Le bestiaire
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Le bestiaire
On ne parle pas assez des animaux. Nos amies les bêtes (j'ai un faible pour le scorpion).
Et nos amis les cons? me direz-vous. Certes. Une autre fois, peut-être?
Et nos amis les cons? me direz-vous. Certes. Une autre fois, peut-être?
Hugues- Langue pendue
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Re: Le bestiaire
Je vous ai déjà parlé de la chevêchette d'Europe?
Hugues- Langue pendue
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Re: Le bestiaire
Quelle que soit la drogue que tu prends, il faut au moins que tu diminues les doses Hugues
Re: Le bestiaire
Frenchy a écrit:Quelle que soit la drogue que tu prends, il faut au moins que tu diminues les doses Hugues
Pas d'inquiétude, je n'y touche pas
Il m'arrive juste d'avoir quelques accès de fantaisie pure, et je la trouve très saine :compress:
Hugues- Langue pendue
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Re: Le bestiaire
Moi j'aime bien les animaux.
Ils peuplent l'imaginaire.
Les éléphants roses, par exemple.
Ils peuplent l'imaginaire.
Les éléphants roses, par exemple.
Hugues- Langue pendue
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Re: Le bestiaire
J'ai longtemps cru que Koala Lumpur était en Australie.
Hugues- Langue pendue
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Re: Le bestiaire
Vous avez déjà vu la tronche d'une taupe modèle?
Hugues- Langue pendue
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Re: Le bestiaire
LE MATOU
« Je suis le matou. Je mène la vie inquiète de ceux que l’amour créa pour son dur service. Je suis solitaire et condamné à conquérir sans cesse, et sanguinaire par nécessité. Je me bats comme je mange, avec un appétit méthodique, et tel qu’un athlète entraîné, qui vainc sans hâte et sans fureur.
« C’est le matin que je rentre chez vous. Je tombe avec l’aube, et bleu comme elle, du haut de ces arbres nus, où tout à l’heure je ressemblais à un nid dans le brouillard. Ou bien, je glisse sur le toit incliné, jusqu ‘au balcon de bois ; je me pose au bord de votre fenêtre entrouverte, comme un bouquet d’hiver ; respirez sur moi toute la nuit de décembre et son parfum de cimetière frais ! Tout à l’heure, quand je dormirai, ma chaleur et la fièvre exhaleront l’odeur des buis amers, du sang séché, le musc fauve…
« Car je saigne, sous la charpie soyeuse de ma toison. Il y a une plaie cuisante à ma gorge, et je ne lèche même pas la peau fendue de ma patte. Je ne veux que dormir, dormir, dormir, serrer mes paupières sur mes beaux yeux d’oiseau nocturne, dormir n’importe où, tombé sur le flanc comme un chemineau, dormir inerte, grumeleux de terre, hérissé de brindilles et de feuilles sèches, comme un faune repus…
« Je dors, je dors…Une secousse électrique me dresse parfois, - je gronde sourdement comme un tonnerre lointain, - puis je retombe…Même à l’heure où je m’éveille tout à fait, vers la fin du jour, je semble absent et traversé de rêves ; j’ai l’œil vers la fenêtre, l’oreille vers la porte…
« Hâtivement lavé, raidi de courbatures, je franchis le seuil, tous les soirs à la même heure, et je m’éloigne, tête basse, moins en élu qu’en banni…Je m’éloigne, balancé comme une pesante chenille, entre les flaques frissonnantes, en couchant mes oreilles sous le vent. Je m’en vais, insensible à la neige. Je m’arrête un instant, non que j’hésite, mais j’écoute les rumeurs secrètes de mon empire, je consulte l’air obscur, j’y lance, solennels, espacés, lamentables, les miaulements du matou qui erre et qui défie. Puis, comme si le son de ma voix m’eût soudain rendu frénétique, je bondis…On m’aperçoit un instant sur le faîte d’un mur, on me devine là-haut, rebroussé, indistinct et flottant comme un lambeau de nuée – et puis on ne me voit plus…
« Les nuits d’amour sont longues…Je demeure à mon poste, dispos, ponctuel et morose. Ma petite épouse délaissée dort dans sa maison. Elle est douce et bleue, et me ressemble trop. Ecoute-t-elle, du fond de son lit parfumé, les cris qui montent vers moi ? Entend-elle, rugi au plus fort d’un combat par un mâle blessé, mon nom de bête, mon nom ignoré des hommes ?
« Oui, cette nuit d’amour se fait longue. Je me sens triste et plus seul qu’un dieu…Un souhait innocent de lumière, de chaleur, de repos, traverse ma veille laborieuse…Qu’elle est lente à pâlir, l’aube qui rassure les oiseaux et disperse le sabbat des chattes en délire ! Il y a beaucoup d’années déjà que je règne, que j’aime et que je tue…Il y a très longtemps que je suis beau…Je rêve, en boule, sur le mur glacé de rosée…J’ai peur de paraître vieux.
Colette, La paix chez les bêtes.
« Je suis le matou. Je mène la vie inquiète de ceux que l’amour créa pour son dur service. Je suis solitaire et condamné à conquérir sans cesse, et sanguinaire par nécessité. Je me bats comme je mange, avec un appétit méthodique, et tel qu’un athlète entraîné, qui vainc sans hâte et sans fureur.
« C’est le matin que je rentre chez vous. Je tombe avec l’aube, et bleu comme elle, du haut de ces arbres nus, où tout à l’heure je ressemblais à un nid dans le brouillard. Ou bien, je glisse sur le toit incliné, jusqu ‘au balcon de bois ; je me pose au bord de votre fenêtre entrouverte, comme un bouquet d’hiver ; respirez sur moi toute la nuit de décembre et son parfum de cimetière frais ! Tout à l’heure, quand je dormirai, ma chaleur et la fièvre exhaleront l’odeur des buis amers, du sang séché, le musc fauve…
« Car je saigne, sous la charpie soyeuse de ma toison. Il y a une plaie cuisante à ma gorge, et je ne lèche même pas la peau fendue de ma patte. Je ne veux que dormir, dormir, dormir, serrer mes paupières sur mes beaux yeux d’oiseau nocturne, dormir n’importe où, tombé sur le flanc comme un chemineau, dormir inerte, grumeleux de terre, hérissé de brindilles et de feuilles sèches, comme un faune repus…
« Je dors, je dors…Une secousse électrique me dresse parfois, - je gronde sourdement comme un tonnerre lointain, - puis je retombe…Même à l’heure où je m’éveille tout à fait, vers la fin du jour, je semble absent et traversé de rêves ; j’ai l’œil vers la fenêtre, l’oreille vers la porte…
« Hâtivement lavé, raidi de courbatures, je franchis le seuil, tous les soirs à la même heure, et je m’éloigne, tête basse, moins en élu qu’en banni…Je m’éloigne, balancé comme une pesante chenille, entre les flaques frissonnantes, en couchant mes oreilles sous le vent. Je m’en vais, insensible à la neige. Je m’arrête un instant, non que j’hésite, mais j’écoute les rumeurs secrètes de mon empire, je consulte l’air obscur, j’y lance, solennels, espacés, lamentables, les miaulements du matou qui erre et qui défie. Puis, comme si le son de ma voix m’eût soudain rendu frénétique, je bondis…On m’aperçoit un instant sur le faîte d’un mur, on me devine là-haut, rebroussé, indistinct et flottant comme un lambeau de nuée – et puis on ne me voit plus…
« Les nuits d’amour sont longues…Je demeure à mon poste, dispos, ponctuel et morose. Ma petite épouse délaissée dort dans sa maison. Elle est douce et bleue, et me ressemble trop. Ecoute-t-elle, du fond de son lit parfumé, les cris qui montent vers moi ? Entend-elle, rugi au plus fort d’un combat par un mâle blessé, mon nom de bête, mon nom ignoré des hommes ?
« Oui, cette nuit d’amour se fait longue. Je me sens triste et plus seul qu’un dieu…Un souhait innocent de lumière, de chaleur, de repos, traverse ma veille laborieuse…Qu’elle est lente à pâlir, l’aube qui rassure les oiseaux et disperse le sabbat des chattes en délire ! Il y a beaucoup d’années déjà que je règne, que j’aime et que je tue…Il y a très longtemps que je suis beau…Je rêve, en boule, sur le mur glacé de rosée…J’ai peur de paraître vieux.
Colette, La paix chez les bêtes.
Hugues- Langue pendue
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Re: Le bestiaire
Ce qui est amusant, c'est les noms qu'on leur donne, aux animaux. Dans notre subconscient, leurs phonèmes et leurs graphèmes ont laissé leur empreinte.
Lorsqu'elle était enfant, Colette croyait que le presbytère était un escargot. Cela avait travaillé son imaginaire, et elle fut déçue d'apprendre plus tard qu'il s'agissait d'une confusion.
Lorsqu'elle était enfant, Colette croyait que le presbytère était un escargot. Cela avait travaillé son imaginaire, et elle fut déçue d'apprendre plus tard qu'il s'agissait d'une confusion.
Hugues- Langue pendue
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Re: Le bestiaire
Le koala est un des rares mammifères à ne pas puer de la gueule: il ne mange que de l'eucalyptus!
Hugues- Langue pendue
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Re: Le bestiaire
Les pachydermes sont des faux derches.
J'ignore si c'est vrai, mais ça sonne bien.
J'ignore si c'est vrai, mais ça sonne bien.
Hugues- Langue pendue
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Re: Le bestiaire
Hugues a écrit:Ce qui est amusant, c'est les noms qu'on leur donne, aux animaux. Dans notre subconscient, leurs phonèmes et leurs graphèmes ont laissé leur empreinte.
Lorsqu'elle était enfant, Colette croyait que le presbytère était un escargot. Cela avait travaillé son imaginaire, et elle fut déçue d'apprendre plus tard qu'il s'agissait d'une confusion.
La confusion étant, comme chacun sait, une sorte de presbytère.
Hugues- Langue pendue
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Re: Le bestiaire
Le bestiaire n'a rien à voir avec le vestiaire, où on laisse son vison.
Hugues- Langue pendue
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Re: Le bestiaire
"Le merle blanc existe, mais on ne le voit pas: le merle noir n'est que son ombre."
Jules Renard
Jules Renard
Hugues- Langue pendue
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Hugues- Langue pendue
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Re: Le bestiaire
Un enfant aperçoit un héron et s'exclame: "oh! tapon"
Le héron le regarde, interloqué. L'enfant continue de dire: "oh! tapon"
Le héron s'approche et lui dit: "héron, petit, pas tapon".
Le héron le regarde, interloqué. L'enfant continue de dire: "oh! tapon"
Le héron s'approche et lui dit: "héron, petit, pas tapon".
Hugues- Langue pendue
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Re: Le bestiaire
Hugues a écrit:Le bestiaire n'a rien à voir avec le vestiaire, où on laisse son vison.
alors qu'au bestiaire il est loisible de laisser son bison.
Hugues- Langue pendue
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Re: Le bestiaire
Hugues a écrit:alors qu'au bestiaire il est loisible de laisser son bison.
Inutile de chercher, ce n'est pas une contrepèterie.
Ah? Vous ne cherchiez pas?
Hugues- Langue pendue
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Re: Le bestiaire
Les profils du topic
---> oui
---> oui
---> bien essayé, mais non
---> toi oui, toi non
---> oui
---> le dossier est à l'étude
---> oui
---> oui
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---> oui
---> le dossier est à l'étude
Hugues- Langue pendue
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Re: Le bestiaire
Le vison
Hugues- Langue pendue
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Re: Le bestiaire
Le cheval de trait (ici au repos)
Hugues- Langue pendue
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Re: Le bestiaire
J'ai eu un setter irlandais. C'est un animal plein de paradoxes. Par exemple, son tempérament inquiet ne l'empêche pas de dormir sur ses deux oreilles.
Hugues- Langue pendue
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Re: Le bestiaire
Un setter irlandais, au bout de quelques années, il faut lui laver les dents.
Je vous aurai prévenus.
Je vous aurai prévenus.
Hugues- Langue pendue
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Hugues- Langue pendue
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Re: Le bestiaire
Je viens d'éclater la gueule d'un papillon de nuit qui m'a vraiment trop fait chier.
~ c'était un message de notre ami des animaux ~
~ c'était un message de notre ami des animaux ~
Hugues- Langue pendue
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