1963

Tudieu, pour l'année 63, j'ai autant de trucs à écouter que pour les années 60-62 réunies, sinon plus! Année charnière dans le monde de la pop, apparemment.

1. The Tammys - Egyptian Shumba
   
2. The Ronettes - Be My Baby
   
3. The Tammys - Part of Growing Up
   
4. The Ronettes - Baby, I Love You
   
5. Skeeter Davis - Mine is a Lonely Life
   
6. The Beatles - She Loves You
   
7. Carole King - Crying in the Rain
   
8. Martha & the Vandellas - Heat Wave
   
9. Sonny Boy Williamson - Bring it on Home
   
10. Irma Thomas - Hittin' on Nothing
    
11. Veronica - Why Don't They Let Us Fall in Love
    
12. Carole King - He's a Bad Boy
    
13. Françoise Hardy - J'aurais voulu
    
14. Françoise Hardy - Le Premier bonheur du jour
    

Notes:

Les Tammys étaient le groupe féminin de Lou Christie. "Egyptian Shumba" est un truc incroyable. Pour vous donner une idée: les B-52's à côté, c'est Françoise Hardy. J'ajoute qu'on apprécie davantage "Egyptian Shumba" lorsque c'est bien remastérisé, comme sur le coffret Rhino Girl Group Sounds, ce qui est moins le cas sur le CD de Lou Christie où l'on retrouve aussi ce morceau (et l'autre de ma liste).

Les chansons de Carole King de ma liste sortirent sur des compilations particulières du label Dimension en 63. Je les ai découvertes récemment sur le coffret Rhino sus-mentionné. "Crying in the Rain" fut un succès pour les Everly Brothers (je ne l'ai jamais écoutée), c'est une superbe chanson. Inutile de dire que la version de Carole King vaut le coup d'oreille (y'a un côté Buddy Holly).

Veronica est Ronnie Spector, elle enregistra son premier titre avec Spector sous son seul prénom (sauf erreur de ma part). On retrouve bien sûr ce titre dans le Best of des Ronettes (parfois même sous ce nom de groupe).

2ème album des Beach Boys, paru le 25 mars. Là, ça évolue: le premier vrai succès du groupe, "Surfin' USA", cool pastiche de Chuck Berry, est suivi d'instrumentaux de rock surf débouchant sur un céleste "Lonely Sea" en plage 5, préfigurant déjà "In My Room" et le reste.

Ce 4-titres de Gainsbourg, paru en janvier, est une petite merveille. Enlevé, vif, fraîchement arrangé, de toute évidence cherchant une connexion avec le jeune air du temps. Après quelques tentatives timides sur son 3ème LP ("Le Rock de Nerval", "Le Sonnet d'Arvers"), il s'agit des premiers pas de Gainsbourg sur le terrain de la pop. La pochette montre son affection pour l'imagerie western, qui selon lui est une connexion avec l'esprit de l'enfance, et l'Amérique (comme chez la plupart des nouvelles idoles yé-yé). Et puis il y a cette "Javanaise", dont la vivacité est veloutée, tout en allitérations en "v". Il est si doux, et si distant, ce vouvoiement, comme une rêverie qu'il ne faut pas froisser...

Curieusement, on trouve ce 4-titres en bonus sur la réédition du 4ème LP en CD (n°4), qui voyait Gainsbourg s'engoncer dans le classicisme de la chanson jazzy, un tantinet vieillot en 1962. C'est que le styliste Gainsbourg, trop cynique et distant, ne pouvait pas s'affranchir de la forme par la dimension du fond, contrairement à Brel ou Ferré. L'album fut un flop royal. Mais avec ce 4-titres, Gainsbourg s'ouvre la voie du succès.