Nouveautés 2008
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Re: Nouveautés 2008
Superbe premier album par ce quintette de Seattle dont on a pas mal parlé récemment (on peut même parler de hype - justifiée). Ce qui frappe d'entrée à l'écoute du CD, est la qualité d'enregistrement, au niveau harmonique, c'est dense, serré, résonant, pas minimaliste (contrairement à Laura Marling par exemple, dont le pouvoir est linéairement mélodique). Les comparaisons aux Beach Boys sont donc justifiées: ces harmonies vocales (caractéristique première) sont habitées d'une ferveur presque religieuse, sans l'être. Une bonne raison d'acheter le CD: la qualité du package (photo d'un Bruegel en couv', poster illustré à l'intérieur) et l'intérêt des notes de pochette, où l'un des membres du groupe, resté anonyme, parle de ses souvenirs d'enfance, du pouvoir de la musique, ce pouvoir qu'elle a de transporter celui qui l'écoute dans des endroits divers et variés, de le faire rêver, quand bien même il se trouverait dans un environnement gris et laid. L'auteur des notes parle des Beach Boys, de Radiohead, de Judee Sill. Dans la section des remerciements, le groupe mentionne aussi Karen Dalton, Joanna Newsom, Maddy Prior (du groupe Steeleye Span), Bob Dylan, Levon Helm et Robbie Robertson, Joni Mitchell et Neil Young, Gilberto Gil, Charles Mingus, Stravinsky, Ravel et DeBussy, Colin Blunstone, Harry Nilsson, Arthur Lee, Marvin Gaye, Paul Simon et John Lennon, Townes Van Zandt, et aussi pas mal de noms qui me sont inconnus (un bon moyen d'utiliser Google...).
Le disque me semble musicalement incontournable. Ceux qui me connaissent savent que je suis instinctivement rétif à toute sorte de hype, "suivre le troupeau" n'est pas le genre de la maison... mais là, je suis au diapason, c'est un des disques de l'année, sans problème. Il y a dans cette musique, précisément, ce dont l'auteur parle dans les notes de pochette: un enchantement qui élève l'espace vital, un sens de la pureté sonore, de l'écho, qui semble venir d'une église. Le groupe n'a pourtant rien de religieux: "Music is a weird and cosmic thing, its own strange religion for nonbelievers, and what a joy it is to make, in any form", trouve t-on en guise de conclusion.
Hugues- Langue pendue
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Re: Nouveautés 2008
Oui "religieux" c'est le terme...peu de commentateurs ont remarqué que cette musique était hantée des souvenirs d'autant de chorales baptistes archaiques jusqu'à certain goût pour l'atonalité dans les harmonies vocales...un disque ancré à la prodigieuse mémoire des origines enfouies dans les tréfonds d'une histoire de la musique rurale américaine.
Ce disque est une nouvelle expression déconcertante d'une civilisation qui compte le chant parmi ses créatures essentielles.
Ce disque est une nouvelle expression déconcertante d'une civilisation qui compte le chant parmi ses créatures essentielles.
Lee Harvey Oswald- Langue pendue
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Re: Nouveautés 2008
S'il est une artiste qui ne change pas de style ni de registre, c'est Dar Williams, depuis au moins quatre albums (à savoir The Green World, en 2000), et s'il en est une dont l'ornière m'enchante, c'est encore Dar Williams. Elle reste une des voix les plus délicieuses qu'il m'ait été donné d'entendre, autrefois véhicule d'ironie indiciblement féminine, aujourd'hui porteuse de vibrations paisibles, faites d'espoir intelligent et positif, de tendresse, de compréhension.
Peut-être n'a t-on jamais vraiment compris Dar Williams, qui est une fan de pop, et de musique en tant que produit radiophonique (elle a même écrit une chanson sur de fameux DJs de la région où elle grandit, du côté de New York). Son virage plus mainstream au tournant du siècle a déçu quelques puristes folk à l'époque, sans doute. Il est vrai qu'elle perdit aussi, au passage, son acidité intellectuelle, qui appartenait à une forme d'immaturité. Personne ne dit que l'immaturité n'est pas intéressante. Personnellement, j'ai une faiblesse pour les étrangetés, les maladresses de l'âge où les questionnements se décèlent à profusion. Mais Dorothy a trouvé ses réponses. Et une femme qui a trouvé sa voie, son chemin parsemé de feuilles sanguines et dorées, n'en continue pas moins de respirer, de communiquer son amour divin de la vie, avec chaleur et fraîcheur, et ce chant serein qui, comme le vin, porte en gorge les ramifications du devenir.
Hugues- Langue pendue
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Re: Nouveautés 2008
Ezra Furman est toujours aussi énervé depuis son premier album de l'année dernière (c'est ici le deuxième). Cette fois, le son est plus électrique, mais c'est sensiblement le même album (au niveau du style, du moins). Il en résulte toujours cette impression majeure d'entendre un jeune homme insatisfait, désireux de vivre ou de ne pas mûrir (non, je n'ai pas pris l'accent de Johnny Hallyday), de ne pas se laisser endormir par l'absence de questionnement (ce qui rejoint un peu ce que je disais à propos de la jeune Dar Williams). Furman renoue donc avec cette jeune énergie qu'on trouvait autant chez les punks que chez les premiers Costello ou les premiers Dylan électriques, d'autant qu'il n'est pas avare en paroles. Hors de question pour lui de faire une pause, il demeure infatigable, ce qui ne l'empêche pas de torcher quelques ballades. Mais le mot "torcher" est malvenu ici, tant Furman se soucie davantage de "dire des choses" ou de "partager des sentiments" que de trousser de bonnes chansons d'un point de vue purement formel (on est loin de Ron Sexsmith, qui pourtant prétend vouloir faire la même chose, mais chez ce dernier le "craft" est une seconde nature).
"l'action n'est pas la vie, mais une façon de gâcher quelque force, un énervement" (Arthur Rimbaud)
Hugues- Langue pendue
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Re: Nouveautés 2008
Et bien, ma foi, dès le premier titre, cet album fait l'effet d'un coup de foudre. Pourtant je le connais déjà, ce premier titre (c'est "Mexico City" - dont le refrain fait office de titre d'album - qu'elle joue en live sur une vidéo postée page précédente), mais la qualité d'enregistrement est impériale. L'accompagnement, pourtant, n'est pas extrêmement original, classiquement folk-rock. Mais les bonnes vibrations sont au rendez-vous. Je vous en dis plus tout-à-l'heure, là je n'en suis qu'au début.
Hugues- Langue pendue
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Re: Nouveautés 2008
Le Jolie Holland: bien dans l'ensemble
Et maintenant je me mets ça:
Ouverture très quelconque, mais les deux chansons suivantes, sur tempo lent, plutôt très bonnes - la voix de Lucinda est plus lézardée que jamais, et ça marche bien dans le style bluesy. J'en suis là...
Et maintenant je me mets ça:
Ouverture très quelconque, mais les deux chansons suivantes, sur tempo lent, plutôt très bonnes - la voix de Lucinda est plus lézardée que jamais, et ça marche bien dans le style bluesy. J'en suis là...
Dernière édition par Hugues le Jeu 30 Oct - 19:20, édité 1 fois
Hugues- Langue pendue
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Re: Nouveautés 2008
Bon, la première moitié du disque de Lu est plutôt pas mal, la seconde moitié plutôt ennuyeuse. "Plan to Marry" est même embarrassant lorsqu'on lit les paroles. Elle aurait dû garder cette chanson exclusivement pour son mari, comme Lennon aurait dû se contenter de chanter "Oh Yoko!" dans son bain.
Hugues- Langue pendue
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Re: Nouveautés 2008
Si vous aimez l'univers profondément humide et mélancolique du folk anglais, je ne saurais trop vous conseiller de vous aventurer du côté de l'écossaise Karine Polwart. Si vous avez été capable de vous enivrer du Homeless House de John Cunningham, des discrètes merveilles de Nick Drake, des humeurs automnales de Sandy Denny, June Tabor ou Linda Thompson, Karine Polwart pourra être votre... tasse de thé.
Rendez-vous avec la Beauté, pour ceux qui savent la dénicher.
Dernière édition par Hugues le Sam 8 Nov - 19:31, édité 1 fois
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Re: Nouveautés 2008
Dr Dog est un quintette américain qui fait beaucoup penser à Wilco, en plus amateur dans la performance, peut-être délibérément d'ailleurs, ce qui est plutôt un compliment. C'est, d'autre part, Jeff Tweedy himself qui m'a - indirectement - incité à découvrir ce groupe, dont il a dit le plus grand bien (car il ne vit pas en autarcie, c'est aussi un fan de musique qui s'intéresse à ses contemporains). Leur créativité garde un côté foisonnant, brouillon, mais très travaillé néanmoins. On est aussi, d'entrée, très agréablement surpris par la qualité de l'emballage: la pochette est magnifique (il faut l'avoir sous les yeux pour s'en apercevoir), ainsi que le verso et les notes intérieures. Quant aux paroles, elles sont soumises sous forme de journal dépliant, chaque chanson étant présentée comme un article du journal. Voilà qui est original, et distille un parfum artistique, dont l'esprit fait écho à celui de la musique.
La beauté de cette musique me rappelle un peu celle du Band, également, avec les mêmes chants écorchés. L'univers thématique en est parfois proche, avec des titres comme "The Old Days", "Army of Ancients". D'autres chansons sont plus contemporaines.
En tout cas, la qualité de cette musique prend du relief et de la profondeur à chaque écoute, ce qui me conduit à dire que Dr Dog est bel et bien un des tout meilleurs groupes de ces dernières années (je possède également les deux albums précédents, tout aussi stimulants). Tout fan de musique qui se respecte se doit d'écouter ce groupe qui, comme Wilco, entretient cette vibration, cette magie que l'on ressent à l'écoute d'un groupe créatif, depuis les Beatles de Rubber Soul, The Band, les Zombies d'Odessey & Oracle, etc.
Dernière édition par Hugues le Sam 8 Nov - 19:29, édité 1 fois
Hugues- Langue pendue
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Re: Nouveautés 2008
Il y a dans le livret de ce CD une photo d'une certaine Joan Vollmer. Je ne connaissais pas du tout avant de jeter un oeil dans Wikipedia: c'était une figure féminine majeure de la Beat Generation dans les années 40, bien qu'elle n'ait pas laissé d'oeuvre proprement dite, son influence fut reconnue par Burroughs, Ginsberg, et d'autres. Elle fut l'épouse de Burroughs, et mourut à 27 ans dans des circonstances aussi absurdes que tragiques et mystérieuses: tuée d'une balle en pleine tête par Burroughs alors qu'ils jouaient à Guillaume Tell, ou un truc de ce genre. Il faut dire que les deux étaient régulièrement camés jusqu'aux yeux.
Toujours est-il que Joan Vollmer mourut à Mexico City, qui sert de titre à la chanson qui ouvre l'album. Assurément une des chansons de l'année.
Hugues- Langue pendue
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Re: Nouveautés 2008
Aujourd'hui sort l'album Renaissance de Q-Tip, ex-Tribe Called Quest... et il paraît que c'est aussi bien
On n'avait, à ce que je lis, pas eu de nouvelles musicales officielles de lui depuis neuf ans. Il y a quelques invités sur l'album: D'Angelo, Raphael Saadiq (enchanté), Amanda Diva et Norah Jones.
....
Quoi? Vous avez quelque chose contre Norah Jones, bandes de mécréants?
On n'avait, à ce que je lis, pas eu de nouvelles musicales officielles de lui depuis neuf ans. Il y a quelques invités sur l'album: D'Angelo, Raphael Saadiq (enchanté), Amanda Diva et Norah Jones.
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Quoi? Vous avez quelque chose contre Norah Jones, bandes de mécréants?
Dernière édition par Hugues le Mar 4 Nov - 12:55, édité 1 fois
Hugues- Langue pendue
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Quiet Man- Langue pendue
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Re: Nouveautés 2008
il donne quoi alors cet avatars ? vu que j'avais été profondément déçu par " épures " je pense que je supporte plus sheller !
flyaway- Langue pendue
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Re: Nouveautés 2008
flyaway a écrit:il donne quoi alors cet avatars ? vu que j'avais été profondément déçu par " épures " je pense que je supporte plus sheller !
"Epures", c'était juste un piano et une voix enregistrés "at home"... "Avatars", c'est avec des guitares (dont le jazzman Sylvain Luc), basse, batterie, claviers, cordes, cuivres...
Quiet Man- Langue pendue
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Re: Nouveautés 2008
Quiet Man a écrit:flyaway a écrit:il donne quoi alors cet avatars ? vu que j'avais été profondément déçu par " épures " je pense que je supporte plus sheller !
"Epures", c'était juste un piano et une voix enregistrés "at home"... "Avatars", c'est avec des guitares (dont le jazzman Sylvain Luc), basse, batterie, claviers, cordes, cuivres...
En écoute sur deezer :
http://www.deezer.com/#music/album/238639
johnny99- Langue pendue
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Re: Nouveautés 2008
Waou! Waou! Waou! Je savais que j'allais adorer ça
Si vous aimez les Beach Boys, Sparks, les B-52's, les New Pornographers, c'est pour vous, c'est de la pop rayonnante qui tue!
Mates of State est un couple américain, Kori Gardner (chant, synthés) et Jason Hammel (batterie, chant), toujours enthousiaste et tonique apparemment, porté par une inaltérable joie. Re-Arrange Us, paru en mai, est leur 5ème album.
Les albums précédents:
My Solo Project (2000)
Our Constant Concern (2002)
Team Boo (2003)
Bring It Back (2006)
Je les ai découverts sur un DVD du magazine US Paste il y a deux ans, avec le clip que j'ai déjà posté ici
Dernière édition par Hugues le Sam 8 Nov - 19:27, édité 1 fois
Hugues- Langue pendue
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Re: Nouveautés 2008
Ce New York City paru en août dernier est le troisième album de Brazilian Girls, un trio aux deux tiers masculin qui n'a rien de brésilien. La couleur est donnée.
On trouve Didi Gutman aux synthés, Aaron Johnston à la batterie, et Sabina Sciubba au chant. Celle-ci parle cinq langues. Elle est née à Rome mais a grandi à Nice et Munich avant de s'installer à Brooklyn.
Le groupe mêle reggae, electronica, jazz, bossa, etc... Musique bâtarde, à l'image cosmopolite de la pochette, constamment rythmique et colorée, durant laquelle on ne s'ennuie jamais. L'esprit créatif qui domine n'est pas sans rappeler celui de certains post-punk girl groups comme LiliPUT et les Slits, avec un son plus contemporain.
Dernière édition par Hugues le Sam 8 Nov - 19:26, édité 1 fois
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Re: Nouveautés 2008
David Karsten Daniels n'en fut pas à son coup d'essai lorsqu'il sortit l'excellent Fear of Flying au printemps dernier. Il s'est formé dans un groupe de jazz et une chorale de Seattle tout en faisant ses études. Il a passé plusieurs années à voyager, enregistrant ses expériences musicales sur un magnéto quatre-pistes, qu'on retrouvera sur ses deux premiers albums. Installé désormais en Caroline du Nord, il fit paraître un autre album expérimental en 2004 (Angles), puis le très orchestré Sharp Teeth l'an passé.
A l'écoute de ce 5ème album, je suis frappé par l'intensité de ses enregistrements. Voix cabossée, rythme bancal, le sentiment d'une profonde solitude, et des idées musicales, dans les nuances, qui sautent aux oreilles. On évoque Will Oldham et Dr Dog, et parmi ses influences, on note Mark Linkous (Sparklehorse) et Jeff Mangum (Neutral Milk Hotel). Un disque indéniablement intéressant, d'autant que l'originalité se fait rare de nos jours - mis à part certains cercles musicaux où l'originalité est tellement de rigueur qu'elle en perd sa saveur - puisque tout est affaire de dosage.
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Re: Nouveautés 2008
J'ai l'impression qu'on n'a pas beaucoup insisté sur la qualité de ce disque, même dans la presse spécialisée. Pourtant, si je vous dis que cette qualité est comparable au meilleur de Brian Eno période Another Green World, ça vous interpelle, non?
Toujours est-il qu'au bout de quatre écoutes (espacées sur plusieurs jours, voire plusieurs semaines), il ne fait aucun doute pour moi qu'il s'agit là d'un des disques de l'année.
Il y a même certains morceaux qui expriment une élévation extra-corporelle, ici, mieux que n'importe quel disque pseudo-mystique.
Vous savez, cette fameuse petite lumière blanche que déclarent avoir aperçue certains êtres humains après avoir frôlé la mort, ou être miraculeusement redescendu d'un coma profond? Et bien si cette lumière blanche pouvait avoir une bande-son, ce serait celle de ce disque.
And the unwatched soul
Long to soar up freely
To live in night's magic circle
Profoundly and a thousandfold
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Re: Nouveautés 2008
The Dodos: les nouveaux Feelies/Violent Femmes?
Ils sont de San Francisco. Allez directement sur leur chanson "Jodi" sur leur myspace
Leur album intitulé Visiter parut en mars de cette année.
Qui m'a rencardé sur eux? Les Inrocks. Je viens de jeter une oreille sur la plupart de leurs disques de l'année, et je fus régulièrement consterné. Mais les Dodos sont sympa.
Jetez un oeil sur leurs dates de concert, il se trouve qu'ils passent justement en France à partir de demain:
12 nov. 2008 20:00
Grand Mix/Tourcoing France w/The Ruby Suns Tourcoing
13 nov. 2008 20:00
Poudriere/Belfort, France Belfort
14 nov. 2008 20:00
Point Ephemere/Paris w/The Ruby Suns Paris
15 nov. 2008 20:00
Le Cabaret Electric/Le Havre, France w/The Ruby Suns Le Havre
Ils sont de San Francisco. Allez directement sur leur chanson "Jodi" sur leur myspace
Leur album intitulé Visiter parut en mars de cette année.
Qui m'a rencardé sur eux? Les Inrocks. Je viens de jeter une oreille sur la plupart de leurs disques de l'année, et je fus régulièrement consterné. Mais les Dodos sont sympa.
Jetez un oeil sur leurs dates de concert, il se trouve qu'ils passent justement en France à partir de demain:
12 nov. 2008 20:00
Grand Mix/Tourcoing France w/The Ruby Suns Tourcoing
13 nov. 2008 20:00
Poudriere/Belfort, France Belfort
14 nov. 2008 20:00
Point Ephemere/Paris w/The Ruby Suns Paris
15 nov. 2008 20:00
Le Cabaret Electric/Le Havre, France w/The Ruby Suns Le Havre
Hugues- Langue pendue
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Re: Nouveautés 2008
Fred Eaglesmith reste un des singer songwriters les plus intrigants, personnels, authentiques et productifs du dernier quart de siècle. Quand on pense qu'il sortit son tout premier album en 1980! Où son idolâtrie pour John Prine, qu'il imitait à merveille, ne faisait aucun doute.
Depuis, comme les singer songwriters purement américains (bien qu'il soit canadien - hello Quiet Man...), il prolonge l'histoire de la chanson folk et country, à l'ancienne, en assimilant tout ce qu'il écoute (dans le domaine américain). J'allais dire "inutile d'attendre de la techno", mais Eaglesmith a quand même sorti un album où il ne s'accompagne que d'une sorte de synthé cheap, un album aussi blême que Nebraska est gris (Dusty).
Cet album dont l'objectif spirituel ne laisse aucun doute d'après la pochette, mais dont la non-appartenance d'Eaglesmith au Clergé ne laisse aucun doute non plus (selon lui, Dieu et la Foi ne sont pas là où l'on croit), s'ouvre sur un gospel qui rappelle Blind Willie Johnson dans la forme ("Sweet Corn"). Le morceau suivant, par contre, rappelle immédiatement Nick Cave et Tom Waits ("Chain Gang").
L'album as a whole n'est pas facile: Eaglesmith a toujours eu tendance à rester radical dans sa vision, cela fait partie de son caractère. Eaglesmith, c'est le dernier des Mohicans. S'il n'en restera qu'un, ce sera lui. Sa culture, c'est la route, les gens, le peuple, l'école de la vie. Dans ses shows, il fait part de sa joie d'avoir acheté un tracteur. Il ajoute qu'il rêve aussi d'acheter un train...
C'est cette radicalité qui le distingue, et le rend cher à certains d'entre nous, qui sommes attachés à la subsistance d'une certaine authenticité. Je ressens la même chose pour l'univers d'Iris DeMent. Et mon goût pour l'old time music y est également lié. On parle, là, d'un espace hors-médiatique. On parle d'imprévus, d'histoires ou d'expériences insoupçonnables, d'ombres, de mystères, d'inconnu, de choses que seuls certains romanciers peuvent nous conter. On parle d'égratignures qui n'existent que dehors. On parle de ce désir ardent qu'avait Rimbaud de sortir, la lèvre humide. On parle de choses dont on ne cesse de s'éloigner, monde moderne désoblige.
Dernière édition par Hugues le Jeu 13 Nov - 11:14, édité 1 fois
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Re: Nouveautés 2008
Hugues a écrit:
Fred Eaglesmith reste un des singer songwriters les plus intrigants, personnels, authentiques et productifs du dernier quart de siècle. Quand on pense qu'il sortit son tout premier album en 1980! Où son idôlatrie pour John Prine, qu'il imitait à merveille, ne faisait aucun doute.
Depuis, comme les singer songwriters purement américains (bien qu'il soit canadien - hello Quiet Man...), il prolonge l'histoire de la chanson folk et country, à l'ancienne, en assimilant tout ce qu'il écoute (dans le domaine américain). J'allais dire "inutile d'attendre de la techno", mais Eaglesmith a quand même sorti un album où il ne s'accompagne que d'une sorte de synthé cheap, un album aussi blême que Nebraska est gris (Dusty).
Cet album dont l'objectif spirituel ne laisse aucun doute d'après la pochette, mais dont la non-appartenance d'Eaglesmith au Clergé ne laisse aucun doute non plus (selon lui, Dieu et la Foi ne sont pas là où l'on croit), s'ouvre sur un gospel qui rappelle Blind Willie Johnson dans la forme ("Sweet Corn"). Le morceau suivant, par contre, rappelle immédiatement Nick Cave et Tom Waits ("Chain Gang").
L'album as a whole n'est pas facile: Eaglesmith a toujours eu tendance à rester radical dans sa vision, cela fait partie de son caractère. Eaglesmith, c'est le dernier des Mohicans. S'il n'en restera qu'un, ce sera lui. Sa culture, c'est la route, les gens, le peuple, l'école de la vie. Dans ses shows, il fait part de sa joie d'avoir acheté un tracteur. Il ajoute qu'il rêve aussi d'acheter un train...
C'est cette radicalité qui le distingue, et le rend cher à certains d'entre nous, qui sommes attachés à la subsistance d'une certaine authenticité. Je ressens la même chose pour l'univers d'Iris DeMent. Et mon goût pour l'old time music y est également lié. On parle, là, d'un espace hors-médiatique. On parle d'imprévus, d'histoires ou d'expériences insoupçonnables, d'ombres, de mystères, d'inconnu, de choses que seuls certains romanciers peuvent nous conter. On parle d'égratignures qui n'existent que dehors. On parle de ce désir ardent qu'avait Rimbaud de sortir, la lèvre humide. On parle de choses dont on ne cesse de s'éloigner, monde moderne désoblige.
Je suis cité, je ne peux donc rester sans réaction! Rien à ajouter à ce que tu écris et qui correspond bien à ce que je ressens à l'écoute de Fred. J'apprécie aussi l'allusion à Madame Greg Brown.
J'écoutais justement hier "Fred J. Eaglesmith", premier album du bonhomme, datant de 1980 et qui n'a pas pris une ride, tant sa rusticité est intemporelle.
Et ce "Tinderbox", disponible dès mars sur le site web de Mr. Eaglesmith marque aussi la dernière apparition d'un grand Monsieur, Willie P. Bennett, que son coeur a lâché peu après l'enregistrement...
Quiet Man- Langue pendue
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Re: Nouveautés 2008
Quiet Man a écrit:Et ce "Tinderbox", disponible dès mars sur le site web de Mr. Eaglesmith marque aussi la dernière apparition d'un grand Monsieur, Willie P. Bennett, que son coeur a lâché peu après l'enregistrement...
Tinderbox s'achève d'ailleurs sur un soliloque d'Eaglesmith bredouillant à plusieurs reprises "Willie's not there, Willie's not there..."
C'est brut, sans pathos, rien à ajouter...
Hugues- Langue pendue
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