues- Langue pendue
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