Dans la brume, soporifique

Dans la brume etc...

Entre la version américaine ( que je n'ai pas vue) et la française, je choisis celle de James Lee Burke.
Un bon polar, une mise en scène carrée (et plate, et un peu mauve sur la tranche), les personnages de la guerre de Sécession qui errent au milieu du marais et du tournage, n'ont rien de fantômatiques. Je n'ai pas senti ce télescopage onirique, hallucinatoire et toute cette tension, cette électricité contenue dans ce roman. Dave Robicheaux y est beaucoup plus violent, à cran, fatigué, Tommy Lee Jones me paraît presque placide (et Muzo) à côté.
Bon , vous me direz (ou pas...) , pourquoi comparer, c'est une oeuvre différente, certes, vous répondrais-je mais...
Comment s'appelle ce film, l'action se déroule en Louisiane également... avec Dennis Quaye, si mes souvenirs sont bons, ça reniflait un peu plus l'eau croupie, le gumbo rabiné et le pet d'alligator !

Je vais essayer de le voir, tiens...intéressant, j'ai entendu pas mal de personnes qui en disent du mal en fin de compte...Tommy Lee Jones est impeccable dans tous les roles en tout cas.
A+

C'était pas "the big easy", le film avec Denis Quaid ? Une histoire de flics ripoux ?

iconoclast a écrit:C'était pas "the big easy", le film avec Denis Quaid ? Une histoire de flics ripoux ?

On sent "La Marquise d'O" très proche dans le film de Röhmer, tout comme "La voix des ténèbres" dans "Apocalypse Now"
(Coppola a su prendre de la distance avec Conrad, utiliser, rendre hommage pourquoi pas, mais sans avoir à oblitérer sa personnalité, à mettre sa sensibilité en veilleuse). On devine Stendhal dans celui de Bertolucci (Prima della Revoluzione).
Il y a moins de respect et de fièvreuse paralysie quand Renoir ou Houston adaptent des monuments tels que : Zola, Maupassant, Joyce, Lowry...
Ils font une oeuvre à partir d'une autre, et ne se contentent pas de transposer un roman dont ils ont apprécié la lecture et dont ils admirent l'auteur. Je ne suis pas du tout d'accord avec Christophe Honoré qui parle d'adaptation ciné réussie quand un film se contente de lire , et non pas de réécrire un livre. Quelle manque d'ambition, quelle sagesse ! Quel gagne petit !
Je préfère l'avis de Resnais qui ne prétend pas filmer la littérature, il compose des images qui parlent d'autre chose.
James Lee Burke est un de mes auteurs de romans favoris et je ne retrouve pas la petite voix off de Robicheaux avec Tavernier.... et rien d'autre ne la remplace.
Les frères Coen parviennent à décoller des romans, pourtant imposants, de Mac Carthy. Ce n'est donc pas qu'une question d'époque.
Le public, un peu puéril, se contente de "récits", tant mieux, ainsi "Belle du Seigneur" sera encore pour longtemps préservé des tripatouillages moites et des mains tremblantes de ces faiseurs d'images standardisées.