1966

Quelle année!

Si on excepte les soli de guitare, un morceau comme "Leopard-Skin Pill-Box Hat" est un pastiche de Sonny Boy Williamson! (ça saute aux oreilles lorsqu'on a bien écouté ce dernier)

Je suis aussi au regret de vous dire que musicalement, "Visions of Johanna" est chiant comme la mort... (entre autres multiples petites observations que je me suis faites...)

Par contre j'aime bien "I Want You", finalement - c'est le leitmotiv à la guitare en contrepoint qui le fait... comme une fièvre latente de désir, une ivresse qui court sur la lèvre, dans le courant de la vie...

Pour "Just Like a Woman", c'est le flot d'harmonica à la fin qui donne à la chanson toute sa force...

Hugues a écrit:
Si on excepte les soli de guitare, un morceau comme "Leopard-Skin Pill-Box Hat" est un pastiche de Sonny Boy Williamson! (ça saute aux oreilles lorsqu'on a bien écouté ce dernier)

Je suis aussi au regret de vous dire que musicalement, "Visions of Johanna" est chiant comme la mort... (entre autres multiples petites observations que je me suis faites...)

Par contre j'aime bien "I Want You", finalement - c'est le leitmotiv à la guitare en contrepoint qui le fait... comme une fièvre latente de désir, une ivresse qui court sur la lèvre, dans le courant de la vie...

Pour "Just Like a Woman", c'est le flot d'harmonica à la fin qui donne à la chanson toute sa force...

Ite, missa est...

En fait, Blonde On Blonde aurait fait un parfait super 45t:

A: I Want You/Just Like a Woman
B: Absolutely Sweet Marie/4th Time Around

("One of Us Must Know", que j'aime aussi, étant déjà sorti en single auparavant)

"Absolutely Sweet Marie" est un beau classique estampillé 66, que reprirent les Flamin' Groovies, qui avaient bon goût.

Hugues a écrit:En fait, Blonde On Blonde aurait fait un parfait super 45t:

A: I Want You/Just Like a Woman
B: Absolutely Sweet Marie/4th Time Around

("One of Us Must Know", que j'aime aussi, étant déjà sorti en single auparavant)

"Absolutely Sweet Marie" est un beau classique estampillé 66, que reprirent les Flamin' Groovies, qui avaient bon goût.

"Blonde on Blonde" faisait un parfait double album qui s'écoutait d'un bout à l'autre sans ennui si ce n'est celui de se lever 3 fois pour passer d'une face à une autre.

Et c'est encore plus vrai avec le format CD... Plus d'1 heure de plaisir discontinu, plus de 40 ans après...

Quiet Man a écrit:Ite, missa est...

Amen.

L'année 66 est définitivement cruciale.

Les Who signent le bondissant "Substitute" et des perles qui deviennent délicieusement pop dans un style pré-Barrett: "I'm a Boy" (ces harmonies vocales qui traversent le morceau!), "Happy Jack", "Boris the Spider".

Les Byrds deviennent acides avec le sublime "Eight Miles High" (avec "Why" en face B) et, à ma connaissance, offrent la première pochette psychédélique:



Si on peut éventuellement considérer que cette pochette n'est pas assez psyché, alors ce sont les Beatles avec celle de Revolver. Suivront les Kinks (Face to Face) et les Who (A Quick One).

Le puissant bruit des Yardbirds devient aussi très beau avec des titres comme "The Nazz Are Blue" et le fantastique single: "Happenings Ten Years Time Ago/Psycho Daisies".

Un certain groupe nommé le Velvet Underground sort ses premiers simples: "All Tomorrow's Parties/I'll Be Your Mirror" et "Sunday Morning/Femme Fatale"...

godevin a écrit:

Quiet Man a écrit:Ite, missa est...

Amen.

Non, Godevin, "Deo Gratias"...

Hugues a écrit:L'année 66 est définitivement cruciale.

Les Who signent le bondissant "Substitute" et des perles qui deviennent délicieusement pop dans un style pré-Barrett: "I'm a Boy" (ces harmonies vocales qui traversent le morceau!), "Happy Jack", "Boris the Spider".

Les Byrds deviennent acides avec le sublime "Eight Miles High" (avec "Why" en face B) et, à ma connaissance, offrent la première pochette psychédélique:



Si on peut éventuellement considérer que cette pochette n'est pas assez psyché, alors ce sont les Beatles avec celle de Revolver. Suivront les Kinks (Face to Face) et les Who (A Quick One).

Le puissant bruit des Yardbirds devient aussi très beau avec des titres comme "The Nazz Are Blue" et le fantastique single: "Happenings Ten Years Time Ago/Psycho Daisies".

Un certain groupe nommé le Velvet Underground sort ses premiers simples: "All Tomorrow's Parties/I'll Be Your Mirror" et "Sunday Morning/Femme Fatale"...

Tu es décidément étonnant, Hugues! Un style pré-Barrett! Donc "Piper at the Gates of Dawn" avait, par transitivité, un style post-Townshend

Quiet Man a écrit:Tu es décidément étonnant, Hugues! Un style pré-Barrett! Donc "Piper at the Gates of Dawn" avait, par transitivité, un style post-Townshend

Tout-à-fait, le premier Pink Floyd était influencé par les Who. Barrett fut influencé par plein de trucs, comme beaucoup d'artistes, et s'est trouvé une voie plus personnelle. Le style dont nous parlons (avec les chansons des Who sus-mentionnées) est très anglais, on le retrouvera aussi chez The Move, Bowie, Kevin Ayers, etc... Ce style a été développé par Barrett qui s'en est fait un univers. Les Who ne s'y sont pas attardés. Barrett en a fait sa marque de fabrique. D'où mon expression "pré-Barrett".

Cette explication me parait fastidieusement inutile, entre nous, mais tu t'étonnes avec tant d'humilité...

Hugues a écrit:

Quiet Man a écrit:Tu es décidément étonnant, Hugues! Un style pré-Barrett! Donc "Piper at the Gates of Dawn" avait, par transitivité, un style post-Townshend

Tout-à-fait, le premier Pink Floyd était influencé par les Who. Barrett fut influencé par plein de trucs, comme beaucoup d'artistes, et s'est trouvé une voie plus personnelle. Le style dont nous parlons (avec les chansons des Who sus-mentionnées) est très anglais, on le retrouvera aussi chez The Move, Bowie, Kevin Ayers, etc... Ce style a été développé par Barrett qui s'en est fait un univers. Les Who ne s'y sont pas attardés. Barrett en a fait sa marque de fabrique. D'où mon expression "pré-Barrett".

Cette explication me parait fastidieusement inutile, entre nous, mais tu t'étonnes avec tant d'humilité...

Cela ne m'avait jamais frappé... (en revanche, la parenté entre Barrett et early Bowie m'a toujours paru évidente). Il faudra que je révise mes classiques.

Cela dit, pour en revenir à "I'm a Boy", la version initiale était pour moi bien meilleure que celle que Townshend avait retravaillé. Il est vrai que j'avais beaucoup entendu ce 45 tours dans les hit-parades de l'époque (celui de Radio Luxembourg le samedi après-midi, notamment) et que mon oreille (ou mon cerveau) avait toujours gardé cette version en mémoire.

Quiet Man a écrit:Cela dit, pour en revenir à "I'm a Boy", la version initiale était pour moi bien meilleure que celle que Townshend avait retravaillé. Il est vrai que j'avais beaucoup entendu ce 45 tours dans les hit-parades de l'époque (celui de Radio Luxembourg le samedi après-midi, notamment) et que mon oreille (ou mon cerveau) avait toujours gardé cette version en mémoire.

Je crois ne connaître que le single. De quelle version retravaillée parles-tu?

Hugues a écrit:

Quiet Man a écrit:Cela dit, pour en revenir à "I'm a Boy", la version initiale était pour moi bien meilleure que celle que Townshend avait retravaillé. Il est vrai que j'avais beaucoup entendu ce 45 tours dans les hit-parades de l'époque (celui de Radio Luxembourg le samedi après-midi, notamment) et que mon oreille (ou mon cerveau) avait toujours gardé cette version en mémoire.

Je crois ne connaître que le single. De quelle version retravaillée parles-tu?

Il s'agit de la première version que j'ai "possédée" sur "Meaty, Beaty, Big & Bouncy". Voici ce qu'en dit wikipedia (une rubrique entière est consacrée à ce morceau):

"A different, slower version was recorded in London in the week of October 3, 1966 and was intended for an early version of A Quick One titled Jigsaw Puzzle but was later released on Meaty Beaty Big and Bouncy in 1971".

Deuxième album du Butterfield Blues Band, paru en décembre 1966.

De gauche à droite sur la pochette:

Billy Davenport (batterie)
Mike Bloomfield (guitare)
Mark Naftalin (claviers)
Paul Butterfield (chant et harmonica)
Jerome Arnold (basse)
Elvin Bishop (guitare)

Side 1

Walkin' Blues 3:15
Get Out of My Life, Woman 3:13
I Got a Mind to Give Up Living 4:57
All These Blues 2:18
Work Song 7:53

Side 2

Mary, Mary 2:48
Two Trains Running 3:50
Never Say No 2:57
East-West 13:10

Première apparition d'Hendrix sur disque le 16 décembre avec le single "Hey Joe/Stone Free" (ici, pochette allemande).

"Hey Joe" est cool, mais c'est la face B qui impressionne avec ses corrosives et sauvages parties de guitare à la fin...